Avec le développement d’internet et l’accès plus facile aux matériaux via des sites spécialisés, on a vu se développer nombre de petits fabricants de leurres qui supportent largement la comparaison avec les grandes marques. Dorénavant dans le domaine du leurre il existe deux tendances, le faire soi-même ou améliorer l’existant.
Qui n’a jamais rêvé de voir son leurre favori peint avec sa teinte préférée ? Si ce point a vu naître quelques customiseurs de talent qui personnalisent les leurres on peut aussi soi-même bricoler ses leurres pour en faire cet objet rêvé qui fonctionnera exactement comme on le désire. Il y a deux ans au Danemark, j’ai vu un guide de pêche couper à la scie à métaux les bavettes de certains jerkbaits et ainsi les rendre moins plongeants, une piste à suivre ?
Le leurre, objet de dévotion
Lorsque l’on découvre le travail de sculpture de certains crafteurs (fabricants de leurres faits main) on a de suite envie d’acheter ce leurre et de l’exposer sur un meuble. Pourtant un leurre est fait pour pêcher et même un beau leurre peut pêcher. En quelques années le crafting a fait un énorme bond avec de réels talents qui profitent des réseaux sociaux pour se faire connaître et se développer. Il existe actuellement deux types de crafteurs, ceux qui améliorent l’existant via une peinture personnalisée ou ceux qui créent de A à Z leurs propres leurres.
Le leurre qui était auparavant un objet basique ne servant qu’à attraper du poisson et qu’on stockait dans une vieille boite devient chez certains un objet de dévotion. Il en est qui ne supportent pas que l’on critique leur leurre préféré, il suffit de lire les duels épiques sur Facebook. Le leurre devient non plus un accessoire mais une fin en soi, comme peut l’être la quête de la mouche ultime et c’est pourquoi le pêcheur se retourne de plus en plus vers celui qui pourra améliorer son leurre et le rendre tel qu’il se l’imagine.
Améliorer son leurre dur
Je vous ai cité plus haut ce guide qui coupait les bavettes de ses jerkbaits, il voulait les transformer en shallow runner que la marque ne proposait pas. Vous pouvez tenter l’expérience si cela vous dit mais il vous faudra tâtonner et ça peut revenir cher. Pour autant, si votre leurre préféré n’existe pas dans un modèle donné, pourquoi ne pas tenter le coup ?
On peut rendre silencieux un crank bruiteur en perçant le corps et en injectant un peu de colle pour bloquer la bille, on peut rendre le wobbling d’un jerkbait moins prononcé en affinant les cotés de la bavette mais tout ceci est affaire de spécialiste.
Smith propose des pastilles de plomb autocollantes à fixer sur le crâne de ses petits cranks de façon à les faire plonger plus vite et plus profond. Certains de mes amis rajoutent un lest ventral sur des jerkbaits sans bavette en enroulant du fil de plomb sur la hampe de l’hameçon.
C’est Savage Gear avec son jerkbait 3D Roach Jerkster qui s’est emparé du bricolage de certains et propose un jerkbait où il est possible de mettre une bille métallique, une bille en verre ou pas de bille du tout afin de changer la sonorité et la vitesse de coulée.
Améliorer ses leurres souples
Avant de se mettre soi-même à la fabrication délicate des leurres souples on peut commencer de tenter de les améliorer. Certains coupent la partie ventrale du leurre pour augmenter le rolling, d’autres réduisent la taille de la queue pour réduire le rolling. On peut aussi faire bouillir son leurre pour le rendre plus souple ou le faire tremper dans un attractant d’une autre marque. Les possibilités sont multiples et par le passé un ami insérait de longs poils d’ours (qu’on trouve au rayon fly tying) dans son leurre pour y figurer des pattes et amener une nouvelle signature vibratoire.
A titre personnel je ne suis pas adepte de ces bricolages mais il m’arrive d’améliorer certains leurres souples en dessinant des rayures avec un marqueur spécial dans le but de changer le signal visuel car j’ai constaté que les rayures favorisent l’effet « flash ».
Vient ensuite pour les plus passionnés le moment où l’envie de création se fait ressentir et certains se plaisent à créer leurs propres leurres souples. Cela démarre par la création d’un moule puis une cuisine savante à base de silicone, de PVC, de colorants, de paillettes et d’attractants. Ce petit monde aime à échanger ses trucs et astuces sur les forums et même si les créations restent confidentielles il arrive que quelquefois des amateurs démarrent une entreprise avec une certaine réussite.
Quelques créateurs
Ils sont très peu nombreux ceux qui fabriquent de A à Z des leurres en France, il est difficile d’en vivre sans passer par un stade industriel mais quelques uns arrivent à nous proposer des produits originaux et de qualité. Citons Julien MOREL de Spin Addict qui s’est fait une spécialité dans la fabrication de micro spinnerbaits à destination des truites et percidés. Citons aussi Max Rey de Mr Craft qui outre ses jerkbaits magnifiques propose depuis peu le Crazy Shad, un shad de 10 cm dont l’efficacité et la qualité m’ont bluffé. Et bien sûr, Stéphane Salettes notre crafteur de choc qui tient sa rubrique sur le magazine 1max2peche.
A force de pêcher intensivement aux leurres on s’imprègne de constatations et de certitudes qui en découlent et on finit par ne plus trouver sur les rayons de nos détaillants le leurre que l’on recherche. Pourquoi alors ne pas sauter le pas et le fabriquer soi-même pour les plus doués ou le faire fabriquer pour les autres. Les leurres customs ont un bel avenir devant eux et je parie que nos boites de leurres les accueilleront de plus en plus dans un futur proche.
S’approvisionner
Les matériaux destinés à fabriquer ou améliorer vos leurres peuvent se trouver chez nombre de commerçants mais deux se détachent par la quantité de produits proposés : Bricoleurre pour sa spécialisation dans les leurres souples et les produits astucieux : www.bricoleurre.com Ardent pêche et sa partie bricopêche pour les leurres métalliques : www.ardent-peche.com