Avec l’arrivée récente sur le marché des batteries lithium de nouvelles perspectives s’ouvrent au pêcheur en bateau. Pour autant les batteries classiques plomb-acide ne sont pas encore dépassées et leur tarif en fait les plus utilisées pour notre loisir.
Un bateau bien équipé d’électronique ou de propulseur électrique est un gouffre à énergie qui va demander l’usage de nombreuses batteries. On pourrait citer celle (ou celles) pour le moteur électrique, celle de démarrage pour le moteur thermique et celle pour les accessoires électroniques. Chaque usage peut dans l’absolu appeler à l’utilisation de batteries différentes pour plus d’efficacité.
Les différents types de batteries pour le nautisme
Il existe plusieurs technologies concernant les batteries, cette différence se fait principalement au niveau de l’électrolyte (eau + acide sulfurique). Sans vouloir trop rentrer dans les détails on peut différencier les batteries à électrolyte liquide, à AGM et celles à électrolyte gélifiée. Un autre type de batterie qu’est la batterie Lithium ion se rapproche plus dans l’esprit à des piles rechargeables.
Chez les batteries classiques la technologie employée pour les plaques (les électrodes) fait la différence. Des plaques fines favorisent une puissance instantanément disponible mais qui décroît vite, ce sont les batteries qui servent au démarrage. Les nôtres, destinées à l’alimentation de propulseurs électriques doivent avoir des plaques suffisamment épaisses qui allient une certaine puissance disponible de suite et une réserve de stockage. Pour être complet, il reste aussi à citer la matière qui compose les électrodes. Le plomb est le plus commun mais il existe le plomb calcium ainsi que le cadmium nickel.
En règle générale, les batteries à décharge lente que nous utilisons sont plus lourdes que des batteries de démarrage, tout simplement à cause de l’épaisseur de leurs plaques. Mais on trouve aussi des batteries à plaques ajourées, tubulaires à picots, tubulaires fines, etc.
Les plombs acides à décharge lente
Ce premier type de batterie est le plus commun, les plaques de plomb baignent dans un liquide acide nommé électrolyte. Il faut surveiller le niveau de ce liquide et quelquefois compléter avec de l’eau distillée par les bouchons de remplissage lors des épisodes de fortes chaleurs. Ce sont les batteries les plus communes et les moins chères. Elles conviennent bien pour la pêche mais l’acide à tendance à suinter quand ça tangue, à garder donc dans un bac plastique étanche.
Les AGM
Les batteries à Absorbant Glass Mat sont quasiment identiques aux premières mais l’électrolyte est contenu dans des buvards et de fait est plus efficace avec aussi moins de risque de pollution en cas de chavirement. Ces batteries contiennent des plaques plus fines mais elles sont compressées contre les buvards, ce qui les rend plus performantes que des batteries classiques. Ce sont généralement celles qui sont montées sur les bateaux pour alimenter la plupart des moteurs électriques.
Les tubulaires gélifiées
Avec ce type de batterie on a peut-être trouvé le compromis idéal car elles offrent une surface importante et un volume d’électrode plus que correct. Les tubes sont soit montés façon brosse à cheveux ou alors sont enroulés sur eux-mêmes en queue de cochon. Cette disposition permet un gain de puissance qu’aucune batterie normale ne peut atteindre. Généralement elles comportent un électrolyte gélifié et ne sont utilisées que pour le nautisme et certains sports extrêmes. On peut les retourner sans danger car elles sont étanches et elles ont une capacité de stockage et une puissance très importante, leur coût est à la mesure de leurs qualités.
Les Lithium ion
Ces batteries apparues récemment sur le marché sont en passe de conquérir les coffres de nos barques. Elles sont légères, pratiques, faciles à recharger, puissantes et leur rechargement est très rapide. Ce type de batteries est un regroupement de cellules lithium ressemblant à de simples piles AA. Pour obtenir une batterie de 12,6v et 60 ampères, un technicien montera en parallèle et en dérivation un certain nombre de cellules ensembles, le tout sera géré électroniquement par un système électronique de gestion nommé BMS.
Malgré un coût quelquefois rédhibitoire, les batteries lithium sont en train de s’imposer sur le marché du nautisme.
En moyenne ces batteries sont six fois moins lourdes et bien moins encombrantes qu’une batterie plomb-acide équivalente, de plus leur nombre de cycles de charges/décharges est beaucoup plus important. Enfin, ces batteries ne chutent pas en tension en fonction de la charge, ce qui fait qu’on peut alimenter son moteur avec 30 % de charge restante, à ce niveau une batterie plomb-acide ne fournirait plus assez d’énergie pour entraîner un moteur. Le gain en poids et en capacité de ces batteries n’est contrecarré que par un prix de vente qui reste encore assez élevé néanmoins les tarifs devraient baisser dans les années à venir.
