Pêche du bar au leurre jerkbait en côtes rocheuses

Contrairement à ce que beaucoup pourraient penser, la pêche en côte rocheuse du bar au jerkbait est une technique qui n’est pas aussi complexe qu’elle ne le parait. Mais encore faut-il connaître les bonnes conditions pour la pratiquer, la manière de les aborder ainsi que les postes porteurs.

De jour, pêcher une mer calme comme un lac n’offre que peu d’intérêt. Pour rechercher le bar en côte rocheuse, privilégiez de fortes conditions. Une belle houle associée à des vents marins puissants sont ainsi excellents pour la traque de ce prédateur. Pour résumer plus simplement, pêchez quand ça bastonne !

Une côte rocheuse aussi découpée et de telles conditions sont parfaites pour rechercher le bar aux jerkbaits !

Les « bouffeurs d’écume »

Vagues et écume sont vos meilleures alliées. En effet, les poissons profitent de cette suroxygénation et deviennent alors beaucoup plus actifs. L’eau étant fortement brassée, celle-ci met en suspension des particules d’algues, des vers, des mollusques et même de petits crustacés. Dès lors, toute une chaîne alimentaire se crée avec à son sommet un de ses plus beaux carnassiers : le bar. L’écume offre également un autre avantage majeur pour le pêcheur aux leurres : elle permet tout simplement d’éviter que le poisson ne vous voit ! Toutes ces raisons font que « pêcher le blanc » est une véritable obsession pour les pêcheurs de bars en côte rocheuse. Les initiés se surnomment même entre eux les « bouffeurs d’écume ». La recherche des vagues est d’ailleurs un point commun que nous avons avec les surfeurs. Ce n’est pas pour rien que les amoureux de cette technique utilisent eux aussi le célèbre site internet Windguru !

Ce bar très dodu a succombé à un Saruna Smith.
Ce magnifique bar de 7,3 kg est une prise rare !

Une pêche dangereuse !

Pratiquer la pêche au lancer en côte rocheuse par fortes conditions demande la plus grande prudence. Le principal danger est qu’une vague plus grosse que les autres vous percute et vous fasse tomber dans les roches. Pire, une lame peut vous arracher de votre surplomb et vous faire chuter à l’eau. Le risque est alors que la houle vous projette contre les rochers ou vous entraine au large en waders (risques de noyade !). Soyez donc toujours très attentifs et prévoyez toujours une solution de repli. Une bonne épuisette vous sera aussi très utile en cas de prise afin d’éviter de trop vous rapprocher de la rive. Enfin, sortez à deux et ne prenez aucun risque inutile.

Chaque prise nécessite de couvrir beaucoup de terrain !

Un maniement spécifique

Une des plus grandes difficultés de cette technique est tout d’abord de lancer son leurre dans la bonne zone en tenant compte du vent et des courants. Et avec des rafales dépassant les 50 km/h, c’est loin d’être évident ! Contrairement à ce que certains veulent vous faire penser, ce type de pêche ne demande pas de maniements sophistiqués. Un simple lancer-ramener est en fait suffisant pour prendre du bar ! Par mer agitée et dans des secteurs particulièrement encombrés, le pêcheur se concentre en effet bien plus à faire slalomer son leurre entre les roches émergées qu’à le faire jerker ! La principale difficulté consiste à guider le leurre en orientant constamment la canne sur les cotés afin qu’il passe au plus près de postes porteurs tels que têtes de roches, pointes, ruptures de courant, etc. En présence de hauts fonds ou dans le creux d’une vague, il faudra aussi savoir lever ou baisser sa canne afin que le jerkbait nage plus ou moins profondément. Pouvoir guider son leurre sans accrocher par ce maniement constant est un des secrets de cette technique. C’est d’ailleurs une des raisons pour lesquelles une canne de 2,70 à 3 m est conseillée dans ce type de pêche. En permettant de rester plus en retrait de la rive, une telle longueur est également un gage de sécurité pour le pêcheur.

Dans les zones sans reliefs particuliers, il sera bien sûr possible de twitcher votre jerkbait. Attention néanmoins lorsque vous rendez la main afin d’amplifier son embardée latérale qu’il ne se fasse pas emporter par une déferlante. En effet, en s’opposant à la récupération, la bavette permet « d’accrocher l’eau » et de lutter contre le ressac. Nous vous conseillons de n’effectuer que quelques jerks par récupération et si possible quand le leurre se trouve dans une zone où les vagues ne déferlent pas. Les twitchs peuvent provoquer une attaque mais n’en abusez donc pas.

Un bar au Flashminnow 110 SP pour Rémi.

Une prospection méthodique

La pêche en côte rocheuse est plus physique que technique. Elle consiste en fait à couvrir un maximum de terrain en quête de poissons actifs dans une forme de « power fishing ». Et en côte rocheuse, chaque poste à exploiter se mérite ! Blocs rocheux, falaises, roches disséminées, gorges, plateaux rocailleux : autant de dénivelés à franchir et à escalader. Dans un tel environnement, cette technique demande en fait une bonne condition physique et une grande prudence ! Chaque secteur sera couvert méthodiquement en commençant par des lancers courts que vous allongerez progressivement. Comme pour les pêches de la truite, vous avez ainsi l’assurance de ne pas « casser un coup » se trouvant proche de vous et donc de multiplier les prises sur une même zone.

