Chaque année, l’effervescence des pêcheurs de truite est perceptible. Nous attendons ce jour avec impatience pour renouer avec notre passion. Qu’elle soit mouche, vairon, leurre ou appât naturel, la technique de pêche de la truite que nous utilisons est notre préférée ! Choix facile de l’habitué mais pas du débutant… Cet article s’adresse aux néophytes mais pas seulement. Il est pour tous ceux qui recherchent le moyen de passer un bon moment au bord de l’eau en évitant les pièges de l’ouverture à la truite.
Pêche à la mouche
Le choix du matériel reste important pour démarrer et pour bien commencer, il suffit d’avoir une canne d’une longueur de 9 pieds, soie de 4/5. Si nous n’en possédons pas, Il est intelligent de choisir avec un magasin de pêche spécialisé dans la mouche un ensemble séparé. Comptez soixante-dix pour cent du budget pour la canne. Prévoyez alors un budget de 300 euros qui se répartit ainsi : 220 euros dans la canne (T38 Devaux par exemple) puis 50 euros dans le moulinet et 30 euros dans la soie. En plus de quelques bobines de fil, attention là encore, nul besoin de pêcher trop fin un 14 ou 15 centièmes fera très bien l’affaire. Pour finir, notre boite contiendra des imitations de sèches et de nymphes aux couleurs des insectes de saison, à savoir, marron, grise, noire et olive. Prévoyons des tailles d’hameçons de 12 à 16.
Si le matériel est neuf, nul besoin de graisser la soie, par contre si ce n’est pas le cas ; effectuer cette étape lui rend sa glisse et la protège un tant soit peu du froid.
Technique de pêche à la mouche
Nous sommes à deux mois de l’ouverture donc tout est encore possible. Deux solutions s’offrent à nous, la première commencer seul mais très difficile alors que la seconde est d’utiliser les services d’un guide de pêche professionnel – comme moi – pour vous mettre le pied à l’étrier (gain de temps important, gestuelle corrigée et maîtrisée en 2 jours…). En plus de ce côté technique essentiel, nous nous attacherons à comprendre comment réaliser un bas de ligne correct, à analyser où se trouvent les postes porteurs, à les aborder sans bruits inutiles et enfin poser notre mouche en fonction du poisson pour ne pas l’effrayer. Pour pratiquer, nous trouvons une rivière ou un plan d’eau de seconde catégorie.
Le parcours de pêche à la mouche
C’est le choix le plus difficile pour quelqu’un qui débute ou qui pêche déjà et comme nous avons encore un peu de temps, rien ne nous empêche d’aller nous promener en bord de rivière pour observer l’ensoleillement des parcours. Nous privilégierons les secteurs qui sont bien exposés puisque la température de l’eau doit permettre les éclosions et à cette période de l’année, seules les zones ensoleillées présentent des émergences aux heures chaudes de la journée. Généralement, nous nous postons sur la partie aval et lisse du poste pour pêcher en sèche et nous pêchons en nymphe sur la partie supérieure dans le courant de vitesse raisonnable. Attention toutefois à la climatique car il n’est pas rare qu’à l’ouverture, les giboulées se mêlent de la partie.
Pêche aux appâts naturels
Le matériel pour pêcher aux appâts naturels
Celui-ci dépend du milieu pêché, des appâts utilisés et de la pêche pratiquée. Comme il existe différents paramètres, nous adaptons la canne en premier lieu à l’endroit pêché. Pour faire simple, nous prenons une canne télé-réglable ou autobloquante (comme les Céleste, Orthose ou Magnétite de Pezon) de 3,3 à 7m pour les ruisseaux, petites rivières courantes et encombrées pour effectuer des pêches lentes dites à rouler ou freinées alors que nous utilisons une canne à appât naturel de 3,90 m de type anglaise (comme les Feather Weight ou Diopside) pour pêcher en dérive libre ou naturelle sur les petites à grandes rivières dégagées. Notre moulinet est rempli d’un corps de ligne en 18/16 centièmes fluorescent et nous équipons notre bas de ligne d’un hameçon sans ardillon, choisit en taille selon l’appât utilisé, puis de quelques plombs sur un diamètre de fil incolore en 16/14 centièmes.
