La perche en drop shot est une valeur sûre, mais c’est aussi une technique assez récente, séduisante, ludique et régulière en termes de prises qui n’est pas exclusive puisque que l’on peut aussi bien prendre un sandre au drop shot qu’un brochet notamment quand on utilise des poissons vivants avec la technique du drop vif. Efficace, car ce n’est pas rare de prendre une vingtaine de perches sur le même spot avec un montage de leurres finesses ou des alevins. La fin d’été et le début de l’automne sont une époque à ne pas manquer pour la pêche en drop shot.
On peut très bien pêcher du bord avec un montage drop shot, mais c’est à la verticale du bateau qu’il s’exprime pleinement. La technique a bien des avantages : d’une part, il est possible d’exploiter des postes accidentés ou encombrés, véritables sanctuaires à belles zébrées, d’autre part la séparation entre le leurre ou l’appât vivant et le plomb coincé sur la ligne par un clip, permet au pêcheur d’éviter les accrochages, évidemment pas si vous rentrez dans une forêt ! Mais les éboulis ou les branchages reposant sur le fond deviennent accessibles. Ajoutons que cette séparation permet aux espèces perciformes comme le sandre et la perche qui aspirent leur proie, de ne pas sentir de lourdeur. J’expliquerai pourquoi dans le paragraphe dédié à la conduite de la ligne.
Le montage drop shot, l’arme absolue
La question du fil en présence d’une population importante de brochets pose problème car esox lucius n’est pas insensible à un gardonneau ou à un leurre souple animé à un mètre du fond. Monter en diamètre de façon considérable : 40 ou 50/100ème en fluorocarbone pour éviter les coupes est toujours possible, cela semble exagéré quand cette espèce n’est pas recherchée en priorité. Un 25 ou 30/100ème est un bon compromis car il ne nuit pas par sa souplesse aux attaques des percidés et il est en mesure de ramener au bateau un brochet pour peu qu’il soit pris au bord de la gueule. C’est un dilemme j’en conviens, mais quand on cible une espèce, il faut faire un choix quelquefois cornélien et prendre le risque d’une coupe. On ne peut avoir le beurre, l’argent du beurre et le sourire de la crémière !
Le plomb drop shot est spécifique, soit en forme ronde, longue ou en goutte d’eau, utilisé selon la nature du fond : sol meuble, caillouteux, le plomb long a tendance à moins s’accrocher, alors que la forme ronde est plus universelle. Concernant le grammage, cela dépend de la profondeur et du vent, un peu comme en verticale, un 10 grammes est opérant dans beaucoup de situation, jusqu’à 10 mètres, un 7 grammes fera l’affaire si le temps est calme. L’hameçon sera à œillet, spécial drop n° 6 fixé par un nœud Palomar (Voir également le noeud drop shot).
Venons-en au montage : l’hameçon est fixé à environ 0,80 à 1 mètre du plomb dans le cas d’une seule esche comme un petit vif, mais un montage duo est possible notamment quand on utilise des leurres souples. En effet, pouvoir prospecter 2 couches d’eau avec deux leurres espacés de 60 cm permet de localiser plus rapidement les carnassiers dans la colonne d’eau. Par ailleurs, l’installation de deux leurres souples de couleur différente est un avantage afin de savoir quelle couleur est prenante et cela à un pouvoir attractif considérable auprès des perches.
Les différents appâts et leurres drop shot
L’esche vivante est un aspirateur à perches ! Notamment si vous utilisez des petites perchettes ou des alevins de gardon ou des vairons qui sont aussi excellents, je ne compte plus, modestement, les grosses mémères qui ont succombé à ces appâts animés en dessous d’une boule de petites perches identifiée au sondeur. On ne fera pas l’impasse sur le ver de terre qui reste une esche de choix à l’automne et en début d’hiver et qui peut-être un bon compromis en duo avec un leurre souple, histoire d’identifier la préférence du jour des percidés. Le leurre souple type finesse permet, quant à lui, d’énormes possibilités tant dans le choix des tailles, des formes, que des couleurs. On n’hésitera pas à varier le menu en utilisant par exemple deux leurres : un de 12 cm en bas et un de 6 cm en dessus. Variez les couleurs, du plus clair au plus foncé, inutile si vous avez identifié un banc de perches réfractaires à votre montage, d’insister avec le même duo car ce qui marchait il y a deux jours peut très bien être inopérant cette fois-ci. Au drop, comme dans de nombreuses techniques, il importe toujours de remettre en question son montage et d’essayer d’autres postulats. Même si la compétition alimentaire chez les perches pousse celles-ci à réagir face à un appât potentiel, elles ne sautent pas sur tout ce qui bouge ! Deux pêcheurs sur la même barque au drop, l’un avec un petit gardon, l’autre au leurre souple, n’auront pas systématiquement le même potentiel de touches, nous l’avons maintes fois constaté. Cela permet rapidement de savoir quelle esche est la plus prenante. Comme il convient d’utiliser un duo : prenez par exemple un leurre souple type shad avec un leurre finesse. La température joue un rôle assez prépondérant dans le choix des leurres, ainsi dans une eau plus froide le finesse est à priori recommandé : il induit moins de vibrations mais semble plus performant. A contrario, un shad avec caudale semble plus opportun dans une eau tempérée ou chaude. Une règle qui peut trouver son contraire néanmoins car à la pêche les règles ne sont jamais immuables c’est ce qui fait son intérêt. C’est un peu la même chose avec la règle d’utilisation d’un leurre souple foncé par temps couvert et eau chargée, et un leurre clair par temps ensoleillé et une eau translucide. Bon nombre de pêcheurs pourraient attester qu’ils ont réussi en ayant une approche contraire. Il importe de toute façon de rechercher le bon compromis même si cela bouscule un peu nos habitudes et certaines caractéristiques que nous avons adoptées.