Par expérience, il est inutile de lancer plus de deux ou trois fois sur le même spot, le bar réagissant à 80 % au premier passage. Ce n’est que si vous avez l’impression que le leurre n’est pas passé exactement par la trajectoire ou à la profondeur que vous envisagiez qu’il sera utile de relancer à plusieurs reprises. Ainsi, chaque secteur où vous suspectez la présence d’un carnassier sera prospecté méticuleusement avant de passer à une autre zone. Bien souvent 5/6 lancers seront suffisants pour savoir si un prédateur y est actif. Il s’agit donc d’une pêche itinérante où l’essentiel est de couvrir un maximum de terrain en mode « power fishing ».

Dans la gueule d’un bar de plusieurs kilos, un jerkbait de 11 cm parait petit !

Quels postes ?

En côte rocheuse, les postes porteurs sont multiples. Les têtes de roche s’avèrent particulièrement intéressantes. Les bars profitent des contre-courants situés à proximité pour attendre en embuscade leurs proies. En faisant passer le leurre de chaque coté et en le dirigeant grâce à votre canne vers le calme situé derrière le rocher, les bonnes surprises y sont fréquentes. Privilégiez aussi les zones de faible profondeur comme les plateaux rocheux. Les vagues s’y forment plus facilement et ces secteurs se chargent rapidement d’écume. Même dans moins d’un mètre d’eau, il n’est pas rare d’y pêcher des bars de plusieurs kilos ! Les petites criques et les anses créent également de puissants contre-courants que les prédateurs adorent. Il est fréquent qu’ils se postent juste à l’entrée de ce goulot en attente d’une proie bousculée par le ressac. Ils se situent généralement à la limite entre le « blanc » et la mer.

Même au dessus de la maille biologique de 42 cm, le pêcheur sportif saura libérer ses prises. Soyons respectueux de la ressource et sachons relâcher nos partenaires de jeu !

Concernant les avancées rocheuses, un débutant se rendra immédiatement au bout de cette pointe. C’est une erreur ! Encore ici, exploiter les postes situés à proximité avant de s’avancer sera bien plus efficace. La façade non exposée devra d’ailleurs être prospectée en priorité car cette surface plus calme offre davantage de visibilité aux bars et vous éviterez ainsi de « casser ce coup ».  Ces pointes rocheuses s’avançant en mer sont excellentes mais doivent être abordées avec une extrême prudence. Avant de vous y aventurer, regardez attentivement la hauteur des vagues pendant quelques temps. Si une seule la recouvre, il est inutile de vous y rendre. J’ai ainsi vu un ami emporté par une lame plus forte que les autres l’ayant projeté en pleine mer. Il s’en est heureusement sorti sain et sauf, mais il n’en a réchappé que de justesse. Aucun poisson ne mérite que l’on risque sa vie !

Faire slalomer son jerkbait entre les rochers est un des secrets de cette technique !

Même sur une partie de côte linéaire présentant peu de reliefs particuliers, celle-ci regorge pourtant de failles ou de roches sous marines. Les habitués de la pêche en rivière auront ici un avantage indéniable pour repérer les courants et les calmes. En effet, les masses d’eaux poussées par la houle et le vent se confrontent aux reliefs du fond et à la côte. En présence de hauts-fonds, la surface sera plus agitée et les vagues plus hautes. Les secteurs profonds seront repérés par leur aspect plus lisse. Le pêcheur pourra ainsi s’adapter en faisant nager son jerkbait plus ou moins profondément en levant ou en abaissant sa canne. De même, les zones de confrontations entre ces courants seront privilégiées. Ils créent des tourbillons et des contre-courants dont les carnassiers profitent pour chasser. Cette lecture de l’eau n’est pas si complexe et, avec la pratique, celle-ci vous paraitra évidente rapidement.

Quand « ça bastonne », une canne longue permet de se tenir en retrait des vagues.

Même si l’agitation de l’eau contribue à vous camoufler à la vue des poissons, ces postes plats détachent votre silhouette et peuvent les alerter. Une bonne solution pour un maximum de discrétion est de lancer votre jerkbait « en éclaireur » le long de la rive à mesure que vous avancez. Ainsi, les prédateurs situés très près de la côte ne seront pas effarouchés.  Avec l’écume qui vous camoufle, vous constaterez que les bars prennent souvent le leurre alors qu’il se trouve à vos pieds. Soyez donc particulièrement attentif avant de sortir votre jerkbait de l’eau et ralentissez légèrement afin de vérifier si un poisson suit !

L’écume offre de multiples avantages au pêcheur de bar en côte rocheuse !

Choisir son jerkbait

Pour avoir essayé un très grand nombre de jerkbaits, bien peu réunissent les qualités nécessaires à de telles conditions ! Ainsi, ces derniers doivent pouvoir se lancer efficacement contre le vent tout en plongeant peu pour passer au dessus des hauts fonds ou à proximité des roches. De même, leur bavette doit littéralement accrocher l’eau afin d’éviter qu’ils ne se fassent retourner par une vague. Il est également nécessaire qu’ils nagent de manière optimale malgré les courants puissants et le ressac. Mais avant tout, ils doivent…prendre du poisson, – ce qui est plus rare qu’on ne le pense ! Avec l’expérience, j’avoue ainsi ne plus en utiliser que quelques uns réunissant ces critères. Cette sélection de jerkbaits est courte mais chacun de ces leurres a prouvé sa valeur sur le terrain !

Flashminnow 110 Lucky Craft
Mag Crystal 110 et 130 S Yo-Zuri
Saruna 110 F et 125 F Smith
Mega Flash 115 et 125 Flashmer

Quitter la version mobile