La pêche des carnassiers au fireball, c’est de la balle !

Le fireball est probablement une des techniques les plus appropriée pour pêcher dans les obstacles, les bois immergés où une pêche en linéaire, autre qu’un montage texan, n’est pas possible.

Mais c’est aussi une technique qui a l’avantage de venir titiller les carnassiers récalcitrants ou calés comme le sandre. Le plomb fireball semble avoir comme origine le Canada où les pêcheurs utilisaient une tête plombée munie d’un hameçon fort en fer esché sur la gueule d’un poisson mort ou vif. En gros une traîne à fond d’une monture un peu similaire à celle utilisée pour la pêche au poisson-mort. La tête plombée fut améliorée avec une hampe d’hameçon plus courte et un œillet pour ajouter une empile plus longue afin de compléter l’armement. Puis vînt la technique verticale pour pêcher des spots plus précis et des carnassiers moins décidés à poursuivre un poisson mort ou vif.

Pêche des carnassiers au fireball
Le fireball procure de belles sensations sur des poissons combatifs comme ce joli brochet.

 

Mort ou vif !

Je sais bien que l’utilisation d’un poisson en esche est aujourd’hui mal perçue par de nombreux pêcheurs no kill, mais il y a des réalités incontournables qui déplaisent, et un poisson naturel reste et restera toujours supérieur au plastique même quand il est fantastique ! De plus, le ferrage étant instantané le carnassier est piqué le plus souvent sur le bord de la gueule ce qui permet un « catch and release » optimum, ce qui n’est pas le cas quand un leurre souple est aspiré par le carnassier et le triple ou l’hameçon simple, voire les deux  sont figés dans les branchies. La technique du fireball est un peu celle du drop vif avec une variante puisque le plomb n’est pas désolidarisé de l’hameçon, ce qui permet beaucoup plus de précision dans la progression et moins d’accrochages. Bien sûr cette technique est particulièrement tactile et nécessite des conditions météorologiques favorables à toute progression en verticale. Le plomb d’une vingtaine de grammes présente un avantage certain dans les obstacles : bois immergés, éboulis. En effet, le vif évoluant avec le fireball, les risques d’accrochages sont bien moins fréquents, et avec un peu de pratique quand on sent que l’on touche une branche, un relâché évite de figer l’armement à la différence du drop qui peut s’accrocher à deux endroits : le vif fixé sur l’hameçon qui logiquement évolue librement, et le plomb qui peut se coincer dans une branche, une fourche par exemple. Cette technique est aussi efficace pour le brochet que le sandre, mais il semble d’après plusieurs observations, que le brochet et moins « pinailleur » que le sandre qui est capable de venir se coller devant le fireball sans se décider à aspirer le vif. L’attaque est souvent franche et rapide ne laissant pas de place au doute.

Exemple de montage fireball pour la pêche des carnassiers.
Montage fireball prêt pour l’action.

Leurre souple aussi

Rien n’interdit l’utilisation d’un leurre souple qu’il soit avec caudale ou finesse, mais cela n’a pas grand intérêt par rapport à un plomb sabot qui fixe beaucoup mieux le leurre. La technique me semble plus appropriée pour pêcher les obstacles immergés, une ancienne digue, un vieux pont, à profondeur assez importante où stationnent souvent de beaux poissons en raison de cet habitat particulier qui fixe perches et gardons de taille moyenne. Les poissons éduqués affectionnent particulièrement cet environnement protecteur où seul le fireball, qui descend à la verticale, est capable de venir se positionner dans leur sillage. Bien sûr, le ferrage devra être appuyé et il faudra rapidement décoller la prise avant qu’elle ne réagisse sous peine d’être pris dans les amas de bois ou les pierres.

Le matériel de la pêche verticale

L’utilisation d’une canne verticale est recommandée et conseillée, elle sera de l’ordre d’1 mètre 90 action de pointe, d’un grammage couvrant 8 à 20 grammes, une canne médium peut faire l’affaire mais on évitera une canne extra fast souvent proposée pour la pêche verticale ce qui se comprend dans l’utilisation de montages en plomb sabot. Là il faut être en mesure d’accompagner le ferrage et de décoller le carnassier des amas de branches. Une canne trop souple ne sera pas en mesure d’assurer le job.  Pour le moulinet un simple tambour fixe en taille 1000 avec un frein de bonne facture suffira largement pour venir à bout des carnassiers récalcitrants, un « shimano Stradic CI4 » est un bon compromis car le frein est souple. Pour le silure, passez au 5000 au minimum. Sans hésitation : c’est une tresse en 10 centièmes qui garnira notre moulinet, plus sensible qu’un nylon, sans élasticité, elle transmettra toutes les évolutions du vif dans l’eau et permettra de percevoir les agitations qui précédent l’attaque d’un carnassier. Une pointe en fluorocarbone de 40 centièmes devrait permettre de ne pas se faire couper par les brochets aussi présents dans le plan d’eau. Un peu juste j’en conviens mais si on considère que l’on prend plutôt les carnassiers sur le bord de la gueule et qu’il serait dommage de manquer la prise d’un beau sandre en raison d’un montage un peu trop visible, le choix me semble facile. D’expérience, les coupes sont assez rares, ce qui ne veut pas dire qu’il ne faille pas changer son bas de ligne après la prise d’un brochet.

Le fireball intéresse tous les carnassiers et séduit les poissons sur leur zone de repos.

Fireball à toutes les sauces

On trouve de nombreux modèles sur le marché aujourd’hui, de 12 grammes pour les pêches fines à des modèles très lourds pour le silure. Le fireball de 21 grammes fut longtemps la référence mais il est un peu lourd pour des vifs moins importants. On choisira un modèle possédant un anneau permettant de fixer un bas de ligne en fluorocarbone ou en tresse armée souple avec lequel on peut faire un nœud sans sleever. On peut aussi préparer plusieurs bas de ligne à l’avance de différentes longueurs. Plusieurs couleurs sont disponibles et cela me semble plus répondre à une affaire de goût. Néanmoins selon la clarté de l’eau, il peut être considéré que certaines couleurs sont plus pénétrantes à dix mètres, honnêtement je ne crois pas que cela soit déterminant à cette profondeur, mais on pêche toujours mieux quand on croit à son matériel. Cela étant, je pense que les vibrations de notre appât sont certainement plus rapidement captées par un brochet ou un sandre dans les parages, la couleur n’intervenant, à mon sens, mais je n’ai pas la science infuse, que beaucoup plus tard. Les brochets en tout cas ne m’ont fait aucune confidence particulière sur la couleur de mes fireball, et les premiers sur le marché qui n’étaient pas peints, n’ont pas été moins efficaces. Une petite rondelle type « pepper » placée sur la pointe de l’hameçon après avoir fixé par les lèvres le vif évite qu’il ne se dégage, ce qui arrive aussi.

La pêche au fireball est géniale car elle procure des sensations extrêmes en raison de l’utilisation d’une petite canne. Sa simplicité de mise en œuvre peut séduire tous les pêcheurs recherchant de nouvelles techniques sans nécessairement un apprentissage complexe et long. La pêche au fireball est sans contexte efficace et de plus ludique et tactile. L’essayer c’est l’adopter !

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