L’été est souvent décriée par les moucheurs comme une saison « difficile », elle reste pour nous l’une des plus belles car les niveaux baissent et nous permettent enfin de vraies pêches en nymphe à vue. Qui refuserait de prendre une belle tachetée à vue ?
Même si la pêche à la mouche à vue peut se pratiquer toute l’année dans les rivières qui le permettent, il n’en demeure pas moins que cette technique de pêche de la truite est facilitée sur des niveaux d’eau moindres puisque la vision du poisson est plus aisée. Gardons quand même à l’esprit que cela fait quelques mois que la pêche a commencé et que les poissons sont plus méfiants qu’à l’ouverture ; une erreur d’approche et de poser, la truite fuira !
La technique de pêche – NAV : La nymphe à vue !
Elle consiste en une traque visuelle de la truite qui se nourrit ou qui se présente en maraude dans le cours d’eau ou en bordure d’un lac de montagne. Tout doit être réfléchi préalablement dans cette pêche. Les eaux de la rivière doivent permettre une vision parfaite des poissons ce qui n’est pas aussi fréquent que nous pouvons le penser. Le secteur choisi doit être suffisamment éclairé pour notre vision, dans le bon sens du soleil et des berges, abrité du vent autant que possible et dégagé selon notre niveau technique. Cette pêche à la mouche se pratique aussi bien vers l’amont que vers l’aval en rivière mais nous préférons la pratiquer vers l’amont car elle demande de ne pas faire d’erreur technique comme couvrir le poisson avec le fil puis d’effectuer une immersion et une dérive parfaite de notre imitation.
Les postes de pêche
Ce sont des postes qui présentent tous la même caractéristique, à savoir : nourrir facilement la truite. Le premier sera une zone d’arrivée de courant pour observer les proies amenées par celui-ci et qui apportera par la même occasion, de l’oxygène et de la fraicheur dans ces mois chauds de l’année. Le second poste typique est une rive boisée qui sera parcourue de long en large par des poissons en maraude. Ici, les truites feront un « circuit » sur cette rive et ce tout au long de leur sortie nutritionnelle. Cette rive se composera idéalement de blocs et d’arbres qui donneront aux truites différentes proies, et gardons en tête que les poissons se sentent plus en sécurité le long de ces berges difficilement pêchables par le pêcheur depuis le bord…
Les insectes et leurs imitations
A cette période de l’année, peu d’insectes aquatiques sont présents tout au long de la journée puisque les grandes et massives éclosions sont passées. Ne pas avoir d’insectes tout au long de la journée ne veut pas dire ne pas en avoir de temps en temps et c’est bien ce cas là en été. Les éclosions existent bien mais que dans certaines heures ou moments de la journée. Nous pouvons avoir une éclosion de baetidés comme d’heptagénia ou encore de trichoptères, ou les trois à des heures différentes. Et en plus de ces insectes aquatiques, ne faisons pas l’impasse sur les gammares et les simulies.
Les couleurs de nos imitations ont certes de l’importance et nous aurons dans nos boites du noir, marron, jaune, olive, gris, orange, rouille… Mais ne négligeons pas leur taille et leur poids. En été, les proies peuvent être microscopiques pour nous, hameçon de 22 pour les gammares, chironomes et certaines larves de baetis et d’heptagénia. En règle générale, les tailles d’hameçon du 14 au 20 sont les plus utilisés et à titre d’exemple, un hameçon de 14 sera utilisé pour une imitation de gros trichoptère alors que le numéro 20 sera plus une larve de baétis. Personnellement, nous trouvons des modèles très prenants dans la gamme des Mouches ABFLY et dans de très petites tailles avec des hameçons solides !
L’action de pêche
Deux cas se précisent selon les deux postes cités précédemment.
Si nous pêchons une arrivée de courant, le poisson est posté en pleine veine d’eau et collecte sur place ou par de très légers écarts des proies. L’idéal est alors d’apprécier la profondeur dans laquelle le poisson se situe et de trouver de quoi il se nourrit. C’est avec ces deux indications que nous pouvons choisir la bonne mouche en termes de couleur et de poids. Il ne reste plus qu’à lui proposer en amont notre imitation par un posé courbe et décalé ; si le poisson effectue un mouvement puis se fige à proximité de notre dérive, ferrez car il l’a sûrement prise.
Même démarche pour le second poste qui est la bordure de rive sauf que nous pouvons nous positionner perpendiculairement à celle-ci pour augmenter notre vision du comportement du poisson.
Finalement
A cette période de l’année, il faut s’essayer à vue pour le plaisir des yeux et pour progresser techniquement !