On pourrait croire à l’effet de mode sous l’aune du mouvement « no kill ». Peut-être. Mais plus qu’un effet de mode, armer ses leurres durs avec des simples adaptés, ça simplifie la vie.
« Poissons nageurs/hameçons alignés » : un bon mariage ?
Bien entendu, tout leurre peut-être armé de simples. Seulement, tous les simples ne vont pas sur tous les leurres durs. Il y a ceux prévus pour « toutes » les pêches, comme les célèbres « Octopus », et ceux vraiment prévus pour la pêche aux leurres durs, les « In-line » (« Alignés » en français). Ce sont ces derniers qui nous intéressent. Pour les cuillères, il existe d’ailleurs certaines références adaptées, mais qui ne sont pas « alignées ». Elles possèdent simplement un œillet plus gros que la moyenne (VMC 7239BN par exemple). Et c’est un avantage car certains simples classiques ne s’adaptent pas aux anneaux brisés, faute d’un œillet assez large.
Pour les poissons nageurs, il faut surtout veiller au bon positionnement des pointes. En ventral une pointe vers le bas semble logique, mais en queue, la pointe vers le haut ne semble pas une règle pour tous les pêcheurs. Chacun verra donc midi à sa porte. Personnellement, c’est pointe vers le haut en arrière du leurre et en bas en ventral. Et il n’y a pas plus de loupés que ça.
Équiper ses leurres de simples, c’est aussi l’occasion de changer les anneaux brisés. Notamment sur les modèles chinois bas de gamme (Ne souriez pas, on en a tous au moins un…). N’hésitez pas, prenez des références sérieuses ! VMC, Gamakatsu, Owner, Varivas, BKK et Decoy sont à acheter les yeux fermés. Adaptez simplement leurs tailles aux leurres qui les reçoivent.
Et les ratés par rapport aux triples ?
C’est vrai, sur un leurre à deux triples, les six pointes sont plus rassurantes que les deux seules pointes de deux simples. Dans les faits, il n’y pas plus ou moins de loupés aux ferrages. Surtout si les tailles d’hameçons sont en rapport avec le leurre. On constate aussi une plus grande facilité au moment de décrocher sa prise. Et pendant le combat, pour peu qu’un des deux triples se balade, et c’est un œil ou une joue de crocheté pour rien, voire une branchie. Avec un deuxième simple aussi mais avec deux pointes en moins qu’un triple. Et là, ce n’est plus la même chose pour le no kill. Car c’est bien là l’avantage du simple : un hameçon = une pointe. Ce n’est d’ailleurs pas un hasard si les pêcheurs de tarpons et de truites de mer utilisent en majorité des simples… Il y a bien entendu le respect de ces deux « sacro-saintes espèces » du pêcheur mais l’efficacité est tout autant au rendez-vous, les dégâts en moins.
Respecter le rapport taille du leurre / taille d’hameçons
Cela semble logique bien entendu, mais certains hameçons pèsent plus lourds que d’autres. Ainsi, à titre d’exemple, les VMC 7237 en 1/0 sont parfaits pour les Duo Tide Minnow 175 voire 200. Mais il faudra des 2/0 pour un Tackle House K-Ten 115S qui lui, est donc plus petit, mais plus massif. Pour des leurres de 7cm environ, un N°6 ou 4 est tout destiné, et pour des 9cm un N°2 voire 1/0 (Ces tailles étant données sur la base de VMC 7237).
Ces tailles varieront bien entendu selon les marques, mais aussi selon vos choix. Car un hameçon de taille supérieure à ceux initialement prévus peut très bien armer un leurre à lui tout seul. Que cela soit en ventral ou en queue. C’est une option très utilisée en mer pour la traine par exemple. Un simple à grande hampe en ventral verra sa pointe juste devant l’attache arrière minimisant les chances de loupés. Certes, ce n’est pas habituel en eau douce et parfois peu gracieux mais cela marche, notamment en linéaire.
Et « l’assist hook » ?
Tout droit issu du « jig » tropical (cuillères de plomb remontées à vitesse supersonique des abymes), les « assist hook » offrent l’avantage d’être les premiers à être aspirés lors de l’attaque. Le montage est simple, il s’agit d’une cordelette -kevlar ou non- nouée sur l’hameçon et reliée à la ligne mère par un anneau soudé. Très efficace sur le silure qui ouvre la gueule pour aspirer des litres d’eau et y entrainer sa proie, l’assist hook peut être utilisé sur bien des leurres durs.
Ce montage offre l’intérêt de présenter de solides hameçons parfois trop lourds pour la nage d’un poisson nageur, sans pour autant qu’ils ne l’entravent. En effet, une fois attaché à l’agrafe, l’assist ne pèse pas sur le poisson nageur. Cela peut être utile sur les bars qui chassent le fretin en milieu rocheux, où il faut du costaud mais sur de petits leurres (Le streamer peut aussi être une très bonne solution dans ces conditions). Encore faut-il que cet assist soit bien placé.
Il faut ainsi que la pointe de l’hameçon se retrouve autant que possible vers le haut pour ne pas gêner le travail de la bavette. C’est bien là, le point noir de ce montage. Par contre, sur des vibreurs, ce montage est parfait ! Il y a donc autant de possibilités que d’hameçons qui vous sont ainsi offertes ici. Et pour ceux qui possèdent encore certains exemplaires du très regretté « Vitala® », l’assist est LA solution !
Conclusion
Armer ses leurres durs de simples peut rebuter, l’habitude que nous avons de les armer par des hameçons triples n’y est pas pour rien. Mais, passer le pas permet d’envisager une pêche moins traumatisante pour nos cibles préférées et aussi de passer un peu plus de temps à bricoler nos sacrés jouets sans pour autant perdre en efficacité !