Comme chaque année, le cycle des saisons se fait tant bien que mal. Cette année, les rivières de première catégorie et les petits cours d’eau de seconde ont vu leurs niveaux d’eau très bas et des débits réduits entraînant un manque d’oxygénation. L’automne a pointé le bout de son nez et les températures plus fraîches ont permis de retrouver des conditions de pêche correctes. Les pluies sont bien loin de combler le déficit d’eau et les premières feuilles sont en train d’envahir les courants, ce qui complique grandement la pêche aux leurres. A cette saison, je délaisse volontiers la rivière pour les plans d’eau.
Gérer la chute des feuilles en rivière
Cette période est vraiment critique pour la pêche aux leurres en rivière, tant que les feuilles sont en surface, cela peut encore aller. Dans les zones de calme, il suffit de guider la ligne. Une tresse colorée est bien utile pour piloter entre les débris végétaux. Par contre dès qu’il y a du courant c’est très vite compliqué. Les feuilles sont ramassées par la ligne et sous l’effet de la tension descendent directement sur le leurre. Les poissons nageurs avec leurs triples auront bien du mal à se défaire des feuilles qui les rendront rapidement inefficaces. Pour optimiser la pêche avec les leurres durs, il faut opérer une petite modification en changeant les hameçons et en remplaçant les triples par des hameçons simples. Il est ainsi plus facile de se défaire d’une feuille sur un ferrage appuyé avec un hameçon simple, qu’un hameçon triple. Malheureusement il arrive très régulièrement que la feuille ou les feuilles se coincent au niveau de la bavette, c’est nettement plus dur de s’en défaire. Avec les cranks il suffit parfois d’un petit arrêt pour le laisser remonter et faciliter la libération, mais si le courant est soutenu, il sera quasiment impossible de se libérer. Un leurre qui passe très bien en cette période, c’est le lipless, comme son nom l’indique, il n’a pas de bavette. Avec son animation en linéaire ou par traction il devient un jeu d’enfant de le libérer des feuilles et d’optimiser le temps de pêche du leurre. Simple à utiliser le lipless muni d’hameçons simples passe très bien dans les herbiers et se libère facilement des débris végétaux, il suffit soit de le relâcher, soit d’effectuer une traction sèche et le tour est joué. C’est le même principe sur les lames ou sur les spinnerbaits.
Les leurres souples sont aussi une bonne option pour passer à travers les feuilles, un montage texan aura l’avantage de passer quasiment partout. La pointe de l’hameçon étant dissimulée dans la matière, le leurre ne ramassera presque pas les feuilles.
Option plan d’eau
Pour pêcher plus confort, il faut s’orienter sur les plans d’eau. Les feuilles y sont moins présentes et restent sur les bordures chahutées par le vent. Même sur les petits plans d’eau il y a toujours de l’espace pour pêcher librement sans avoir à se battre avec les feuilles. Tout devient plus simple, les leurres pêchent ! Cela tombe bien car c’est la période où les carnassiers sont en grande activité et font leurs réserves de gras pour l’hiver.
Les brochets en automne
Les brochets en grand plan d’eau sont derrière les boules de poissons fourrage qui se sont rassemblées après les premiers coups de froid. La solution pour les déclencher peut-être très variable. Pour parvenir à les décider il faudra trouver ce qui fonctionne, mais toujours garder à l’idée que le leurre doit être proposé au-dessus du poisson. Les gros leurres souples vont être à l’honneur en cette période où il faut emmagasiner du gras ! Dans la boîte il vous faudra des shads entre 15 et 25 cm, des shads à palette et quelques formes virgules qui émettent une vibration plus douce. Le secret à cette période de l’année pour ceux qui sont dotés d’un électronique performant, est de présenter au brochet repéré à l’échosondeur, un très gros leurre souple finesse environ un mètre au-dessus du poisson. C’est une pêche différente qui fait davantage appel à la technologie qu’au sens de l’eau, mais c’est surprenant d’efficacité. Les attaques sont très violentes car la ligne est en tension et le pêcheur sous pression. Pour ce type de pêche, les leurres finesse utilisés font 25 cm et parfois plus, ils sont fortement plombés et le montage ne fait pas dans la dentelle. Pour le novice cela peut interpeller, mais tout s’explique facilement, le leurre doit descendre rapidement avec précision sur la cible repérée au sondeur. Un shad descendrait trop doucement à cause des battements de la caudale, le finesse descend lui, comme une flèche. Si en plus on lui ajoute 50 ou 60 grammes de plomb au nez, il descend comme un obus. On obtient ainsi une grande précision. Le brochet voit cette proie conséquente qui s’immobilise au-dessus de lui, deux solutions il attaque ou part. On ne gagne pas à tous les coups avec cette stratégie de pêche, mais cela peut parfois faire la différence quand rien ne veut.
Brochet : sortez lourd !
S’il y a bien une période de l’année où il faut sortir les gros leurres, pour le brochet c’est maintenant. Les poissons font du gras en fin d’automne, une proie conséquente ne va pas les rebuter bien au contraire. Au fil de la descente des températures, l’activité du brochet va ralentir, les poissons vont se tourner vers des proies qui leur rapporteront plus en énergie qu’il n’en dépense pour les attraper, alors sortez les grosses bouchées.
Une zone que j’affectionne particulièrement en hiver dans les grands lacs, c’est la limite des herbiers. Les brochets aiment se poser sur l’herbe en attente du passage des proies, une pêche en linéaire très rapide peut parfois faire la différence et déclencher la touche. D’autres fois il faudra les séduire avec un gros leurre qui aura un battement de queue lent et ample au ras de l’herbe. Rien n’est acquis même si la période est propice pour le brochet.
