Pêche à la mouche : avec quelle nymphe pêcher en eau basse

En plein cœur de l’été, les pêches en nymphe sont les plus intéressantes puisqu’elles nous permettent de pêcher toute la journée. Les deux points capitaux résident dans le choix de la taille et du poids de la nymphe. Est-il possible de pêcher avec toutes les tailles d’imitation ou non ? Explications…

Nous pensons que le plus important en étiage est de passer dans la zone d’intéressement des poissons et pour ce faire, selon les profondeurs de postes et les vitesses de courant, nous devons posséder une grande variété d’imitations en tailles et en poids différents. Rien n’est plus agaçant que ne pas avoir la taille voulue par le poisson que nous attaquons à vue et ainsi prendre un refus cuisant.

Le niveau d’eau

Nous sommes en été et comme cela veut le dire, le manque d’eau se généralise dans nos rivières, les éclosions sont presque inexistantes et la seule chose qu’il reste à manger aux truites sont des invertébrés de petites tailles. Oui mais, même si la truite mange de petits insectes, elle les prendra dans sa hauteur d’eau. Ce qui signifie qu’il nous faudra selon la profondeur et la vitesse de courant du poste, des nymphes légères non casquées, avec plomb sur le corps ou encore casquées en laiton ou en tungstène pour les faire arriver «dans la bonne zone».

Le poisson posté

C’est lui qui nous donne la tendance et son observation nous indiquera comment et avec quelle nymphe nous devrons le pêcher. S’il s’agite lorsque nous sommes à vingt mètres, c’est que nous allons devoir jouer la discrétion à tous les points de vue. Le posé de la nymphe ne devra en aucun cas claquer sur la surface de l’eau et c’est pourquoi le choix du type de nymphe s’impose de lui-même : légère et non casquée. A l’inverse, si le poisson est posté sur le fond d’une fosse de trois mètres, la nymphe utilisée devra descendre rapidement même si elle est de petite taille. Dans ce cas, nous lui proposerons une nymphe casquée d’une bille de tungstène.

Insectes naturels, couleurs et taille des nymphes

A la période où nous pêchons, nous trouvons dans la rivière différentes larves avec une grande dominance de chironomes qui est la famille la mieux représentée en été. A cette famille, s’ajoute certaines heptagénides comme les sulfures, des trichoptères, des serattela comme les ignita et de nombreuses petites baetis… N’oublions pas les gammares, ils sont souvent synonymes de réussite sur les grandes rivières.

Nous sommes ici dans le cas le plus aléatoire qui soit, la connaissance des rivières pratiquées ainsi que l’humeur des poissons dicteront notre choix. En plus des couleurs naturelles comme le jaune, l’olive clair, l’orange et le crème, nous devons posséder un panel très large de tons neutres aux flashies pour jouer sur l’agressivité au besoin. Les tailles d’hameçon du 12 au 22 sont utiles selon que nous pêchions indifféremment la truite ou l’ombre commun. Voilà le minimum à avoir en terme visuel sans compter que nous ajoutons par la suite les différents lestages.

Pêche à la mouche en eau basse
Image d’une nymphe émergente, il faut pêcher dans les premiers cm de la surface…

Le poids des nymphes

La clé de toutes les pêches en nymphe est bel et bien le poids. Ce paramètre influe directement sur notre façon de pêcher, gestuelle, discrétion et dérive, rien n’y échappe ! L’excès de poids est l’ennemi du pêcheur à la nymphe qu’il pêche à vue ou au fil, la sanction est la même. Mais pouvons-nous être sûrs d’avoir le bon poids ?

Nous savons que le poids d’une nymphe est idéal pour attaquer un poisson à une distance de posé raisonnable si elle arrive dans sa hauteur de nutrition sans qu’il n’exécute de déplacement pour la saisir. Il nous faut donc estimer ce poids selon la vitesse et la distance de dérive à l’amont de la truite. En étiage, la taille d’hameçon générale est le n°16 et nous nous baserons sur celui-ci pour expliquer les différences entre les lestages par rapport à la taille d’hameçon.

 Sans lestTours de plombBille laitonBille tungstène
H.16P1,5P3P5P

La lettre P représente le poids de la mouche complète. Nous pouvons obtenir la même nymphe mais avec des lestages du simple au quintuple, ouvrant ainsi la possibilité de pêcher à différents niveaux dans différentes vitesses de courants.

Les constituants des nymphes

Peu de pêcheurs attachent de l’importance aux constituants des mouches et pourtant si il est un détail à prendre en compte pour l’immersion, c’est bien celui-ci. Une nymphe constituée essentiellement de dubbing descendra moins vite qu’une nymphe de même taille et de même poids qui présente un corps lisse en quill vernis par exemple. Nous comprenons dès lors que si nous souhaitons des nymphes de petites tailles qui s’immergent vite, nous les réaliserons avec une bille et/ou du plomb sous un corps lisse. A l’inverse, si nous désirons des nymphes à immersion lente, il nous suffira d’en monter une avec un minimum de plomb et un dubbing assez fourni.

En appliquant ce principe, nous constaterons en action de pêche qu’une nymphe en hameçon de 12 sans ajout de plomb descendra moins vite qu’une nymphe en hameçon de 16 muni d’une bille tungstène.

Pêche à la mouche en eau basse
Nymphe grise dont l’imitation est redoutable

En pratique

Nous devons classer nos nymphes selon leur poids mais aussi leur constituant principal afin de trouver tout de suite ce qui correspond à l’immersion souhaitée pour pêcher dans la bonne hauteur. Nous conseillons de tester tous nos modèles de nymphes en étiage pour comprendre comment elles s’immergent…et de voir la réaction du poisson face à elles !

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