Quelle que soit la technique employée et la saison de l’année, nous sommes tous des passionnés de pêche et nous avons besoin de nous rendre au bord de l’eau le plus souvent possible, alors voilà comment choisir votre appât lorsque vous pêchez en surfcasting en automne.
Choisir le bon appât surfcasting
Nous voilà donc partis à la recherche d’un poisson qui va nous faire vibrer, un poisson qui va nous donner de l’émotion, des sensations, mais pour cela il faut s’en donner les moyens. On ne pêche pas avec une demie-dure une daurade record ou encore un loup de plusieurs kilos. Les appâts sont sans nul doute déjà la première chose à laquelle il faut penser. Souvent les gros poissons sont opportunistes. S’ils tombent sur une belle bouchée, et que celle-ci est bien présentée, ils n’hésiteront pas longtemps à la saisir.
– La grappe de vers marins est une bonne alternative. Pour cela il suffit de réaliser un montage « Wishbone » avec 2 hameçons montés en tandem et escher plusieurs vers marins sur celui-ci. Vous choisirez peut-être des mourrons, des néreides comme les dures ou des vers américains. Il faut que cette bouchée soit super bien présentée, et si les vers bougent encore un peu ce n’est que mieux.
– Les coquillages sont très souvent un appât incontestable pour la prise de beaux poissons. Les couteaux, les coques et les moules avec leurs coquilles sont des appâts de tout premier choix. Là aussi il suffit de mettre en place une présentation soignée et ne pas hésiter à correctement ligaturer vos coquillages si vous ôtez leur coquille. Avec leur coquille, les moules et les couteaux résisteront bien mieux aux assauts des petits poissons. De plus, la coquille ne gênera en aucun cas un poisson qui dépasse le kilo.
– Les crustacés comme le crabe et la crevette ont fait leurs preuves et il ne faut surtout pas les oublier. A certaines périodes de l’année ce sont des appâts incontournables et ce n’est pas un poisson juvénile de 100 à 300 gr qui va venir s’attaquer à un crabe de la taille d’une pièce de 2 euros. N’hésitez donc pas à les mettre en place et surtout dans les secteurs de pêche rocheux que les crustacés affectionnent.
– Les vifs sont eux aussi à ne pas négliger et un petit poisson pêché peut aussi servir d’appât aux nombreux prédateurs qui tournent certainement sur vos coins de pêche. Il suffit de présenter un vif correctement placé pour espérer voir sa canne se plier et entendre son moulinet chanter.
– Les céphalopodes comme le calamar, la seiche et le poulpe sont des appâts qui ont déjà une très bonne tenue à l’hameçon et qui, eux aussi, attirent les poissons de belles tailles. Présenté entier ou en morceaux, avec une fraicheur indéniable, un céphalopode est un super appât. Une lanière de seiche, une piste (un petit calamar de 5 à 10 cm) présentée entière sur l’hameçon auront pour effet d’attirer de nombreux et intéressants poissons.
Attention à la fraicheur
L’important dans la liste de tous ces appâts c’est déjà la fraicheur. Les poissons aiment manger de la nourriture fraiche et non pas à moitié avariée. A la présentation, il faut mettre en place une belle bouchée, un appât qui se tienne, et non une grosse boule toute ratatinée sur l’hameçon. Comme je vous le recommande souvent, cette présentation doit être discrète mais aussi soignée.
L’avantage non négligeable avec certains appâts comme les coquillages et les céphalopodes, est que vous pouvez en avoir un peu d’avance dans votre congélateur. Si l’envie d’aller à la pêche vous prend et que votre détaillant d’articles de pêche est fermé vous ne vous retrouverez pas bloqué dans l’attente de l’achat de ver marin.
Il est cependant possible de conserver certains crustacés plusieurs jours dans un seau équipé d’un bulleur, dans un endroit un peu frais. Les vers marins, quant à eux, se garderont quelques jours au réfrigérateur, mais ils restent un appât très sensible qu’il vaut mieux acheter en allant à la pêche.
En ce qui concerne la discrétion, il y a un élément primordial à prendre en compte. Il s’agit du bas de ligne qui sera déterminant et qui vous permettra de faire de belles prises. Il faut qu’il soit discret, mais aussi résistant. Il est inutile d’employer des nylons de 50/100 pour la pêche de la daurade royale ou encore du loup. Pour la daurade royale, un fluoro carbon de 25 à 28, voire 30/100 suffit amplement. Le fluoro carbon dans l’utilisation des bas de ligne nous offre de nombreux avantages, notamment celui d’être quasiment invisible dans l’eau. Il est aussi plus raide qu’un nylon classique et en Surf-Casting cela diminue considérablement les emmélages.
