Cette destination ibérique très en vogue il y a quelques années revient en force avec une superbe population de sandres et des grosses perches en nombre. On connait Mequinenza comme la capitale autoproclamée du silure en Europe, or cette destination aussi phare pour la pêche du sandre depuis les années 1990 revient en force avec une règlementation moins permissive mais toujours autant de poissons. Une petite mer intérieure qui devrait ravir les amateurs de sandres, de grosses perches, de bass et bien entendu de silures.
La mer d’Aragon à trois heures de la frontière française
Installé sur le cours du fleuve Ebro, l’aval du barrage de Mequinenza reçoit les eaux de la rivière Sègre qui longe la ville de Mequinenza. Spot reconnu des amateurs de silures cette partie de l’Ebre forme alors le réservoir de Ribarroja. Pour les amateurs de carnassiers autre que les silures, c’est la partie située en amont du barrage de Mequinenza et qui se nomme le lac Caspe qui nous intéresse. Ce lac ne mesure pas moins de 120 km de long avec une largeur maximale de 600 m soit 7200 ha. Le barrage a été achevé en 1966 et sert à la production d’électricité. Son marnage est important et classiquement il est plein au printemps pour se retrouver au plus bas à l’automne. De grandes étendues de cultures fruitières sont installées sur ses bordures et le lac subit un important pompage pour irriguer ces plantations. Implanté dans la province de Saragosse, trois heures suffisent à rejoindre Mequinenza depuis le poste frontière de la Jonquera.
Un paradis du pêcheur depuis la fin des années 80
Si autrefois la destination phare pour prendre du carnassier était l’Irlande, de grands noms de la pêche tels qu’Henri Limouzin, Albert Drachkovitch et Michel Naudeau ont façonné la légende de Mequinenza à la fin des années 80 et surtout au début des années 90. Avec une destination accessible en voiture, à la météo favorable et bien peuplée en sandres, les pêcheurs de l’époque ont vécu de grands moments. Nichées entre des côtes sauvages et arides à la végétation clairsemée, les eaux bleues intenses du lac surprennent le visiteur. L’immensité à explorer, le nombre impressionnant de criques et de baies, la densité incroyable de poissons en font un réel paradis pour le pêcheur. De très nombreux films de pêche et de photos destinés à agrémenter les reportages ont été faits là bas où deux journées moyennes suffisaient à engranger près de 100 poissons.
De très nombreux films de pêche et de photos destinés à agrémenter les reportages ont été faits là bas où deux journées moyennes suffisaient à engranger près de 100 poissons
Des infrastructures touristiques orientées pêche
Mequinenza a choisi d’orienter son tourisme vers la pêche et tous les campings du secteur sont prévus pour le pêcheur. Les mises à l’eau sur le lac Caspe ne sont pas toutes aménagées et les gratuites finissent souvent en chemin de terre. Le camping situé au centre du lac offre une mise à l’eau bétonnée à ses clients quel que soit le niveau du lac. La plupart des campings sont implantés en bord de lac, sur le lac Caspe un seul gros camping est situé à environ la moitié du linéaire alors qu’en aval du barrage sur le rio Matarana on retrouve plus de campings. Beaucoup de camps de pêche sont disséminés un peu partout le long de l’Ebro, la plupart sont anglais ou allemands et très orientés silures mais il existe plusieurs guides français sur place pour faciliter votre séjour.
Mequifish, un détaillant bien achalandé
Mequifish est le plus important détaillant de la ville de Mequinenza, et son gérant David, lorsqu’il n’est pas en guidage, parle bien le Français et saura vous conseiller. Vous trouverez de quoi pratiquer avec les leurres qui ont fait leurs preuves sur place mais n’espérez pas faire d’affaires, les tarifs sont sensiblement les mêmes qu’en France.
Une règlementation simple mais sujette à diverses interprétations
Longtemps la pêche à Mequinenza n’a pas été règlementée et cela a mené à divers abus qui ont ternis l’image des pêcheurs. Certains sont presque devenus des professionnels du filet de sandre revendu aux restaurateurs de leur région. J’ai le souvenir en 2012, ce n’est pas si vieux, d’un bus autrichien, équipé d’une grosse remorque frigorifique qui avait amené une vingtaine d’équipes de pêcheurs. Ceux-ci pêchaient de l’aube au crépuscule à poste fixe et au vif et le soir filetaient des dizaines de sandres avant de les stocker au frais dans cette remorque. Il va de soi que ce type de comportement, que des pêcheurs Français adoptaient eux aussi, a encouragé les autorités à faire cesser ces abus par des contrôles tatillons de la part de la Guardia Civil et une interdiction de la pêche au vif. Actuellement pour pêcher il faut désinfecter son bateau dans une station agrée pour lutter contre la prolifération de la moule zébrée et bien immatriculer son embarcation de façon règlementaire dans la confédération hydrographique de l’Ebro. Le prélèvement des carnassiers que sont les silures, sandres et perches sont libres mais il est interdit de les conserver vivant au vivier ce qui limite les prélèvements. Un coto (un droit de pêche pour un secteur donné) est à prendre en sus de son permis de pêche alors qu’avant le permis suffisait. Le prélèvement de tout autre poisson autre que le sandre demande à débourser un droit supplémentaire pour le garder. Les sandres, perches et silures sont toujours considérés comme des nuisibles mais il est autorisé de les relâcher contrairement à quelques années où il fallait ruser pour pratiquer le catch and release. Tout transport en barque ou bateau d’un poisson doit se faire mort, et la guardia ne plaisante pas avec des amendes très salées.
