Voilà comment bien préparer sa sortie pêche et son matériel

Les carnassiers ont commencé avant les premiers froids à faire leurs réserves, il faut profiter de cette période faste. Que l’on pêche du bord, en float tube ou en bateau la logistique ne sera pas la même. Mais comment préparer sa future sortie ? Pour réussir ses sorties pêches tout au long de l’année, il faut prendre le temps de les préparer un peu. Partir à l’inconnu est souvent source de déconvenue, parfois on ne peut pas avoir accès à l’eau, parfois le choix des leurres est totalement incohérent par rapport au nouveau spot, ou le matériel inadapté. Ces problématiques simples conduisent beaucoup de pêcheurs à devenir casaniers. C’est dommage de se cantonner toujours au même spot, alors qu’il est tellement agréable de continuer à découvrir de nouveaux endroits.

On fera rarement mieux qu’un local qui connaît le site par cœur et suit l’activité des poissons au quotidien, mais on aura le plaisir de s’ouvrir à d’autres endroits. Pour cela, il faut anticiper sa sortie et ne pas hésiter à se renseigner. Parmi les leurres, il faut un peu de tout, toutes sortes de montages et pas forcément pêcher très gros si l’on veut avoir de la touche, à moins d’avoir des infos. Il est tellement agréable d’imaginer et de rechercher les nouveaux postes des carnassiers dans un site inconnu, c’est plaisant, riche d’enseignement et enrichissant.

Préparer sa partie de pêche et son, matériel.
Un plan d’eau peu profond avec herbiers l’Armajoint de Shimano est un swimbait qui passe bien au dessus de l’herbier et permet de faire des pauses.


Lancez-vous !

Pour ceux qui pêchent toujours le même milieu les sorties se suivent et se ressemblent, les boîtes sont prêtes et évoluent au fil de la saison. Le lieu de pêche est connu, le type de poisson recherché est connu, donc peu de chance de passer à côté des préparatifs. Que ce soit du bord, en bateau ou en float il suffira de remettre à jour ses boîtes en remplaçant les leurres perdus. Vous savez quel poisson vous allez cibler et ça facilite grandement la tâche.

Sur les nouveaux spots il va falloir faire preuve d’un peu de réflexion. Dans un premier temps savoir s’il s’agit d’une sortie du bord, en float ou en bateau. Ensuite essayer de connaître la topographie du milieu, s’il s’agit d’un milieu peu profond 0-4m, d’un canal, d’une rivière ou d’un lac de barrage très creux. L’encombrement et la végétation aquatique sont également à prendre en compte car cela vous permettra de cibler le type de leurre à utiliser. Une recherche sur Google Earth ou Geoportail peut être intéressante en utilisant les vues aériennes pour se faire une idée. Ce n’est pas toujours exact en fonction de l’ancienneté des prises de vue, mais cela donne malgré tout une idée de ce que vous allez rencontrer. Sur les nouveaux spots, partir sur une seule espèce reste toujours très aléatoire, à moins d’avoir des informations de locaux très précises concernant les populations piscicoles. Par exemple un plan d’eau dédié à la pêche du black-bass, dans lequel les brochets sont quasiment absents vous permettra de faire une sélection dans votre matériel.

Une magnifique perche , des échos, on pose le matériel pour le brochet et on attaque les grosses perches pour le plaisir des magnifiques couleurs.

Pêche du bord

Le pêcheur du bord va devoir concilier ses envies et la réalité de la logistique, on peut vouloir tout emmener, mais malheureusement à moins de faire le siège d’un poste cela nuit grandement à la mobilité. Il va donc falloir définir les espèces ciblées en fonction des populations piscicoles présentes. La plupart du temps les espèces les plus représentées sont les percidés et le brochet dans certaines régions. Partir avec deux cannes peut s’avérer parfois un peu encombrant dans certains endroits, mais permet de s’adapter aux différentes situations rencontrées et également parer à un accident qui peut toujours arriver. Pour les choisir il faudra constituer sa boîte de leurres.

Pour faire sa boîte il faut impérativement prendre en compte le potentiel encombrement aquatique, car si le secteur est encombré, il faudra utiliser des leurres qui puissent passer partout et des montages plus puissants pour sortir les poissons en force. En règle générale, en fin de saison, les herbiers et nénuphars sont moins résistants, mais les bois ne faiblissent pas !

Les perches sont de parfaits partenaires de jeu pour se faire plaisir du bord.

