Pêche de la truite au toc : appâts naturels et artificiels

Les mois de printemps sont ceux de la truite au toc grâce aux pluies qui leur apportent un confort thermique et aux éclosions d’insectes abondantes qui sont leurs proies de préférence. C’est une période faste que nous pensons facile, c’est vrai, mais la polyvalence permet d’avoir plus de réussite.

Polyvalence ?

Nous appelons « polyvalence », la diversité des appâts à utiliser pendant cette large période qui s’étale d’avril à septembre mais avec un pic spécifique entre avril et mai. Les appâts à présenter aux poissons sont nombreux et nous pouvons les classer selon deux grands groupes, les naturels et les artificiels.

Les appâts naturels

Ils sont nombreux et dépendent des conditions climatiques comme les thermies des eaux mais aussi l’ensoleillement, les pluies et les vents. Les plus connus restent les vers de terre, de berge ou de fumier mais nous avons aussi les vers à bois, les pataches, les patraques, les porte-bois, les sauterelles, les mouches noires, vertes ou bleues, etc. Certains de ces appâts ne sont présents ou plutôt disponibles pour la nutrition de la truite que quelques jours dans l’année. Ils présentent un fort intérêt pour le poisson lors de leur abondance et celui-ci s’oriente naturellement vers une sélection préférentielle de ces proies. Nous devons alors adapter notre pêche.

Pêche de la truite au toc
Magnifique truite sauvage prise au naturel.

Les appâts artificiels

Il en existe des métalliques / synthétiques comme les mouches artificielles ou des plastiques comme certains vers, mouches, larves de rivière ou coléoptères en silicone. Ils peuvent être pertinents dans de nombreux cas de figure et ont l’avantage d’être faciles à conserver et à utiliser. Les premiers ont une réelle efficacité sur les poissons sauvages et d’élevage, les seconds sont moins intéressants pour les poissons naturels mais restent intéressants pour les poissons issues de pisciculture.

Souvent utilisés lors de pêches rapides, ils permettent de pêcher vite sans avoir à changer d’appâts puisque celui-ci n’est jamais abîmé comme l’est un appât naturel.

Logique de pêcheur – Cas concrets

Si nous faisons preuve de bon sens, il faut que nous ayons sur nous les deux types d’appâts pour coller aux différentes situations de pêche et bien entendu une connaissance de nos milieux de pêche. Pour ce faire, nous définissons les types d’appâts selon les lieux de pêche, les conditions climatiques, les poissons visés et les pêches qui nous plaisent.

Nous souhaitons par exemple pêcher en rivière des poissons fraichement déversés pour effectuer une pêche facile ou parce qu’il ne reste plus que ça, c’est triste quand nous savons ce qu’il y a eu partout en France, nous pouvons sans souci utiliser l’une ou l’autre selon le niveau d’eau et la couleur de celle-ci, voire les deux grandes classes d’appâts. Ces poissons-là ne sélectionnent pas leurs proies dans le milieu, ils prennent tout ce qui passe convenablement présenté car ils ont toujours été nourris par l’homme et ne savent pas réellement trouver leur pitance dans ce nouveau milieu. Le plus pratique ici est l’artificiel.

Autres cas, nous souhaitons pêcher des poissons autochtones, farios endémiques de nos rivières en gestion patrimoniale, il est capital d’observer tous les paramètres de notre journée de pêche pour choisir l’appât le plus adapté. Si nous arrivons sur une rivière aux eaux transparentes avec ou sans éclosion, nous choisirons de pêcher avec des larves de la rivière comme le porte-bois ou la patache / patraque après les avoir ramassés dans la rivière. Les plus simples à trouver et à conserver sont les porte-bois. Les pataches / patraques sont plus difficiles à collecter et correspondent à des périodes d’intérêt plus courtes comme deux ou trois semaines dans l’année.

En eau teintée, le ver de terre est exceptionnellement productif alors que dans une eau légèrement teintée / voilée, même s’il est encore intéressant, la pêche avec des imitations d’insectes aquatiques comme des mouches artificielles, peut lui être largement supérieure, d’autant plus que les eaux s’éclaircissent au fur et à mesure de notre pêche. Tout dépendra de la richesse de la rivière en larves aquatiques, si les berges sont riches en vers, cas des berges non traitées.

Finalité

Le principe même est de profiter du temps que nous passons au bord des rivières et de pouvoir capturer des poissons plus facilement si possible. Un dernier argument qui différencie les deux classes, c’est qu’avec les artificiels, il faut ferrer à la touche, les poissons engament moins et nous facilitent donc de magnifiques remises à l’eau sans impacter la survie du poisson.

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