Lorsque nous sommes presque à la fin de l’été, les pêcheurs à la mouche attendent avec impatience l’automne, saison du renouveau. Les éclosions reprennent et les poissons, truites et ombres, s’activent pour préparer les saisons froides. Regardons comment préparer ce moment attendu pour ne pas le rater.
Les mois de septembre à novembre sont sans doute les plus captivants pour les pêcheurs à la mouche car ils constituent à notre avis une belle période de pêche de l’ombre et de la truite fario en sèche. Nous pouvons d’ailleurs finir tranquillement notre pêche de première jusqu’en octobre dans certains départements pour aller ensuite sur les rivières de seconde ou en réservoir.
Le matériel de pêche
Identique au reste de l’année, nous le choisissons selon la hauteur d’eau, la largeur du lieu de pêche, la vitesse de courant, l’exposition au vent et bien sûr la taille des poissons recherchés. Si nous n’avons qu’une seule canne à posséder, une 9,6 pieds soie 4/5 sera parfaite pour la rivière alors qu’il nous faudra une 9,6 pieds soie 6/7 pour le lac ou réservoir. Une soie synthétique de profil WF viendra compléter ce combo.
Le bas de ligne
Simple mais nous devons l’adapter à la vitesse de courant, à la méfiance des poissons et au vent. Voici quelques exemples :
40 | 35 | 30 | 25 | 20 | 16 | 14 | 12 | 10 | |
Pas de vent | 70 | 70 | 70 | 70 | 50 | 50 | 40 | 50 | 120 |
70 | 70 | 70 | 70 | 50 | 40 | 50 | 120 | – | |
Avec du vent | 50 | 50 | 50 | 50 | 30 | 30 | 20 | 30 | 80 |
50 | 50 | 50 | 50 | 30 | 20 | 30 | 80 | – |
* La colonne verte met en évidence l’endroit de modification du bas de ligne à nœuds selon le diamètre de pointe utilisé.
Imitations, couleurs et tailles des mouches
Avant de parler d’imitations, nous devons connaître un peu les insectes présents dans le milieu et ceux-ci peuvent différer selon les lieux de pêche et la climatique. Une observation rapide des stades larvaires (sous les pierres par exemple) nous orientera dans notre choix de sèche. Sur cette fin de période, nous retrouvons essentiellement des heptagénéidés de type sulfure, des ryacophiles/hydrospyches qui donneront des sedges, des baetis qui sont de petites éphémères et bien sûr des chironomes, sortes de petits moustiques.
Les couleurs dominantes sont le jaune pour les sulfures, le marron/ocre pour les sedges, le gris et l’olive pour les baetis et le noir pour les chironomes.
La taille dépend donc de ce que nous verrons voler mais prévoyons des hameçons en taille 12 à 16 pour les heptagénéidés, 10 à 16 pour les sedges, 14 à 18 pour les baetis et de 16 à 20 pour les chironomes.
Nous prévoirons plusieurs stades de flottaison tels que les émergentes en cul de canard, flanc de canne ou en lapin pour imiter les sub imago et les spents et des mouches en cervidés et cou de coq pour imiter les imagos.
L’activité des insectes et des poissons
Les mois d’arrière saison présentent l’avantage d’être plus cléments en température et l’arrivée de nouvelles pluies permet de remonter le niveau des cours d’eau et des lacs et refroidissent donc leurs eaux. Cette climatique influence alors grandement les insectes en provoquant de belles éclosions en nous permettant d’observer une meilleure activité des poissons. Les nymphes sont nombreuses et nous assistons à leur émergence ce qui se matérialise par l’apparition d’intenses gobages. En rivière, Il peut arriver que l’activité de surface commence le matin et perdure sur toute la journée grâce aux ombres, ce qui est un vrai « luxe » pour le pêcheur à la mouche. En lac, cela est plus difficile mais avec un peu de connaissances sur nos lieux de pêche, nous pourrons commencer en sèche sur la matinée puis basculer en nymphe à vue ou tricotée dans la journée pour revenir en sèche sur le soir.
L’action de pêche
En rivière, il se peut que l’aspect technique du posé soit un peu gênant suivant les postes et nous assistons à de petits dragages occasionnant d’office des refus par les ombres. Très souvent, les pêcheurs proposent au poisson la bonne mouche mais cela ne peut pas fonctionner puisque c’est la présentation qui fait défaut. Une astuce simple est de pêcher vers l’aval en pratiquant des posés parachutes et détendus pour laisser la mouche arriver librement et sans dragage vers le poisson. Cette pêche aval s’applique aussi bien à l’ombre qu’à la truite mais lorsque nous la pratiquons, nous ferons attention à bien respecter une distance de discrétion. Pour les pêcheurs un poil plus techniques, la pêche peut se pratiquer à la perpendiculaire de la berge opposée avec des posés décalés ou courbes.
En lac ou en réservoir, il faut essayer d’utiliser les courants de surface créés par les vents. Ces courants véhiculent bon nombre d’insectes provenant des berges ou des émergences qui rassemblent les poissons dans des lieux précis des lacs. Nous devons alors regarder le sens du vent et pêcher face à lui pour trouver les poissons. Dans ce cas la double traction peut s’avérer utile pour atteindre les zones de nutrition des poissons.
Finalement…
Nous préparons cette fin de saison selon nos envies de pêche et il est certain que nous ne manquerons pas d’être au bord de l’eau. Si nous faisons attention aux petits détails du choix de mouche et de dérive, nous prendrons bien plus de plaisir au bord de l’eau car c’est de cela dont nous parlons avant la trêve hivernale.