Telle qu’elle nous a été enseignée par les pêcheurs hollandais, la pêche en verticale est l’évolution d’un shad près du fond sans plus d’animation que la vitesse induite par la dérive du bateau… Puis le temps a passé et cette technique n’a cessé d’évoluer et de se diversifier en diagonale, pélagique ou autres variations qui en feraient presque oublier pourquoi elle a été si efficace dans sa version basique.
La verticale fut un véritable choc pour les pêcheurs de sandres, elle ouvrait de nouveaux horizons et permettait une pêche fine, tactile et nerveusement très prenante. D’une apparente simplicité dans les mains des pêcheurs aguerris, elle reste encore mystérieuse au profane. Bien que simple elle n’est pas simpliste et demande quelques bases que nous vous proposons de retrouver ici.
Où et comment pêcher en verticale ?
Cette pêche qui recherche le sandre demande bien évidement de les chercher là où il y a de fortes chances d’en trouver. Si en été c’est chose ardue, en hiver les poissons seront plus faciles à localiser dans les secteurs profonds des lacs. En grande rivière et fleuve on les trouvera souvent au pied de la première marche et en cas de crue, ils se rapprocheront des bordures et se tiendront entre la zone calme et le courant, quelquefois dans peu d’eau.
La verticale se pratique en dérive, mais une dérive au moteur qui n’en est pas une vraie puisque nous la contrôlons de bout en bout. Pour cela l’usage d’un moteur avant avec un système de pilotage automatique par GPS est un réel atout. Vous constaterez à l’usage et grâce au GPS de votre sondeur que les meilleures dérives se font entre 0,3 et 0,7 km/h. En deçà, vous aurez l’impression de vous traîner et au-delà il faudra sur lester pour garder une bannière la plus verticale possible.
Le projet de la FNPF de faire évoluer la réglementation en instituant une pêche aidée d’un moteur jusqu’à la vitesse de 2km/h sans qu’elle ne soit considérée comme de la traîne paraît très réaliste pour que la verticale ne soit pas assimilée à du braconnage comme certains aiment à le penser.
Le but de la verticale est de présenter un leurre à proximité des tenues des carnassiers sans que celui-ci ne passe trop vite et ainsi décider les plus fainéants à attaquer. Pour cela il faut déjà trouver la hauteur d’eau où se trouvent les poissons, en cela le sondeur est évidemment indispensable sauf à connaître le lac ou le fleuve comme sa poche. Il suffira ensuite de maintenir son embarcation dans la bonne zone pour que le leurre évolue toujours à cette profondeur. Le plus courant est de longer les reliefs en essayant de deviner la topographie par l’examen des bordures. La cartographie bathymétrique des fonds ayant tendance à se démocratiser sur nos sondeurs, il devient de plus en plus facile de suivre les reliefs avec beaucoup de précision.
Dans l’animation, tout est affaire de feeling et rien n’est immuable, un jour les poissons ne taperont que sur des leurres presque immobiles, le lendemain il faudra peut-être animer rapidement ou délicatement pour les décider. Ne pêchez donc pas figé, tentez tout !
L’équipement du verticalier
Si nombre de cannes actuelles destinées au leurre souple conviennent pour la verticale, une canne spéciale, nerveuse et très sonore dont la taille sera comprise entre 1,8m et 2m sera idéale. Peu importe le nombre d’anneaux du moment que ceux-ci soient nombreux et près du blank de façon à bien retransmettre les touches quelquefois imperceptibles que font certains jolis poissons.
Le moulinet sera un spinning en taille 1000 ou 2500, inutile de monter plus haut en taille, le moulinet ne servant que de réserve de fil. Il gagnera par contre à avoir un excellent frein progressif afin de combattre au mieux des poissons qui peuvent être assez jolis.
Le fil de pêche à utiliser pourra être un de ces nouveaux copolymers mais la tresse permettra toujours de mieux ressentir les touches. Utilisez une tresse huit brins ou une tresse fusionnée bien moins chère. N’oubliez pas de placer en bout une tête de ligne en fluorocarbone entre 25 et 30 centièmes et d’une longueur d’au moins 1m.
Les leurres demandent un certain choix pour s’adapter à la pêche du moment. Choisissez des leurres très souples qui déclencheront leur battoir au moindre petit courant. Un shad spécial verticale est un shad dont la caudale est orientée à 90° par rapport au corps. Si la matière du shad est tonique et le battoir orienté à 45 ° c’est plus un shad pour la pêche linéaire.
Equipez vous de quelques shads en différents coloris imitatifs et incitatifs et en différentes tailles. N’oubliez pas quelques leurres « finesses » avec une queue plus fine qui pourront fonctionner lorsque les carnassiers seront plus apathiques.
Le joker est d’avoir aussi quelques worms (vers plastiques) ou slugs qui par leur mobilité sauront peut-être décider un sandre qui ne voulait rien.
L’armement des leurres se fait au moyen de têtes plombées, modèles stand-up verticale, ronde ou ovale. Le but étant que votre leurre nage avec réalisme au ras du fond, donc qu’il soit parallèle à celui-ci, ou qu’il adopte une position tête en bas comme un poisson qui se nourrirait sur le fond.
Le sandre étant connu pour ses touches éclair ou ses mâchouillages délicats, n’oubliez pas d’armer votre leurre avec un hameçon chance, qu’on appelle aussi hameçon voleur ou stinger et qu’on reliera via un brin de tresse armée ou de fluorocarbone.