Les leurres pour le bord

Alors passons à nos boites, du souple pour gratter perches et sandres. En fonction des fonds et de l’activité des poissons on va privilégier les têtes plombées classiques ou football pour toutes les pêches décollées ou sur fond propre. Pour gratter le fond s’il est encombré, j’apprécie les montages texans qui passent partout. On trouve désormais dans les différentes marques, des hameçons wide gap en taille 6 pour les leurres de 5 cm, comme des hameçons en taille 10/0 et plus pour les leurres de 30cm. Dans la boite de souples il faut se faire un échantillonnage de couleurs, de formes et de tailles. Certains jours les shads vont faire la différence, mais ce ne sera pas toujours le cas, bien loin de là. C’est pour cela qu’il faut absolument avoir des formes finesse, worm, virgule ou créature afin de parer à toutes situations. Lorsque l’on pêche du bord aux leurres souples, l’hameçon wide gap texan est un incontournable, il faut en avoir en différentes tailles pour les adapter à chaque leurre. C’est un hameçon qui convient aux différents montages que ce soit un cheburashka, un carolina ou un dropshot. Il a également une excellente tenue du poisson, ce qui n’est pas pour déplaire aux pêcheurs.

Mais il n’y a pas que le souple pour faire réagir les poissons, les poissons nageurs et les leurres à palettes savent aussi faire des miracles ! Il faut donc impérativement prévoir deux ou trois spinnerbaits, deux ou trois chatterbaits et quelques poissons nageurs de taille raisonnable. Les leurres suspending n’ont pas leur pareil pour déclencher l’attaque du brochet alors que les lames et lipless couvriront la majorité des espèces.

Pour les ensembles on privilégiera une canne rapide avec un gros potentiel de sensibilité pour toutes les pêches fines au souple, plus ou moins puissante, en fonction de la taille des leurres utilisés. Les cannes de la gamme G.Loomis NRX + spinning série NRR, DSR, SYR et JWR excellent dans ce domaine. Accompagnée d’un moulinet Shimano Vanquish ou d’un Twinpower 2500 ou 3000, cela vous permettra d’avoir un ensemble très confortable, qui offrira sensibilité, réserve de puissance et justesse du frein pour jouer avec les gros poissons malgré des lignes fines.

Pour la pêche du brochet on se tournera sur des cannes casting comme la Shimano Poison Adrena H ou les G.Loomis NRX + de la série MBR qui sont très polyvalentes pour le brochet, accompagnées  d’un moulinet Shimano Metanium ou Bantam vous aurez un ensemble au top !

Impossible de les prendre dans les herbiers seule une animation rapide au moulinet suivi de pose est parvenu à les déclencher.

En bateau ou en Float tube

Il y a certes quelques différences très importantes entre ces deux modes de pêche. En bateau il y a notamment toute les possibilités supplémentaires de logistique. En fonction du bateau on peut multiplier les boites de leurres, les cannes, l’électronique, les motorisations… On aura ainsi plus de possibilités de déplacement et de choix du matériel, mais pas forcément plus d’efficacité. A vouloir courir partout, on court parfois après la pêche et on passe à côté du pic d’activité.

En float tube, comme en bateau le pêcheur n’est plus astreint au port de son matériel, il reste malgré tout contraint à un certain volume maximum, il ne pourra en mettre plus que les poches ne peuvent contenir. En fonction du site de pêche et des populations présentes on privilégiera une espèce plus qu’une autre.
Pour la recherche du brochet sur le lac de la forêt d’Orient (10) où cette espèce est implantée en très forte densité, je vais clairement privilégier les gros leurres. Il y a très peu d’encombrement, je vais donc occulter tous les montages texans, pour privilégier les gros shads de 15 à 25 cm avec un armement en conséquence, en fonction de la taille du leurre. Il faudra prévoir dans vos boîtes des triples de rechange en différentes tailles, de quoi faire des têtes de ligne qui supportent les dents acérées et tranchantes de maître Esox, la pince pour couper un hameçon mal placé et une pince pour décrocher le poisson. On a parlé des gros shads mais il faut également penser aux autres formes comme les virgules, les grenouilles, ou les gros finesses.

Le brochet même par eau claire aime le orange, il ne faut pas hésiter à utiliser les coloris qui claquent.

Quand vous êtes sur l’eau pensez au décroche leurre

Ce petit ustensile peut être de différente forme, pour tous les leurres souples avec hameçon simple en bateau ou float tube j’utilise régulièrement un plomb fendu de 130g, il suffit de le glisser sur la ligne et à l’impact l’hameçon est dégagé de l’obstacle.  Pour les poissons nageurs, l’usage d’un lest avec chaînettes soudées relié par une corde permet d’attraper les triples et de les ouvrir en tirant en force.  Au prix des leurres l’investissement est vite rentable et le pêcheur n’a plus peur perdre son leurre fétiche.

Il ne faut surtout pas fermer la porte aux autres leurres que sont les poissons nageurs, les cuillères tournantes ou ondulantes. Les cuillères sont souvent trop peu utilisées car dénigrées c’est dommage… Pour les poissons nageurs, la bille fait parfois monter les poissons du fond à fond de balle. Sur le lac il suffit d’observer les brochets marsouiner certaines fin de journée et on comprend vite que les poissons sont également parfois très hauts dans la couche d’eau. Une petite astuce qui fonctionne très bien est l’utilisation des swimbaits en leur ajoutant un lest au point d’attache, on peut ainsi faire varier la profondeur d’évolution du leurre lors de la récupération, comme le faire pêcher à la descente, attention interception !

