Gérer l’amorçage en surfcasting : accoutumance et longue distance

Les beaux jours et les parties de pêche en maillot de bain et tongs sont terminés, le soleil laisse de plus en plus sa place à la grisaille… Le menu n’est pas encourageant, mais pour des passionnés tels que nous, le plaisir de pêcher doit-il s’arrêter pour autant ? Il est bien évident que non, mais nous devons changer l’organisation de nos parties de pêche.

D’abord s’équiper pour lutter contre le froid

En premier lieu, il est nécessaire de revoir notre tenue vestimentaire. Les vêtements chauds, les coupe-vent et les vêtements de pluie sont les premiers éléments à ne pas négliger.  La technicité de ceux-ci a bien évolué, notamment avec les matières imperméables et respirantes qui vous permettent d’être dans un confort non négligeable tout en jouant au maximum sur leur efficacité. S’il se met à pleuvoir ou que le vent est tenace, rien n’est plus désagréable que d’être mouillé et d’avoir froid. Les vêtements techniques peuvent être, certes, un peu chers à l’achat mais vous ne le regretterez pas à l’usage et vos parties de pêche en seront d’autant plus agréables.

Plus les eaux se refroidiront, plus les poissons rentreront dans une sorte de léthargie tout en continuant à s’alimenter. Un collègue de pêche, il y a des années, me disait souvent cette phrase lors de nos parties de pêche hivernales : « les poissons c’est un peu comme nous l’été, on mange léger, des salades, des fruits et l’hiver on apprécie la choucroute et des plats bien consistants ». Les changements alimentaires sont les mêmes pour les poissons.

Il est bien évident que le choix des appâts en hiver quand les eaux ont bien refroidi ne doivent pas être les mêmes qu’en été. Vous abandonnerez le petit ver de sable ou les néréides de roches pour un gros ver de chalut, des gros morceaux de poissons bien gras comme la sardine, ou encore de belles bouchées de coquillages.

Mais une chose peut faire encore plus la différence, car il va falloir faire venir le poisson à vous, c’est l’amorçage.

Même sous la grisaille, quand on est amateur de Surf-casting, mettre en place deux cannes sur un trépied est un réel plaisir.

Le moment d’amorcer

L’opération n’est pas toujours évidente car en mer il y a des courants et souvent des vagues qui remuent le fond. Mais pourtant des solutions existent. Si on pêche depuis une digue, on peut amorcer à l’aide d’une fronde des moules légèrement fissurées, mais aussi réaliser des boules d’amorçage avec de la sardine écrasée mélangée avec des farines. Ces farines vendues dans le commerce sont composées d’une base de poissons et permettront à votre amorce de se coller.  Un peu de sable pour l’alourdir facilitera la tenue sur le fond.

Il faut amorcer de manière régulière pour laisser une trace surtout olfactive qui va faire que les poissons vont se déplacer et venir sur votre coup. Il est important de bien mettre en place ces lignes sur votre amorçage et ne pas trop s’éparpiller. Le secret est là. Cela va attirer un, puis deux poissons et forcement tout ce remue-ménage va en attirer de plus en plus. Il faut rester vigilant, maintenir un amorçage régulier et ne pas vouloir pêcher avec trop de cannes, deux suffisent amplement. Pensez aussi à contrôler souvent votre appât pour qu’il soit d’une présentation parfaite, car c’est une des clés de la réussite.

Un bon amorçage à la moule nous permet aisément de faire venir de belles dau-rades royales sur le coup.
Quand il commence à faire frisquet, le fait de porter un Waders et une veste adap-tée nous permet de rester au sec par temps humide. Pensez avant tout au confort.

Penser à l’accoutumance

Les pêches en période hivernale ne sont pas toujours évidentes. Il vous arrivera de rentrer bredouille et cela malgré le fait d’avoir mis en place un bel amorçage. Il faut néanmoins persévérer car le poisson se sera à un moment déplacé sur votre amorçage, et si vous venez régulièrement le remettre en place sur le même lieu, il reviendra forcement et votre partie de pêche sera forcément fructueuse. Pour les parties de pêche en surf-casting depuis la plage, il est évident qu’il est impossible d’envoyer de l’amorce à longue distance. Un lancer de 10 à 20 mètres avec une fronde est déjà bien.

La daurade royale comme tous les sparidés réagit très bien à l’amorçage, et sou-vent les belles surprises ne se font pas attendre.

