Dégager Claude Roustan et sa clique de la FNPF ? Mode d’emploi pour pêcheur mécontent

Le mandat de trop, c’est l’avis général qui se dégage lorsque l’on demande aux pêcheurs ce qu’ils pensent de l’action de la FNPF et de son président Claude Roustan ces dernières années. Et avec les confinements et les interdictions qui en ont découlé, la goutte d’eau a fait déborder le vase. Pourtant deuxième fédération en France en termes d’adhérents, la pêche de loisir se fait marcher dessus. Les pêcheurs professionnels qui font pratiquement ce qu’ils veulent à notre dépend, le gouvernement avec des interdictions aberrantes, et un président aux abonnés absents. Face à la gouaille du président de la fédération de chasse, notre président fait bien pâle figure. Ses coups d’éclats du dernier mandat ? Choisir de s’afficher sur le tour de France et une participation lunaire au Fishing Club. Chacun est libre de se faire son avis, mais si vous vous posez la question de comment faire pour dégager Roustan et sa clique de la FNPF, la réponse est ici ! 

Jouer sur l’achat de la carte de pêche 2021 ?

Certains pêcheurs mécontents de la FNPF préconisent de ne pas prendre de carte de pêche en 2021. En lisant cet article, vous comprendrez que cela va priver la FNPF d’une partie de ses revenus, mais également les FDAAPPMA et AAPPMA, maillons essentiels en bout de chaine, affaiblissant ainsi toute la chaîne associative halieutique.

L’autre idée émergente est de prendre sa carte dans les fédérations qui bougent plus que les autres. Là aussi c’est à double tranchant, car dans ce cas vous ne pouvez ni voter ni vous présenter aux élections des AAPPMA pour faire bouger les choses localement. 

L’organisation de la pêche en France

Sans aller à fond dans ce sujet vaste et complexe, il faut savoir que la pêche en France est structurée de manière associative et repose essentiellement sur du bénévolat. Au niveau local, ce sont les AAPPMA qui gèrent les lots de pêche et assurent leur gestion comme elles le souhaitent, en respectant les prérogatives de la FDAAPPMA et de la FNPF. La FDAAPPMA organise la pêche à l’échelle d’un département. Certaines ont des employés (secrétaire, agents, etc.) et elles sont en contact avec la préfecture notamment. Et au-dessus de tout cela, on retrouve la FNPF, censée donner un cap à la pêche de loisir en France à travers des actions de communication et du lobbying auprès des députés.

Tout en bas, il y a nous, simples pêcheurs. Tout en haut, il y a Claude Roustan. Entre les 2, il y a un système de votes plus ou moins complexe. Mode d’emploi !

Etape 1 : Assemblé générale des AAPPMA (dernier trimestre 2021)

Si vous avez une carte de pêche, vous pouvez voter lors de l’assemblée générale des AAPPMA. A l’issue de ce vote, un conseil d’administration sera désigné. Dans la foulée, le conseil d’administration va faire un vote en interne pour désigner le bureau, dont le président de l’AAPPMA. Selon la taille de l’AAPPMA, le président et un certain nombre de délégués auront un vote à porter lors de l’assemblée générale de la FDPPMA. En parallèle, les candidats (avec minimum 3 ans d’ancienneté dans l’AAPPMA) au conseil d’administration de la FDPPMA se déclarent et sont approuvés par l’assemblée présente, ou non, pour les élections qui auront lieu en mars 2022. Si vous avez minimum 2 ans d’ancienneté dans l’AAPPMA, vous pouvez vous présenter en tant que candidat.

Etape 2 : Assemblée générale des FDAAPPMA (mars 2022)

Le pêcheur lambda n’a plus son mot à dire, mais les présidents d’AAPPMA et leurs délégués vont désigner le conseil d’administration de la FDAAPPMA. Là encore, après ces nominations, le conseil d’administration se réunit pour faire un vote en interne et désigner le bureau, dont le président. l’élection du conseil d’administration de la FNPF. C’est aussi à ce moment que des candidats au conseil d’administration de la FNPF se déclarent pour les élections qui auront lieu en juin 2022.

Etape 3 : L’association régionale

Tout comme lors de la première étape, un certain nombre de personnes (les présidents élus des FDAAPPMA et les délégués) auront le droit de vote pour l’association régionale qui regroupe donc les départements par région. Bien souvent ce sont des accords plutôt qu’un vote pour désigner qui siégera au conseil d’administration de la FNPF même si techniquement un vote est possible. Et bien souvent ce sont des présidents de FDAAPPMA qui sont élus, même s’il y a quelquefois des dérogations. Mais convenez qu’il est difficile de devenir président de la FNPF si on n’a pas réussi à devenir président de sa FDPAAPPMA.

Etape 4 : Assemblée générale de la FNPF (juin 2022)

Les élus des différentes associations régionales font donc partie du conseil d’administration de la FNPF et se retrouvent pour élire le nouveau président de la FNPF. Une fois le président élu, il décide alors de son équipe pour les 5 années à venir jusqu’au renouvellement des baux de pêche et donc les prochaines élections.

