Ça y est, l’ouverture approche et l’on se sort tranquillement de la trêve hivernale, si vous n’avez pas encore taquiner les truites. C’est l’occasion de passer en revue le matériel et de changer ce qu’il se doit pour affronter une nouvelle saison, avec de nombreux poissons qui vont mettre le matériel à rude épreuve.
La canne
Qu’elle soit récente ou pas, un petit coup d’œil sur sa belle permet d’éviter bien des soucis le jour J. Tout est à regarder de près.
Les anneaux et leur ligature.
Les anneaux modernes dispensent d’un entretien assez régulier. Cependant, et surtout pour nos amis pêcheurs en mer, le constat est là : parfois la rouille s’installe. Je veille donc régulièrement et lubrifie la jonction entre la céramique et l’armature de l’anneau avec la bonne vieille W40. Pour enlever la rouille, j’utilise un coton tige. Les fibres suffisent le plus souvent à l’enlever. Vous pouvez également utiliser une brosse à dents. Mais rien ne vaut la prévention : Huiler régulièrement vos anneaux, vous évitera les problèmes.
Les ligatures, quant à elles, peuvent voir leur vernis craqueler. Si cela reste de l’ordre de 2/3mm une goutte de vernis ligature suffira. Parfois il vous faudra démonter l’anneau et refaire la ligature. Ce n’est pas bien compliqué, veillez à prendre des soies spécialement prévues pour, comme les produits Gudebrod par exemple.
La poignée et son pommeau
La poignée peut être sale. (Au mort manié par exemple.) Un léger coup de ponçage ou un solide coup d’éponge avec de l’eau chaude et savonneuse suffira. Un trou, un morceau de liège en moins ? Taillez en un de la forme manquante. Pour le fixer, de la glue, veillez cependant à ne pas en faire déborder : le bourrelet sec et dur sera désagréable en pêche. Sinon, la marque « Elmer’s » commercialise le « Wood filler ». Etalez en une fine couche avec une spatule et poncer à l’aide d’un papier de verre fin/extra-fin après 15 min. de séchage.
Le pommeau caoutchouc s’assèche aussi au fil des saisons… pensez à l’entretenir ! Un peu de silicone deux fois par saison et le tour est joué.
L’emmanchement
Le « Graffitolin Ferrule Wax » de Loon est destiné à cette opération: un LEGER ponçage et une TRES légère couche suffisent. Sinon une légère couche de vernis et il n’y aura plus de jeu.
Le moulinet
S’il est bien un ustensile à qui l’on demande beaucoup, c’est bel et bien lui ! Plusieurs organes sont à surveiller :
Le galet de pick up
Il faut veiller à correctement huiler cette pièce. Une petite goutte d’huile spécialement conçue pour les moulinets fera l’affaire. J’utilise celle de Shimano pour mes Stella. Parfaite.
La poignée et son axe
Rien de compliqué, je veille à graisser l’axe de la poignée à l’intérieur du moulinet, et huiler la jonction entre le bras et le pommeau lui même. Une goutte suffit.
Le mécanisme interne
C’est la bête noire ! Car, autant sur certains modèles, déposer et reposer l’ensemble peut-être assez simple, autant certains modèles (haut de gamme notamment.), ils nécessitent un envoi au SAV. Au minimum, il existe sur certains modèles une trappe sur le bas carter qui permet, sans ouvrir le moulinet, de lubrifier le mécanisme interne. Pratique, car cela évite des remontages parfois douteux… Gardez toujours à l’esprit qu’un rinçage/séchage régulier vous préviendra de bien des soucis. (Surtout en mer !)
Si vous souhaitez tout de même ouvrir le bébé et tout nettoyer, prenez bien garde à étaler toutes les pièces (petites parfois !), sur un chiffon blanc, sec et propre. Prenez des photos de toutes les étapes de ce démontage et munissez-vous d’outils adéquats. (Comme l’excellente pince « Leatherman Wave » et sa cohorte d’outils…) Sachez qu’il vous faudra parfois acheter de bien petites clés. (Clé Allen de 0,7 par exemple…) Toutes les pièces doivent ensuite être nettoyées et graisser correctement par la suite. Je ne graisse donc que les roues de commande, leur pignon et les axes pour huiler le reste, notamment les roulements. Ce démontage n’est nécessaire que lorsque le moulinet est rempli de sable et/ou a passé un séjour prolongé dans l’eau.
La tresse et sa bobine
Pour les pêcheurs en mer, ne laissez jamais la tresse salée sur votre bobine lors d’une longue période d’inactivité: la corrosion est garantie ! L’aluminium ne supporte pas le contact prolongé avec le sel et l’humidité. Rincer la tresse c’est bien, l’enlever complètement, c’est donc mieux ! C’est pour cette raison que je garde toujours mes bobines plastiques achetées avec mes tresses.