La conduite de la ligne drop shot
La pêche au drop shot est accessible par tous, la technique n’est pas en soit très compliquée, mais il y a des subtilités de conduite de la ligne qui ne sont pas forcément abordées dans la littérature halieutique forte copieuse ces derniers temps concernant cette technique. Je l’ai abordé plus haut : les percidés à la différence du brochet par exemple, aspirent leur proie. Vous l’avez bien compris, je n’en doute pas. Cela veut dire qu’un leurre lourd type shad avec une tête plombée reste plus difficile à aspirer, induisant donc de nombreux loupés en verticale. Le montage drop shot a résolu le problème parce que le leurre (qu’il soit vivant ou souple) est désolidarisé du plomb. Concrètement, cela veut dire que votre appât peut librement se mouvoir dans un espace donné. Comment ? L’erreur du débutant consiste à garder la ligne toujours en tension avec le plomb. Or, ce n’est pas ce qu’il faut faire. En effet, une fois que l’on a pris contact avec le fond, la ligne ne doit pas être en tension : le LS par exemple doit être animé sur place par de petites tirées alors que le plomb reste immobile. Puis on déplace le plomb de quelques mètres et l’on reprend la danse du leurre ou laisse le petit vif s’activer librement. Cela est très important et beaucoup de pêcheurs néophytes se lançant dans cette technique gardent leur ligne en tension. Conséquence fâcheuse car à l’aspiration, la perche ou le sandre, perçoit la lourdeur du plomb et recrache l’appât avant même que vous ayez le temps de ferrer. Bien sûr l’animation (notamment avec un leurre souple) peut-être plus rapide, plus saccadée ou pratiquement inexistante selon l’activité du poisson. Mais quand on déplace son montage par une tirée dynamique cela se fait uniquement parce qu’il n’y a pas eu de touche à cet endroit et non pas pour provoquer des attaques. Gardez bien en mémoire cette règle de base, elle est essentielle pour se convaincre de l’efficacité du drop shot.
Comment choisir son leurre drop shot
Le développement de la pêche aux leurres souples a poussé les distributeurs à une offre, disons le : pléthorique ! Le néophyte aura même des difficultés pour s’y retrouver. Globalement, il existe sur le marché de nombreux modèles qui ont fait leurs preuves, citons pour exemple : Keitech, One up shad, Kimera, Slit shad, Flex, Pin-tail ou les Power bait et bien d’autres certainement aussi efficaces que vous connaissez. On n’exclura pas les worms utilisés le plus souvent pour le black bass. L’idéal et de varier les couleurs en contraste sur le montage, de réduire ou d’augmenter la taille sachant quand même que l’on ne va pas mettre un souple de 12 cm pour intéresser les perches ou alors que les grosses au-delà de 40 cm, ce qui n’est pas la rencontre la plus fréquente !
C’est une pêche finesse, subtile. Il est évident que cette technique est inopérante quand le vent souffle en rafale car il devient des plus difficile d’animer son leurre dans de bonnes conditions. C’est toujours possible, mais cela demande quand même une assez bonne maîtrise de la technique notamment quand les déplacements s’effectuent au moteur avant. Pour mettre en œuvre le drop shot, je vous conseille d’opérer un jour où le temps est calme pour bien maîtriser votre ligne… Et éviter de vous dégoûter d’une technique particulièrement efficace en début d’automne.
Noeud Drop Shot
Un des points qui pourraient vous bloquer est le noeud drop shot à utiliser pour faire un bon montage drop shot. La solution la plus simple est celle expliquée dans cette vidéo avec le noeud drop shot « Palomar Drop Shot » qui est un dérivé du noeud Palomar qui va vous permettre d’avoir un noeud parfait pour les montages drop-shot. Vous pouvez également consulter cette deuxième vidéo plus longue ou encore cet article qui vous expliquent plus en détails les noeuds drop shot et les variantes de montages drop shot.