Génération 80

La talentueuse génération « Club Dorothée » sera à mon avis la prochaine grande génération de dirigeants des fédérations d’ici quelques années. Les premières pierres ont été posées par certains dont par exemple Jean Baptiste Morel au sein de son AAPPMA, candidat pour être administrateur de la FD62 ou encore de Bruno Faure, qui s’est investi à l’AAPPMA de Cahors avec là aussi un rôle futur d’administrateur à la FD46. Il y en a d’autres, et ce n’est que le début !

Comment en finir avec la présidence Roustan à la FNPF ?

Tout d’abord, sachez que le président sortant est bien parti pour être à nouveau élu malgré la grogne des pêcheurs français. Pourquoi ? Car avec ce système pyramidal, les têtes ne changent pas souvent, faute de candidats motivés par ces activités majoritairement bénévoles. Et une personne motivée qui arriverait jusqu’au niveau départemental, voire régional, se retrouverait certainement un peu esseulé au niveau national les premières années, le temps de faire sa place. En revanche, si de nombreux départements sont renouvelés en 2021, un nouvel élan peut-être donné et tout peut changer très vite, dès l’an prochain !

Il faut donc se bouger et aller voter dans les AAPPMA pour des personnes qui veulent faire bouger les choses, et qui ne voteront pas pour un conseil d’administration de FDAAPPMA favorable aux actions du président Roustan. Ça existe déjà, en coulisses certaines FDAAPPMA ne cachent plus leur mécontentement envers la FNPF. Il y a fort à parier que d’autres FDAAPPMA vont changer de cap lors des prochaines élections et on n’est pas à l’abri d’une (bonne) surprise.

Il y a de vrais talents, des personnes impliquées, avec une vraie vision de la pêche, au sein des bureaux d’AAPPMA, mais aussi désormais de plus en plus de FDAAPPMA. Et le jour viendra où cela montera encore d’un niveau dans la pyramide et la FNPF sera enfin dirigée par un président ayant une vraie vision du cap à prendre pour la pêche de loisir.

Rendez-vous donc en juin 2022 pour le dénouement, peut-être verra-t-on Gloups faire ses adieux au président de cette manière ?

Qui n’a pas envie de voir Gloups le faire ?

La colère des pêcheurs

La colère des pêcheurs n’est pas nouvelle, mais elle devient de plus en plus grande devant l’inaction de la FNPF. Plusieurs personnalités l’ont dénoncé plusieurs fois, Léon Hoogendijk ou Frederic Jullian pour ne citer qu’eux, mais Philippe Lagabbe, qui manie aussi bien le verbe que la canne à pêche, résume parfaitement la situation dans un message envoyé il y a quelques temps à sa fédération départementale.

Dans toute l’histoire de la Pêche Associative, jamais la contestation n’a atteint une telle intensité. La crise sanitaire n’est que l’arbre qui cache la vaste forêt des incompétences et des abandons. L’autisme caractérisé de la FNPF (Fédération Nationale pour la Pêche en France) et de certaines fédérations départementales qui approuvent docilement une politique ubuesque est à son paroxysme. C’est la goutte qui fait déborder le vase et les Pêcheurs comme certaines associations spécialisées mais aussi certaines composantes du monde professionnel de la pêche de loisir, à juste titre, s’estiment trahies. C’était prémonitoire voilà le début de ma lettre ouverte envoyée à la FD 67 en octobre 2020 : Le bruit et non la rumeur enfle de plus en plus sur les berges des gravières et des rivières Bas Rhinoises. Encore que le mot bruit est un doux euphémisme puisque toujours attiré par la culture des faits je dois dire qu’il s’agit d’un grondement puissant qui comme chacun le sait peut précéder le tonnerre. Et bien le tonnerre il est là, au niveau national et bien malin celui qui peut mesurer aujourd’hui l’onde de choc. Le faible lien qui pouvait encore tenir entre les représentants des pêcheurs et les pratiquants est rompu car trop c’est trop. A force de donner la priorité à la politique et non à l’halieutique, à force de ne pas respecter ceux qui sont le socle de la pêche associative, à savoir les pêcheurs, à force d’employer l’argent de ces derniers à des opérations marquées du sceau du grotesque, à force de ne pas défendre les intérêts de plus d’un million de pratiquants et à force d’oublier les missions premières le lien est rompu. En ce qui concerne le dialogue ou la communication, pas de dégâts car ils n’existaient pas ou alors si peu. Il est temps que certaines fédérations plus que respectables montent encore plus au front qu’elles ne l’ont fait ces derniers jours, que la Presse et les Industriels s’en mêlent car le sabordage de la Pêche Associative est inacceptable comme le mépris de la FNPF qui aujourd’hui est indéfendable et coupable.

Philippe Lagabbe
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