Technique de pêche aux appâts naturels
Nous sommes dans différents cas de figure selon la rivière pêchée. Pour les pêches lentes sous la canne et en petites rivières, rien de vraiment difficile si ce n’est une dextérité à posséder pour déposer l’appât entre les branches ou les obstacles. Une plombée ramassée permet d’augmenter cette précision requise et de ralentir à souhait le passage de l’appât contre les caches des truites encore léthargiques.
Pour les pêches en dérive naturelle, nous devons lancer sans abîmer les appâts et parfois à de grandes distances. Le grammage devient alors un élément capital ! Trop de poids et la dérive n’est plus naturelle ; pas assez de plomb et nous forçons pour atteindre des veines d’eau éloignées et nous détériorons nos appâts. Sur des eaux teintées, notre préférence d’appât sera les vers et les teignes (mieux, les porte-bois) alors que dans les eaux claires, les larves de la rivière comme les pataches et patraques sont le meilleurs choix.
Le parcours pour la pêche aux appâts naturels
Une fois de plus, c’est ici que tout se joue… Nous privilégions les secteurs peu courus en petites rivières car ces petits milieux sont extrêmement sensibles aux bruits. Attention, n’oublions pas que cela fait presque six mois que les truites sont tranquilles et le moindre bruit suspect les mettra en alerte.
Plus simple en apparence, la grande rivière permet des erreurs d’approche mais gare à la technique. Dans ces milieux larges, il faut savoir maîtriser les lancers et les dérives surtout si le vent se met à jouer les « troubles fêtes ». N’oublions jamais qu’en grande rivière, la majorité des poissons sont aussi sur les bordures et que pêcher devant nos pieds nous réserve très souvent de belles surprises.
Pêche aux leurres
Quel matériel pour pêcher la truite aux leurres ?
C’est une réalité, tout est possible en théorie mais avec l’expérience, nous comprenons vite que le choix se définit entre autre par la taille, le poids, la nage des leurres mais aussi par la largeur du cours d’eau et la climatique. L’exemple le plus flagrant est celui de l’ultra léger, si nous sommes avec un froid relatif (environ 0°C) et avec un nylon de 12 centièmes (ce qui est le diamètre de référence dans l’UL), nous parions qu’en moins d’une demi-journée, après plusieurs casses du fil, c’est la canne qui finit par rompre à cause du froid ! Donc ne faisons pas d’erreur, commençons la saison au minimum avec une 2-7g quand il fait beau sinon optons plutôt pour une 3-12g/5-15g (comme les Shigeki et Instinct Trout Lure/Spin Label de Pezon). Le moulinet garni d’un bon 16/18/20 voire 22/25 centièmes visible (fluo) selon la taille des poissons et l’encombrement de la rivière sera notre choix de départ. La tresse est ici inutile s’il gèle puisqu’elle devient cassante dans de telles conditions. Pour les leurres, une boite minimale avec 4 poissons nageurs jerkbait de 5cm/7cm aux flancs miroitants (bleu pour les eaux froides, vert lorsqu’elles sont plus « chaudes », vairon pour le côté naturel et fire tiger pour les eaux teintées) et 4 types de cuiller n° 1 à 3 selon la profondeur du milieu (points rouges, bleus, argentées ou cuivrées, flashies).
Technique de pêche de la truite aux leurres
Deux grandes pratiques de pêche s’offrent à nous. En petite rivière, le plus discret est de remonter la berge en pêchant plein amont alors qu’en grande rivière, après avoir pêcher en amont et devant soi ; nous utilisons des dérives vers l’aval de la rivière en s’appuyant sur les courants pour solliciter les postes jusqu’à lors impossible à pêcher vers l’amont. Les petites rivières restent les plus simples en termes de lecture de poste pour bien débuter et pour parfaire sa gestuelle de lancer. Le seul lancer correct en petite rivière est un balancé sous la canne. Il est produit par une impulsion du poignet, qui est complétée par l’action de la pointe de la canne. Le scion doit effectuer un effet « ressort » pour obtenir la projection lointaine et non forcée du leurre. Pour les grandes, tous les lancers sont possibles.