Les utilisations des batteries
Une batterie de voiture, dite batterie de puissance est avant tout conçue pour donner énormément d’énergie rapidement pour le démarrage, elle n’est donc pas adaptée à l’alimentation continue d’un moteur et va perdre rapidement de la puissance. Pour cela il vous faut une batterie de servitude ou à décharge lente qui supportera aisément cette alimentation continue. On réservera donc la batterie de voiture pour alimenter le démarreur du moteur thermique ainsi que la pompe de cale ou la pompe du vivier. On pourra alimenter le sondeur mais attention à l’ampérage de cette batterie car les sondeurs actuels de grande taille sont très gourmands en énergie.
Si l’argument du coût, la plupart du temps rédhibitoire, n’entrait pas en compte, c’est la batterie Lithium qui serait le bon choix pour alimenter un propulseur électrique car elle fournira un courant constant tout en pouvant se décharger de façon importante. Ceux qui les utilisent actuellement comme votre serviteur ne les charge que toutes les quatre sorties tellement leur capacité réserve de bonnes surprises.
Pour un usage de simple propulsion sur une barque une batterie de traction reste par contre la meilleure alternative en termes de facilité d’emploi et de coût. On peut facilement alimenter un petit propulseur de 30 lbs pour une barque de 3,5m avec une batterie de traction de 60 à 80 amp, si vous passez à une barque plus longue ou un moteur plus puissant le choix d’une 110 Amp s’avère opportun. Sur la plupart des bateaux modernes on retrouve deux batteries AGM ou une batterie lithium qui va alimenter un moteur électrique avant en 24v et une batterie tubulaire gélifiée pour le démarreur, les sondeurs et les accessoires électriques. Il est important de dissocier l’alimentation des moteurs électriques et celle du ou des sondeurs, sinon gare aux parasites sur les écrans.
Les chargeurs pour batteries
Les batteries plomb acide ne supportent pas une forte décharge. Si la batterie se décharge de plus de 50 %, l’électrolyte va se stratifier et la batterie aura une capacité et une durée de vie réduite. La stratification est un processus qui fait qu’une électrolyte donne une charge de plus de 100 % en bas de la batterie alors qu’en haut elle n’est chargée qu’à 50%. Le chargeur électronique est parfait pour nos batteries, plus besoin d’ouvrir les capuchons, l’électrolyte ne bout jamais. Il ne tient pas de place dans votre garage et peut même rester à demeure sur la batterie, il permet son hivernage dans des conditions idéales. Certains modèles comprennent un programme qui va déstratifier votre électrolyte et rendra votre batterie comme neuve.
Avantages et inconvénients des différentes batteries
- Les batteries plomb-acides classiques : le coût raisonnable, mais elles sont lourdes et encombrantes et leur durée de vie est limitée à deux ou trois saisons.
- Les batteries AGM : plus légères et moins grosses elles restent quand même aussi limitées dans le temps et changer tous les trois ans deux batteries AGM peut vite coûter plus de 400 euros.
- Les batteries à plaques tubulaires : ce type de batteries qui peut atteindre les 400 euros, est deux fois plus petite et bien moins lourde qu’une commune. De plus comme elles sont moins sollicitées que les batteries servant à alimenter les moteurs électriques, elles dureront plus longtemps si vous avez pris soin de brancher l’alternateur de votre hors bord dessus.
Toutes ces batteries ont pourtant un désavantage par rapport aux modèles lithium, leur rapide perte de puissance lorsqu’elles se déchargent. Pour vous donner une idée, chargez votre batterie à bloc et mesurez sa tension avec un voltmètre. Si vous êtes à 12,8V votre batterie est à 100 % de sa capacité, à 12,15V vous n’êtes plus qu’a 50% et à 11,4V Vous êtes à 0%, la batterie est morte. Essayez de ne jamais aller en dessous de 12,15 V sinon vous risquez de tomber en panne sur l’eau.
A la lecture des lignes qui précèdent vous vous doutez bien que c’est vers les batteries Lithium que le nautisme se dirige dans son immense majorité. Celles-ci sont légères, peu encombrantes et durables car il est possible de changer un par un les éléments usés, d’ailleurs la société BBS, leader dans ce domaine s’engage à vous remettre votre batterie à neuf tous les 5 ans en ne changeant que ce qu’il faut.
Que faire de ses vieilles batteries ?
Toutes les batteries usagées doivent dans l’absolu être apportées à une déchetterie car l’électrolyte à base d’acide en fait des objets potentiellement très polluants. Il existe pourtant une méthode pour les réhabiliter en ôtant l’électrolyte, en désulfatant les plaques et en remettant de l’électrolyte neuve mais c’est une technique à laisser aux professionnels. Personnellement je préfère vendre mes batteries usagées à un récupérateur de métaux, il n’y a pas de petits profits dans ce bas monde.