Nous abordons une période habituellement propice pour les sandres, et les carnassiers au sens général, qui a logiquement débuté depuis septembre, c’est l’occasion de peaufiner les techniques et de se lancer dans une quête riche en émotions.
L’automne et l’hiver marquent un regain d’activité chez les carnassiers que l’on attribue à plusieurs facteurs : le rassemblement du poisson fourrage lié aux premiers frimas de l’hiver naissant et une nécessité pour les carnassiers d’emmagasiner des réserves qui leur permettront de passer l’hiver dans de bonnes conditions. Certes, une chute prolongée de la température est une entrave pour l’activité des carnassiers plutôt léthargiques, notamment chez les hôtes des lacs et étangs, mais une période un peu plus douce est assurément l’occasion de renouer avec les résultats.
Les carnassiers ne font plus, à cette période, de longues distances pour trouver pitance et ne se déplacent que pour accompagner le rassemblement des cyprinidés ou percidés de l’année et certainement pas pour des raisons de solidarité piscicole ! Pas question pour eux de dépense énergétique démesurée, ils seront beaucoup plus opportunistes qu’à la belle saison. C’est pourquoi un leurre souple ou un vif en drop shot animé dans leur environnement, risque de payer, faut-il encore que les montages et l’animation répondent à des poissons méfiants et éduqués par une pression de pêche constante.
Un armement judicieux
Si les sandres n’hésitaient pas il y a encore quelques mois à venir s’alimenter dans les bancs de perchettes ou de blancs, l’approche de l’hiver les rend beaucoup moins volontaires à la ballade halieutique. Leur positionnement est assez stratégique et jamais très éloigné des zones de passage, des lieux de rassemblement. Leurs déplacements seront à cette saison beaucoup moins importants et ils rechercheront du consistant, terminer les petites douceurs pour aiguiser les papilles gustatives, la tendance est plutôt bœuf bourguignon et raclette. Cela conditionne notre choix dans la dimension du leurre pour les pêches verticales qui, pour l’occasion, prendra de l’embonpoint : 12 cm sera un minimum, soit 5’’ ou 6’’, et le triple voleur ou stinger sera une nécessité. Soit un triple dorsal : on peut changer de leurre sans modifier le montage, on accroche moins les débris du fond, mais il doit piquer dans le palais du sandre, une des parties les plus dures avec l’inconvénient des risques de décrochages. Le triple ventral quant-à-lui, a de meilleures chances de bien piquer au ferrage, le triple risque fort de se planter dans la mâchoire du bas, plus tendre mais il a l’inconvénient de jouer les aspirateurs de débris sur le fond et le leurre est moins interchangeable.
Il importera donc que nos montages soient, aussi bien pour la verticale que pour des pêches linéaires, armés judicieusement car le sandre « chipote » plus encore en fin de saison. On évitera les montages trop sommaires et des bas de lignes rigides. Un fluorocarbone de 40/100e permet au leurre de s’exprimer librement même si la rencontre opportune d’un brochet risque de le solliciter à limite de rupture.
L’utilisation d’un pisciforme possédant un pédoncule caudal très mobile semble approprié sur des sandres récalcitrants, c’est une pêche toute en finesse dont l’animation est minimaliste, mais on peut varier le menu en proposant des shads pisciformes types finess, considérés, à juste titre, mieux adaptés sur des poissons inactifs. Cela étant, il est bon de tenter l’un et l’autre en gardant des leurres dimensionnés de 5 à 6 pouces ou un peu plus.
On ne peut faire l’impasse sur le fireball (voir l’article dédié dans ce numéro) qui permet de présenter à ras du fond un poisson vivant ou mort à l’aplomb de l’embarcation et solliciter ainsi de façon naturelle les percidés peu actifs. A ce propos, on pourrait considérer que l’utilisation d’un vif est plus appropriée à cette saison qu’un leurre souple. J’avoue, mais je n’ai pas la science infuse, avoir eu des résultats supérieurs quelquefois avec un montage fireball ou plomb épingle et à contrario ne réussir la pêche qu’avec des leurres souples. Je n’ai pas d’explications cartésiennes à proposer d’ailleurs, ne parlant pas couramment le sandre.