D’ailleurs, j’ai pour habitude de faire deux saisons maxi avec une tresse. Je la retourne au besoin : le côté ayant pêché se retrouvant au fond de la bobine. Si cette dernière est fatiguée : il n’y a pas de question à se poser ! Changez-la ! Il existe bien des sites internet proposant des tresses renommées à des prix compétitifs. Et partout dans le monde ! Dommage de perdre un poisson pour quelques mètres fatigués…
Les leurres…
Eux aussi sont soumis à rude épreuve ! Corps, bavettes, attaches, anneaux brisés et hameçons doivent être vérifiés !
Le corps
Ce dernier se retrouve rayé, voire parfois même cassé ou troué ! (Merci M.Esox !) Deux solutions : Le corps est en bois ? Vous pouvez combler avec de la glue liquide. Jusqu’à un certain point la nage ne s’en retrouvera pas altérée. Sur les corps en plastique/résine un petit coup de peinture et l’affaire est réglée lorsque le leurre est plein ! Sinon, veillez à combler le trou avec de la résine transparente. Vous pourrez aussi en profiter pour changer totalement le look de votre leurre…
Les bavettes
Plastique ou fer, ce n’est pas le même combat. Sur les modèles grands plongeurs, ces dernières souffrent. (Sable, roches…) Elles peuvent donc être tordues ou cassées. Dans ce dernier cas, pas d’illusion : le leurre est HS… en l’état ! Si l’attache est collée au leurre, éliminez le morceau qui reste, il peut devenir stickbait ! Pour la bavette en fer, munissez-vous d’une pince et amenez l’attache dans l’axe du leurre.
Les anneaux brisés
Certains leurres sont équipés d’anneaux brisés en laiton et d’autres en métal assez résistant. Entre les deux, de nombreuses différences, notamment dans la longévité. Un coup de pince trop puissant, une attache d’hameçon trop forte et votre anneau brisé peut s’en souvenir. C’est notamment le cas avec les leurres pour les pêches tropicales où il faut armer les leurres après achat. Il existe sur le marché de nombreuses références dont Varivas, Owner et Decoy. Ces trois marques sont des indétrônables, vous pourrez les acheter les yeux fermés, quelle que soit la puissance. (Du 20 au 400lbs !) Si la rouille/l’oxydation apparait, il va de soi qu’un changement s’impose ! Il faut simplement veiller à ce que l’ensemble « anneau brisé/hameçon » n’entame pas la nage du leurre.
Les hameçons
Que demande t-on à un hameçon ? Qu’il pique et nous ramène le poisson. Il faut donc veiller à son piquant et à son état général… et donc encore une fois à la rouille.
Un hameçon qui pique c’est hameçon qui raye votre ongle sans avoir à appuyer. Tant que ce n’est pas le cas, il faut revoir son affutage. Et il se fait de la pointe vers la courbure, non l’inverse. Une pierre au diamant est ce qui se fait de mieux. Ces limes se vendent selon la grosseur des hameçons, veillez donc à choisir un modèle adapté à vos besoins. (Rapala, DPSG, JigPower pour ne citer qu’eux…)
Un hameçon doit aussi être résistant. Tordu, rouillé, c’est poubelle ! Des nombreuses marques font de très bons produits : VMC Spark point, Needle Cone, Gamakatsu T16, Owner ST31, Decoy YW77, Y-S21… N’hésitez pas à changer.
Et c’est aussi l’occasion d’écraser vos ardillons…
Les leurres souples
Ce sont des leurres vraiment très efficaces, mais tellement fragiles ! N’hésitez pas non plus à en changer. Vous pouvez garder les fatigués pour les refondre et en créer d’autres. Un LS déchiré peut-être récupéré en fondant légèrement la zone incriminée. Profitez-en aussi pour refaire vos montures Drachko’ ou changer l’hameçon simple. J’utilise avec bonheur les Gamakatsu 5423F pour cela. Leur forme limite les décrochages et leur piquant reste malgré les accros.
Les cuillers et spinnerbaits
Oxydation, rouille, mouvais mouvement de rotation… autant de signes amenant à des changements.
Une pince coupante remplacera votre hameçon, une éponge à récurer et un produit à lustrer redonneront la brillance perdue à ces bons vieux leurres. Redresser une palette peut parfois suffire, pensez y. Quant à la base des spinnerbaits, elle souffre aussi. De la peinture et du vernis répareront les méfaits. Sachez seulement récupérer les éléments d’une cuiller qui serait à jeter. Ils pourront vous être utiles.
Ces conseils sont simples mais vous épargneront bien des tracas au bord de l’eau, alors… Bonne pêche !