Une pêche aussi à longue distance

Il existe pour cela des plombs amorçoir. Ce sont des plombs creux que l’on peut remplir d’une amorce relativement consistante pour ne pas sortir de l’amorçoir. Le petit plus pour mettre en place une belle trace olfactive est de rajouter à votre amorce de l’huile de sardine. Très odorante sous l’eau, elle laissera une forte odeur et même un aspect visuel qui pourra légèrement troubler l’eau et qui aura pour effet d’attirer la curiosité des poissons.

Il faut là aussi, ramener souvent votre ligne pour vérifier l’état de votre appât, mais aussi pour remplir l’amorçoir. Vous pouvez aussi, si vous avez un lancer précis, faire quelques lancers sans appât, mais juste avec de l’amorce pour en déposer le plus possible sur le fond. Cela laissera forcement une trainée sur votre poste de pêche.

Pendant les périodes hivernales, que vous pêchiez depuis une digue ou depuis une plage, prenez soin de rechercher des spots de pêche où il y a de la profondeur. Souvent, l’hiver, la couche superficielle de la mer étant plus froide que les eaux qui se situent en profondeur, les poissons qui sont des animaux à sang froid fuiront devant les changements brutaux de températures des eaux.

Les plombs amorçoirs adaptés au surf-casting sont très utiles, et très bien pensés pour réaliser des lancers à longue distance. L’amorce bien préparée permet d’appuyer les lancers en évitant qu’elle ne s’éparpille en plein vol. Une fois dans l’eau, l’amorce se libère tranquillement et le fait de faire un peu de tirette permet de laisser une belle trace d’amorçage sur le fond. Il ne faut pas hésiter à réaliser cette opération le plus souvent possible pour maintenir une belle trace qui attirera les poissons.

Les cages d’amorçage pour les pêches au feeder issues de la pêche en eau douce fonctionnent tout aussi bien en mer.  Le seul petit inconvénient est qu’il faut lancer d’une manière plus souple que pour l’autre système de plomb d’amorçage.

Le mieux est d’utiliser des cannes à buscle et de rester dans un périmètre de pêche de bordure. Les cages de pêche au feeder nous permettent de garnir notre lest de beaucoup plus d’amorces. Chaque système ayant ses inconvénients et ses avantages, la stratégie de pêche ne sera pas la même et doit être choisie en rapport aux lieux de pêche.

La technique du sac

Une autre méthode peut être intéressante à mettre en place quand on pêche depuis la plage, mais il faudra pour cela des conditions climatiques très calmes, quasiment pas de vagues, ni de vents.

Pour cela vous remplirez un sac en toile de jute de votre amorce à base de poisson, farine, pain, etc. et quelques galets afin que l’ensemble ne bouge pas trop sur le fond. Vous accrocherez le tout à une corde et vous le lancerez le plus loin possible. L’amorce se diffusera délicatement et il ne vous restera plus qu’à pêcher non loin de votre amorçage.

C’est une technique que vous utiliserez plutôt la nuit quand les poissons se rapprochent du bord. Vous pêcherez finement et votre amorçage pourra ainsi ameuter un grand nombre de poissons, du plus petit au plus gros. Les prédateurs comme le loup seront forcément de passage pour essayer de capturer un poisson fourrage qui sera autour de votre amorçage. Il sera aussi fort intéressant de mettre en place un vif.

Les techniques peuvent toutes être mises en place autour de votre amorçage car le but est de « réveiller » les poissons qui se sont endormis avec le refroidissement des eaux. On peut tout aussi bien pêcher au flotteur ou sur le fond, alors n’hésitez pas à diversifier les techniques et les appâts. Vous avez le choix entre les coquillages, les poissons (vivants comme le vif, en morceaux ou entiers), les gros vers marins comme le chalut ainsi que les gros vers américains. Il ne faut pas s’évertuer à vouloir continuer avec une seule idée, il faut varier.

Lors de l’amorçage toute la chaine alimentaire peut être sur place et bien évide-ment les prédateurs comme le loup ne manquent pas à l’appel.

Les divers éléments qui peuvent rentrer dans votre amorce :

Pour les matières odorantes, le fromage et le pastis sont des éléments que les anciens utilisaient. Je pense sincèrement qu’il existe une multitude de recettes d’amorces qui auront toutes comme objectif d’attirer les poissons.

La quantité d’amorce à réaliser dépend déjà de la durée de votre partie de pêche, mais surtout de l’état de la mer car plus elle sera agitée et plus souvent il faudra amorcer. Votre amorçage se répandra plus rapidement sous l’effet des courants. Par contre si les eaux sont très calmes et qu’il n’y a quasiment pas de courant, vous pourrez espacer la diffusion de votre amorçage.

Il ne vous reste plus qu’à réaliser vos amorces et les tester. Laissez place à votre imagination et ne jetez plus le pain sec car il reste un élément indispensable de votre amorce.

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