Les sandres en linéaire répondent très bien sur les shads.

Ne pas s’éparpiller dans sa pêche

Ces quelques mots sont une règle à respecter, comme on le dit souvent on ne peut courir deux lièvres à la fois. Pêcher alternativement le brochet et le sandre ou la perche conduisent souvent le pêcheur à sa perte. C’est une vérité du bord on ne peut pas tout faire. Il faut prendre le temps d’analyser le comportement d’une espèce. En bateau ou en float tube c’est moins vrai avec les sondeurs qui peuvent indiquer la présence des différentes espèces. Mais il est vivement conseillé de se concentrer sur une pêche et de ne déroger que quand le sondeur indique d’autres poissons en activité.

Exemple d’une compétition

Autre spot Lacanau avec la baie du Moutchic où se déroulera la compétition float tube Shimano Predator Cup le 28 octobre 2023. C’est pour moi un lieu totalement inconnu, donc pour préparer la date, c’est pêche aux infos. En se rendant sur le site de la fédération de pêche du 33 on trouve des informations sur le lac, la population présente et la bathymétrie du lac. Cela permet de rapidement savoir que la compétition va se passer dans un secteur d’une profondeur entre 1 et 3 mètres avec 3 petites zones approchant les 4 mètres. On est donc sur une pêche peu profonde. La compétition se faisant en équipe de 2 et aux 5 plus gros poissons il faut cibler le brochet en premier, tout en conservant un canne finesse pour les autres espèces. Pour compléter ces infos, il y a beaucoup d’herbiers (lagarosiphon) très denses proche de la surface.

Dans la préparation des boites il y aura forcément du poisson nageur mais sans excès car il va falloir passer au-dessus des herbiers sans tout ramasser. Deux jerkbaits avec grosse bille type Westin swim ou Buster jerk pour faire monter les poissons des herbiers. Deux Sliders, des swimbaits comme le Shimano Yasei Soul Swim qui est suspending et l’Armajoint qui n’a pas son pareil pour déclencher les attaques avec le système flash boost. Mais si les poissons ne veulent pas monter il faudra aller les chercher dans la végétation. Donc là, on va attaquer sur un autre registre car il va falloir aller chercher les poissons dans la jungle aquatique tout en puissance. Le pêche sera plus puissante en sortant les montages texan et les jigs. En intermédiaire on pourra tenter les spinnerbaits et chatterbaits. On oublie la finesse pour un long bas de ligne en 0.80mm fluorocarbone, une tresse en 0.23mm et c’est parti pour une pêche à courte distance avec des posés précis. Inutile de pêcher loin car c’est la meilleure façon de perdre un poisson qui prendra appui dans un herbier et se décrochera. La stratégie est clairement brochet, après sur le jig, le spinner ou le chatter il y aura toujours possibilité de rencontrer d’autres poissons. La canne finesse sera la canne de secours au cas où les brochets auraient la gueule fermée, une poignée de leurres souples avec des montages texans seront là pour l’accompagner au cas où !

Pour le choix des couleurs ce sera du coloris naturel et agressif, afin de couvrir les différentes possibilités de météo ou de comportement du poisson. S’il y a de la vague, de la pluie, palettes et billes seront au rendez-vous, par contre si le temps est calme il faudra la jouer silence.

Pour le choix des cannes, 2 cannes casting une G.Loomis NRX+ 804 C MBR avec un Curado K 301 qui passera poissons nageurs, spinner et chatter, la seconde canne casting sera le modèle NRX+894C JWR avec un Calcutta Conquest MD ce sera parfait pour sortir les poissons en force. La canne finesse sera la Shimano Poison Adrena 266 L puissance 3-10g suffisamment light et puissante à la fois pour jouer avec les herbiers quand on est en float tube. Il n’y a plus qu’à croiser les doigts…

Vêtements adaptés

Quand l’hiver est là et que nous sommes bien loin des chaleurs caniculaires de l’été pour aller au bord de l’eau pratiquer notre sport préféré, il faut penser à s’habiller chaudement, avec des vêtements étanches. Les vêtements techniques ont énormément progressé ces dernières années. En jouant sur le multicouche on arrive à obtenir une parfaite isolation, sans pour autant ressembler au bonhomme « Michelin », les vêtements dits modernes permettent d’allier confort thermique sans pour autant nuire à la fluidité des mouvements. Cela tombe bien, c’est la bonne saison pour aller traquer les carnassiers.

Il fait frais le bonnet s’impose mais les brochet sont actifs.
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