L’éloge de la lenteur
Si les montages resteront discrets mais armés correctement, la conduite de la ligne et l’animation seront tout autant capitales. On a souvent tendance en linéaire à des récupérations assez rapides afin de ne pas ramener en permanence des débris végétaux et lancer le plus loin possible. Si cet objectif est compréhensible du bord, il ne se justifie pas forcément en barque qui permet justement des animations un peu spécifiques qu’un coureur de berges ne pourra prétendre. Il y a là moyen, pour les propriétaires d’une embarcation, d’utiliser à bon escient la hauteur d’eau qui permet bien des variables dans l’animation. Face à des carnassiers en activité : pas de problème, ils sont capables de se déplacer de plusieurs mètres pour venir prendre un leurre qui passent 3 mètres, voire davantage, au-dessus de leur tête. Un sandre au repos ou passablement lunatique ne fera pas forcément le déplacement pour venir happer le poisson mort ou le leurre qui passe devant lui, plus encore, s’il a déjà goûté les pointes acérées des hameçons. Un montage lourd n’est pas très efficace sur des pêches très lentes, c’est pourquoi il n’est pas inutile d’alléger ses montages pour qu’ils soient plus planants et utilisables même à grande profondeur sachant que tout corps plongé dans un liquide… Je ne vais pas vous refaire un cours sur Archimède. Ce qui veut dire quand même que pour avoir une animation à ras du fond il n’est pas nécessaire d’avoir des plombages vertigineux si vous pêchez dans une couche d’eau autour de 10 mètres. L’idéal pour un leurre souple c’est de lui adjoindre une plombée lui permettant un bon équilibre, pas qu’il descende comme une enclume.
Ne vous contentez pas d’un seul passage mais variez votre animation en ramenant une fois votre leurre en linéaire très lentement, puis sur un deuxième lancer, en faisant des petites pauses et des accélérations, enfin en donnant au leurre une impulsion verticale avec des petites tirées sèches du scion. Il n’est pas inutile, sur un secteur que l’on sait fréquenté, de changer radicalement de couleur de son leurre en conservant le même grammage et le même produit. Sur des sandres éduqués la difficulté est d’avoir le bon pattern du premier coup car bien souvent le premier passage doit être le bon. Matraquer un sandre dans l’espoir qu’il finisse à réagir par agacement et un concept qui me laisse dubitatif notamment sur des poissons difficiles et éduqués.
Sur le seuil de l’hiver, il faudra retenir pour la verticale, l’augmentation de la taille des leurres sans changer grand-chose sur les fondamentaux des couleurs. Une utilisation plus soutenue des finess (sans pédoncule caudal), une animation minimaliste à peine décollée du fond ; la recherche du poisson fourrage qui se rassemble et migre vers des zones plus profondes car les carnassiers sont derrière. L’utilisation de poissons naturels aussi bien sur plomb épingle, fireball ou drop shot.
En linéaire, on privilégiera le leurre souple pour des animations minimalistes avec des variantes dans le lancer-ramener, il est aussi possible d’être plus agressif en utilisant le plomb palette pas très usité dans certaines régions ou la lame vibrante qui donne des signaux forts.
Cette période est forcément la meilleure de l’année pour le carnassier ayant des besoins alimentaires importants pour passer l’hiver dans de bonnes conditions. Cela ne veut pas dire que les sandres, et plus généralement tous les carnassiers, vont se jeter sur tout ce qui passe à leur portée, loin s’en faut. Si certains sont des poissons trophée c’est justement parce qu’ils ont emmagasiné pas mal d’informations et réussi à éviter les pièges des pêcheurs.
Svp cessez de nous vendre des techniques de pseudo pêcheurs qui son incapable de pêcher sans des GPS et echosondeurs.
La pêche se pratique aussi du bord. ce qui la rends vraiment plus difficile et c’est au pêcheur de trouver le poisson
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