Il est donc important de garder une bonne corrélation entre la taille de votre appât et le diamètre du bas de ligne. Si vous mettez en place un calamar entier de 100 à 200gr, vous pouvez mettre un bas de ligne en 40/100 car ce n’est pas un poisson de 500 gr qui va prendre un tel appât. Tout comme pour une grappe de vers marin, vous n’allez pas mettre du 40/100 alors qu’un 25/100 reste largement suffisant.
Il y a certaines conditions météorologiques qui permettent d’utiliser des bas de ligne à fort diamètre. Quand la mer est très chargée en débris de tout genre et que les courants sont très puissants avec des eaux plutôt chaotiques, il ne faut pas hésiter à pêcher plus gros. Avec ce genre de conditions ce sont souvent les beaux poissons qui sont en maraude et dans une mer bien formée vous aurez nettement plus de chance de prendre un poisson trophée.
Surfcasting en automne
Nous allons rentrer dans une des meilleures saisons pour la pratique du Surf-Casting, l’automne. Les poissons vont activement chercher de la nourriture pour faire des réserves de graisses qui leurs permettront de se parer pour faire face au froid de l’hiver. Le poisson est un animal à sang-froid et son métabolisme est au ralenti en hiver. C’est pour cette raison qu’il est très peu actif pour rechercher de la nourriture lorsque l’eau est froide. Il se sert des réserves qu’il a faites durant les belles périodes. Alors n’hésitez pas à lui offrir de belles bouchées pour l’attirer.
Pour la recherche des poissons de belles tailles et selon les espèces, il y a quelques bases d’horaires à observer. Ce n’est pas, bien entendu, une science exacte, mais pour la recherche des grosses daurades royales, c’est généralement aux heures les plus chaudes de la journée que ce poisson est le plus actif. Au contraire, ses cousins, le marbré et le sar, rentreront en activité très tard dans la nuit, quand la pénombre est bien installée.
Les loups ou bars en Atlantique sont très actifs au moment du coucher du soleil, dans la nuit, mais aussi et surtout au début des coups de mers, quand la mer commence juste à se former et que les premiers rouleaux apparaissent. C’est à ce moment que le loup décide d’aller chasser les petits poissons ou céphalopodes qui pourraient être pris dans le début du coup de mer. N’attendez pas une « vieille mer », quand les vagues sont installées depuis plusieurs jours, car les poissons qui peuvent être en danger se sont déjà mis à l’abri dans des failles ou le long des tombants.
Il ne vous reste plus qu’à rejoindre votre spot de pêche avec les bons appâts choisis selon le poisson recherché et en fonction de l’état de la mer. Avec un peu d’organisation et de technique, les trophées sont à votre portée. Si votre partie de pêche s’avère fructueuse, n’hésitez pas à relâcher les poissons les moins blessés après les avoir immortalisé sur une photo.
Les raisons pour aller au bord de l’eau
– capturer un grand nombre de poissons ? Cela est devenu plutôt obsolète ! Même si la pratique du no-kill en fin de partie de pêche est réalisée, le résultat sera plutôt néfaste sur l’écosystème et imaginez les conséquences si vous remplissez une grosse bourriche de poissons.
– capturer du poisson pour en faire la consommation ? Oui, cela est sans nul doute une bonne raison pour aller à la pêche, mais il faut rester raisonné et raisonnable. Cela ne sert à rien de remplir le congélateur, car le poisson y sèche et perd énormément de sa qualité gustative. Sans compter que vous finirez par jeter une bonne partie de votre pêche à la poubelle lorsque vous ferez le tri de votre congélateur.
– capturer du poisson tout en recherchant un big trophée pour en faire une photo ? C’est une idée de plus en plus répandue parmi les pêcheurs. Nous voulons tous immortaliser par une belle photo la prise d’un poisson de belle taille. Mais c’est oublier que ce plaisir ne dure qu’un court instant, et qu’après il faudra le relâcher et le voir partir.
Sans vouloir être moralisateur, si nous voulons continuer à réaliser de belles et sympathiques parties de pêche, il faut que nous changions absolument nos pratiques. Nous aurons ainsi encore de très belles années de passion devant nous, et nous n’entendrons plus cette phrase, que j’entends bien trop souvent : « Avant on faisait de plus belles parties de pêche…, avant il y avait beaucoup plus de poissons… ». Avec quelques changements dans nos attitudes, l’avant peut redevenir le futur.