Le sandre, roi de Mequinenza
Le sandre est présent dans des proportions impressionnantes qui peuvent vous faire prendre pour un pêcheur très expérimenté. Pour autant, lorsqu’ils ont la gueule fermée, ils sont comme en France. Le lac Caspe est un endroit parfait pour se perfectionner dans la traque de ce poisson ; il répond très bien aux techniques classiques que sont la verticale et la pêche à gratter et il arrive souvent d’en prendre entre deux eaux au crankbait ou au lipless. La taille moyenne est composée de poissons de 50 à 75 cm, les plus gros se font prendre sur Ribarroja dans des secteurs jonchés d’arbres noyés. Une journée de pêche en bateau peut vous rapporter la prise de plus de 10 sandres et des journées à plus de 20 poissons ne sont pas exceptionnelles lorsque les conditions sont bonnes, preuve que Mequinenza possède un réel potentiel pour ce poisson. Si le silure peuple bien le secteur, on retrouve une très belle population de grosses perches sur le lac Caspe. Celles-ci sont assez localisées mais des sujets de plus de 45 cm se font prendre tous les ans. En les recherchant spécifiquement il peut arriver de prendre plus de 50 poissons de 30 cm et plus dans la journée. Le bass est aussi bien présent et est recherché par les pêcheurs sportifs espagnols qui délaissent les autres carnassiers. Certains fonds de criques abritent des nurseries où il n’est pas rare de voir suivre plus de 10 bass de 15 cm sur son leurre. Cette belle densité de carnassiers et de belles carpes s’explique en partie par l’abondance d’écrevisses de Louisiane qui constituent l’essentiel de la nourriture des poissons. Le brochet est normalement absent, quoi que certaines prises sporadiques soient annoncées, mais il n’est jamais très gros.
L’épisode traitement des moules zébrées
Mequinenza étant entouré de culture fruitières, les stations de pompage destinées à l’irrigation ont beaucoup souffert de la présence de moules zébrées qui bouchaient les pompes et les canalisations. Il y a quelques années les autorités ont pris la décision de traiter le lac Caspe avec un poison spécifique pour les moules. Il en a résulté que ces dernières sont mortes par millions mais que cet état de fait à fait fuir les poissons. Il semblerait que le produit en cause dont on ne trouve quasiment aucune trace dans les publications ait été quelque peu surdosé et que la mort des millions de bivalves ait saturé l’eau en ammoniaque. Durant plus de deux années, les pêcheurs ont fait état d’une baisse importante des prises ainsi que d’un état sanitaire des poissons préoccupants, il n’en fallait pas plus pour annoncer un peu trop rapidement la mort du lac et de ses carnassiers. Or cette année 2022, après les épisodes covid et les restrictions de déplacements de 2020 et 2021, a vu nombre de pêcheurs y retourner et faire des pêches d’anthologie.
Après le boum halieutique des lacs d’Estrémadure où l’abondance semble se réduire, le lac de Mequinenza retrouve peu à peu sa place de leader des lacs à carnassiers et ses installations touristiques nombreuses sont parfaites pour organiser un séjour dans le confort d’un bungalow à deux pas du lac.
Le mode de vie espagnol
Pour un français le mode de vie ibérique peut être surprenant, il faut savoir que la plupart des commerces, même alimentaires, n’ouvrent l’après midi que vers 17h00. Vous trouverez à Mequinenza ou Caspe tous les commerces et banques, stations services et restaurants, en cas de panne ou d’avarie bateau il vous faudra vous rendre à Caspe où est installé le seul spécialiste nautisme du secteur.
Bonjour,
Merci pour cet article fort intéressant. Je souhaiterais aller à Mequinenza cette année ou l’année prochaine. Pouvez-vous me donner l’adresse de camping à proximité du lac ? Merci.
Bonjour a vous,
je suis tombé par hasard sur votre demande d’aller à méquinenza. J’y suis allé 2 fois, vraiment très magnifique , mais faut aller a Caspe ou c’est très bien organisé. je suis de nouveau à la recherche d’une personne ou deux, pour y retourner. faut se dire que tout est en place…soit que que vous venez avec votre camping-car ( comme j’ai pu le faire) soit que l’on trouve une location d’ petit chalet qui est juste au départ des barques. Je vous donne mon mail pour mieux correspondre jeangryca@sfr.fr ou le 06 0114 07 49 comme cela nous pourrons mieux nous
entretenir; J’ habite au coeur de la France. j’attends de vos nouvelles; Cordialement.
Bonjour,
En cherchant lake caspe camping sur internet on trouve facilement et le site ensuite est en français.
Belle journée