La perche synonyme de touches
Une alternative, quand on aime les touches, est de cibler les perches qui se sont regroupées. Elles peuvent être très sélectives, comme parfois très faciles quand on a trouvé ce qu’elles voulaient. Les perches de taille correcte ciblent leur prédation sur les bancs de jeunes perches. La première idée qui vient à l’esprit c’est de leur proposer un leurre coloris perche, parfois ça fonctionne, mais souvent ça ne donnera rien. Il faut alors se gratter la tête pour trouver le leurre et la présentation qui sauront les séduire. Dans le panel des stratégies à avoir en tête, il y a la lame avec un petit teaser devant. Cet effet de chasse fait parfois toute la différence. Séparément la lame ou le leurre souple n’occasionnent aucune touche, alors qu’avec les deux réunis, les perches prendront tantôt la lame tantôt le leurre souple. Avec les perches le teaser est souvent un stimulus supplémentaire qui fonctionne très bien, quelle que soit la profondeur de pêche, le teaser déclenche les attaques, aussi bien quand il est monté devant un popper, un stickbait, un cranck ou un lipless.
Quand l’activité baisse, il faut jouer de la finesse et passer en mode gratte. C’est une pêche pleine de sensations les cannes fines et tactiles, comme les G.Loomis NRX + excellent dans ce domaine, notamment la NRX + 821 NRR spinning, spécialement conçue pour la pêche à gratter du black-bass en utilisant la technique du Ned Rig. La technique consiste à présenter le leurre souple sur le fond et l’animer sur place en insistant pour déclencher l’attaque. Cette technique se pratique avec des têtes plombées de forme particulière qui se posent verticalement sur le fond hameçon vers le haut. Dans les endroits encombrés l’hameçon utilisé est de forme texan. Afin de bien présenter le montage, les leurres souples privilégiés sont flottants. Pour les prospections plus rapides, le dropshot lourd s’avère particulièrement efficace du bord, il permet une prospection large tout en présentant des leurres de petite taille sans les brider. S’il faut coller au fond et que le fond est encombré on passera en mode texan. Des techniques très simples et efficaces.
Plus qu’une alternative à la pêche du brochet, la perche est un poisson ludique qui permet d’avoir de la touche et de passer un bon moment au bord de l’eau. Quand on commence à avoir des touches, il est souvent bien difficile de se remettre à la pêche du brochet.
Les sandres
Actifs au début de l’automne, on les a trouvés sur les plages tôt le matin et tard le soir, ils réagissaient très bien aux poissons nageurs à grande bavette. Après au fil de la journée et de l’augmentation de la luminosité ils sont redescendus en profondeur, pour faire le chemin inverse en fin de journée. Ce qui peut changer la donne, ce sont les coups d’eau. La première montée des eaux de l’automne déclenche souvent une grosse mise en activité alimentaire, il ne faut pas la rater. Après au fil des jours l’activité va rebaisser et les poissons devenir plus compliqués. En hiver les périodes phares sont les crues, elles bougent les poissons et ceux qui se tenaient hors de distance pendant toute l’année se rapprochent des bords pour se mettre à l’abri du courant. Par contre s’il neige et que les eaux sont chargées du sel des routes, l’activité se mettra au ralenti et la pêche va sérieusement se compliquer. Dans ce cas il vaut mieux délaisser la rivière pour aller en plan d’eau. La pêche aux leurres souples en cette période de l’année est une valeur sûre. Pour la présentation des leurres en linéaire du bord, on privilégiera les montages texans ou cheburashka qui permettent de passer quasiment partout. Des leurres d’une taille comprise entre 10 et 12 cm permettront de convenir à tous les poissons. En bateau on pourra présenter les leurres en verticale, attention à la cartouche c’est parfois à vous arracher la canne des mains ! Avec cette technique la touche est parfois exceptionnelle de violence, ça récompense les longues heures à poncer le fond. Mais attention les sandres savent aussi faire preuve de douceur et prendre le leurre en remontant dessus, cela se traduira alors par une simple lourdeur. En cas de doute ferrez !
Osez l’hameçon texan !
La tête plombée standard c’est bien, mais quand on se retrouve face à des secteurs encombrés, il n’y a rien de plus désagréable que de passer son temps à accrocher, casser et perdre du matériel. Certains vont sortir le décroche leurre pour sauver l’ensemble, résultat le poste sera mort.
Lorsque l’on pêche les percidés, l’hameçon texan est un vrai plus, il passe quasiment partout et a une très bonne tenue du poisson. Il ne faut pas s’en priver !
L’hiver arrive avec ses journées qui raccourcissent, la pluie, le vent, le froid sont là, couvrez-vous bien pour aller au bord de l’eau ou sur l’eau. En hiver, habillez-vous en multicouches et pas trop serré, pour passer une bonne journée ! Les poissons vont monter en activité progressivement, puis avec le froid l’activité va se ralentir. Pour les décider il faudra augmenter la taille des bouchées, ralentir la présentation ou accélérer pour provoquer une attaque réflexe. Les sources de chaleur comme les rejets d’eau chaude, la proximité des péniches habitées seront à prospecter en priorité. Les heures les plus chaudes de la journée sont à privilégier pour le brochet alors que pour le sandre on préférera les deux extrémités de la journée, sauf en période de crue.
Rendez-vous au bord de l’eau !