Le parcours de pêche de la truite aux leurres
Ensoleillé, c’est le minimum puisque la pêche aux leurres est une pêche qui demande aux truites d’avoir une certaine activité physique et les farios sont souvent groggy par le froid! Privilégions les secteurs riches en obstacles dans l’eau comme des blocs et des arbres qui offrent des refuges de premier ordre pour nos poissons. L’idéal est de trouver une rivière de première catégorie remplie d’embâcles.
Pêche de la truite au vairon manié
Le matériel pour pêcher au vairon manié
Classique et indémodable de 2,70 à 3m, une canne à vairon manié (comme l’Azurite de chez Pezon) permet d’animer et de guider correctement le vairon. D’une puissance correcte, son action raide en pointe mais progressive sur l’intégralité de la canne, doit faciliter les ferrages mais limiter les ruptures sur de beaux poissons. Le moulinet comme un SGK FV Gunki, doté d’un frein progressif et doux, est chargé d’un 18/20 centièmes voire 22/25 selon la taille des poissons rencontrés et pour ma part en nylon visible pour le pêcheur (comme au toc). Le corps de ligne est suivi d’une pointe de fluorocarbone de 2 à 3 m pour augmenter la discrétion en eau claire et surtout pour résister à l’abrasion subit le long de pierre et sur le fond. Les montures utilisées – Godille, arielle, clou, dracho ou bohémienne – sont celles qui pêchent le mieux sur notre parcours et tiennent compte de l’animation recherchée et du courant.
Technique de pêche au vairon manié
Comme les appâts naturels, nous pouvons différencier deux types de pêche à savoir : les lentes dites au vairon à rouler, et les animations rapides. La pêche au vairon roulé reste une pêche d’eaux froides. Elle consiste à utiliser une monture lourde et à laisser notre poissonnet dévaler de façon moribonde sur le fond de la rivière à proximité des caches en lui imprimant de rares soubresauts. A l’inverse, les pêches d’animations se doivent d’être plus vivantes puisqu’en majorité, elles doivent mimer la fuite d’un poissonnet pour enclencher une attaque. Ces dernières, plus légères en grammages sont plus adaptées au milieu de journée ou sur des eaux réchauffées. Les vairons utilisés de 4 à 8cm doivent être frais et tués juste avant d’être montés. Dans tous les cas, les pêches peuvent s’effectuer amont/aval mais aussi de côté sur les grandes rivières.
Le parcours pour pêcher au vairon manié
L’idéal sur des eaux froides mais très difficile à trouver selon notre lieu d’habitation est la grande rivière avec un fond en sable ou en petits graviers pour pêcher au vairon roulé. Si ce n’est pas possible, nous cherchons préférentiellement en grande rivière un secteur ensoleillé avec de grandes fosses et des courants lents parsemés de blocs. Si nous désirons pêcher en petite rivière, nous devons repérer des zones calmes présentant de nombreuses caches, nous ciblerons dès lors les parcours « aval » qui présentent une profondeur moyenne plus importante ainsi qu’une thermie plus douce.
Pour conclure sur la pêche de la truite
Attention à bien pêcher des parcours de première catégorie puisqu’au mois de mars les pêches aux leurres et au manié restent strictement interdites dans les eaux de seconde catégorie même si elles sont riches en truites tant que le carnassier n’est pas ouvert. Il en va de même pour cette période hivernale où la truite fario est fermée en 1ere comme en 2eme catégorie. Comme nous sommes bien avant l’ouverture, nous pouvons prospecter des secteurs et en cas de doute, rien n’est plus facile que de joindre sa fédération de pêche pour se renseigner.
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