Comment pêcher au pain au feeder ? Une pêche très efficace !

Le pain, une des plus ancienne base d’amorce se révèle être encore super d’actualité pour prendre plein de poissons au feeder.

Nous sommes début mars et les eaux sont encore bien froides sur de nombreuses régions.  Nous avons vu dans des articles antérieurs qu’il était de rigueur de jouer de finesse, de bien sonder et repérer ses postes, d’adapter la richesse des amorces utilisées avant de commencer à pêcher. Justement, pour ce dernier article consacré aux eaux froides, j’aimerais que l’on discute ensemble d’une approche particulière : l’utilisation de chapelure de pain pour unique ingrédient en amorçage, dans la cage.

Pêche au pain au feeder
Tous les cyprins raffolent du pain et de ses dérivés, en eau froide il est encore plus intéressant de se pencher dessus.

La magie du pain

Qu’elle que soit la saison et les parcours un bout de pain déposé sur la surface de l’eau ne tarde jamais à venir se faire chatouiller par les petits poissons curieux qui laissent ensuite place à des moustaches bien plus gourmandes. Cet aliment a quelque chose de magique, dans les carpodromes en hiver par exemple, et même dans de nombreux plan d’eau riches en carassins et beaux poissons, l’utilisation du pain seul en appât à l’hameçon attire les poissons de loin qui viennent l’aspirer d’un seul coup. Le pain immergé se gonfle, et devient spongieux, avec les mouvements d’eaux des particules se détachent et vont chercher les poissons au grès des courants. Il apparait parfois comme une évidence d’utiliser cet appât et cette approche ; les étangs peuplés de canards et autre faune aquatique prisée par les promeneurs du dimanche et de leurs sachets remplis de croutons sont souvent de bons spots pour s’attaquer à une pêche au pain. Au feeder, il est tout à fait envisageable de développer le sujet et de réaliser un amorçage avec de la chapelure issue d’un broyage de pain sec ou encore en utilisant des paquets de chapelures toutes prêtes et parfois colorées.
Justement, pour cet article j’ai décidé de m’attaquer à une pêche technique de brèmes en canal avec une eau assez claire et de voir comment les poissons réagissaient à toute cette chapelure déposée au fond.

Lorsque les poissons sont installés sur le coup, il peut arriver qu’ils provoquent des fausses touches, poser sa canne permet d’attendre le vrai signal de ferrage sans opposer de mouvements parasites dans le scion.

Préparation de l’amorçage

Il existe un million de manières de broyer le pain et d’obtenir une chapelure de plus ou moins grosse granulométrie que l’on vient humidifier avec des additifs ou non, afin de la faire gonfler et la rendre coulante. Aujourd’hui je vais utiliser un paquet de chapelure fine Jaune Fluo Champion Feed, je connais les produits et ils sont frais ; la couleur jaune est appréciée des belles brèmes de la région et j’espère bien qu’elles mettront le nez dedans assez rapidement. Pour préparer cette farine de pain c’est assez simple, le but étant de pouvoir l’amalgamer et la rendre coulante et jetable avec un feeder, j’ajoute de l’eau à la main en plusieurs fois en remuant souvent, un peu comme le mouillage d’une amorce, jusqu’à avoir l’effet voulu. Le pain gonfle longtemps et donc boit beaucoup d’eau, il vous sera nécessaire de remouiller plusieurs fois avant de stabiliser le mouillage.

Un montage coulissant à plat réalisé avec de tout petits accessoires est parfait pour commencer tout type de pêche au feeder. Le petit feeder avec plombée latérale est utilisé pour pêcher en faisant glisser le plomb sur le fond et ainsi réaliser des tirettes.

Préparation des  esches pour la pointe

Comme pour toute pêche au feeder, j’aime avoir un petit panel d’asticots de couleurs et de vers de terre pour la pointe mais pour l’occasion il est évident qu’en amorçant avec du pain que l’on doive en avoir aussi de prêt pour essayer à son hameçon. Il est possible d’utiliser la mie d’un gros pain que l’on fixe grâce à une bague sur l’hameçon ; pour cette solution il n’y pas besoin de préparation annexe si ce n’est de monter des bas de lignes au cheveu avec des bagues en amont à la maison. Dans le cas où l’on choisira d’escher des rondelles de pain de mie, il sera nécessaire d’humidifier légèrement des tranches et de les stocker compressées sous un film cellophane un petit moment. Les rondelles pourront alors être réalisée avec des emportes pièces de différents diamètres en fonction des poissons et tiendront bien sur l’hameçon.

Et si nous lancions quelques feeders dans l’eau

Les amorces et les esches sont prêtes, nous pouvons envisager d’amorcer le coup préalablement sondé. Pour cette pêche qui s’annonce technique je prends l’initiative de démarrer la pêche directement sans amorçage avec une grosse cage, de ce fait, je vais amener ma chapelure progressivement sur mon coup en prenant bien soin de ne pas surcharger et donc gaver les poissons qui pourraient être en phase ralentie d’alimentation.  Attaquer avec une cage de pêche amène également le poisson à s’accoutumer à un son de chute dans l’eau et lui permet dans certains cas, d’être plus rapidement mis en confiance. Comme nous le disions plus haut, le pain se suffit à lui-même pour attirer les poissons, il est cependant possible de rajouter quelques pinkies rouges afin de créer une petite activité complémentaire sur le fond.

Sur cette partie de pêche, je ne m’attends pas à rencontrer des carpes et autres gros poissons qui sont sur d’autres secteurs à cette saison ; je peux donc me permettre de pêcher avec une canne assez light, équipée d’un petit moulinet garni de tresse. La résonnance de ce filament me permettra de comprendre, avec une observation accrue du scion, ce qu’il se passe sur mon coup.
Cette pêche au pain se révèle justement intéressante, j’enregistre rapidement des mouvements de scion. Il ne faut pas penser que tous les mouvements sont des touches de poissons qui s’emparent de l’hameçon, loin de là. Il arrive souvent que les poissons tournent sur l’amorce à la recherche d’asticots ou viennent tout simplement la manger, et donnent, au passage, des coups de nageoires dans la ligne créant des fausses touches ou des tirées que l’on appelle « des passages dans la ligne ».  Il faut alors apprendre à trier ces « touches » et attendre les vraies et franches tirées pour prendre contact avec le poisson. J’enregistre justement sur cette partie de pêche un grand nombre de « fausses touches » les brèmes raffolent du pain et le dévorent, délaissant complètement les asticots à l’hameçon, la pêche avec un bout de pain devient alors plus efficace et permet de sélectionner les plus beaux sujets.

Une nouvelle fois, malgré les eaux fraiches de l’hiver, nous constatons qu’il est tout à fait possible de prendre du plaisir au bord de l’eau. Aujourd’hui les brèmes voulaient du pain !

Conclusion

Nous sortons en ce mois de mars d’une saison froide compliquée pour les pêches au feeder en général. Nous avons vu au travers des différents petits articles : pêche dans les ports, pêche en finesse, etc. qu’il existe toujours un moyen de berner la méfiance de quelques poissons malgré les températures. Les pêches au pain réservent parfois de belles surprises ; les chevesnes, les gardons, les brèmes, tous les cyprins en raffolent. Avril, mai se rapprochent à grand pas et nous allons pouvoir ressortir les appâts en conséquence. Les poissons ne vont pas tarder à se regrouper pour frayer mais avant ils vont manger pour notre plus grand plaisir. Alors dès maintenant, profitons-en !

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