La pêche du black bass au Maroc prend de plus en plus de place, alors que la première possibilité de pêche que l’on a c’est naturellement la pêche en mer car les côtes marocaines recèlent une multitude d’espèces marines parfois similaires à celles trouvées sur les côtes françaises mais en plus grand nombre et en taille bien supérieure. La pêche du bord y est productive et agréable et multi espèces avec de nombreuses surprises au rendez-vous. Mais la mer n’est pas l’objet de notre découverte aujourd’hui, notre regard va se tourner vers l’eau douce. Quand on parle Maroc et eau douce, la plupart des personnes vous regardent interrogateurs, si les pêcheurs initiés connaissent, la majorité des personnes ne pensent même pas que le Maroc recèle un réseau hydrographique. Pour beaucoup le Maroc est un désert. On en est pourtant bien loin, avec ses montagnes et la neige sur l’Atlas, ses barrages et ses rivières. On y retrouve toutes les espèces de carnassiers que nous connaissons en France : brochet, sandre, perche mais aussi le plus répandu, le black-bass.
Choix du matériel :
- Même si l’on a souvent peur de manquer, en avion il faut rester sage et se limiter au niveau du matériel.
- Pour les cannes le choix des monobrins s’imposait avant le changement de tarification.
- Deux cannes spinning la G.Loomis NRX DSR 822S et la 852S JWR , deux castings une G.Loomis NRX 873 JWR puissance MH et une G.Loomis NRX 893 JWR.
- Moulinet : Shimano Vanquish 2500, Shimano Exsence C3000HG, Shimano Core 101 & conquest 201
- Tête de ligne : Fluoro Sufix Super FC en 25 et 30 centièmes
- Corps de ligne : Sufix G-CORE 131 en diamètre 0,6 en spinning 1,5 et 2,0 en casting
Développer le tourisme
Le Maroc est un pays en plein développement qui s’ouvre petit à petit sur l’extérieur. Les initiatives sont multiples avec les projets de tourisme écologique et durable. Il y a le surf, la randonnée et la pêche. Après de longues années à prélever les poissons en eau douce pour la pêche commerciale, une prise de conscience s’est effectuée au fil du temps. Peu à peu certains barrages ou rivières sont passés en no kill, interdisant le prélèvement du black-bass. Une vraie prise de conscience par les associations de pêche marocaines et le Haut Commissariat des Eaux et Forêts et à la Lutte Contre la Désertification (HCEFLCD). Le black-bass n’est plus considéré comme une ressource alimentaire première, mais comme ce qu’il est, un poisson de sport recherché par de très nombreux pêcheurs à travers le monde, c’est un poisson ludique et passionnant qui déplace les foules. Avoir ce poisson qui se développe dans ses eaux est une richesse qui permet de développer le tourisme pêche et donc de générer pour la région des emplois et une ressource économique. C’est aussi l’occasion de faire découvrir la richesse culinaire marocaine, de découvrir les produits du terroir aux saveurs intenses, de partager la gentillesse de ses habitants et de découvrir les différentes cultures. Ce n’est que très récemment qu’a vu le jour le mouvement associatif regroupant les différentes associations de pêcheurs de loisirs du Maroc. L’Union Marocaine Black Bass (UMBB) est née le 25 février 2018 à Marrakech. Très dynamique l’UMBB, multiplie les actions en faveur du black-bass mais aussi et surtout autour du respect écologique et du développement durable. La pêche marocaine se structure peu à peu, soutenue par son gouvernement et par la GIZ (coopération Marocaine-Allemande). Une nouvelle activité est sur le point de voir le jour avec la mise en place d’une école de guides de pêche. Les formateurs sont venus se former en France l’an dernier et les premiers diplômés ne devraient plus trop tarder. Ce qu’il y a de bien pour nous français c’est que la majeure partie des marocains parle le français, ce qui limite la barrière de langue. Après plusieurs séjours au Maroc pour pêcher le Bass sur le barrage Moulay Abdellah à Tamri, l’envie était grande d’y retourner, pour découvrir d’autres sites marocains. C’est avec deux guides de pêche marocains que j’ai eu la chance de pêcher une semaine en février le Bass avant la fermeture.
Difficile de sortir des sentiers battus sans un guide, au Maroc pas de caméra mais tout se voit et se sait très vite !
TAMRI guidé par Mounir El Beidori
Le barrage Moulay Abdellah de TAMRI ne m’est pas inconnu, après l’avoir pêché plusieurs fois en compétition, c’est en float-tube que la pêche s’effectuera cette fois. Février est un mois assez compliqué au Maroc, mais c’est le mois des jolis poissons et pour nous européens on y pêche en tee-shirt. Alors quitte à faire moins de poissons autant sélectionner la taille et prendre plaisir au soleil. C’est un barrage assez jeune et comme me l’explique Mounir la génération 1 qui a été implantée dans ce barrage vient d’atteindre les 60 cm. C’est une population qui par le passé a fait l’objet d’une pêche commerciale au filet mais depuis quelques années le black-bass y est passé en no kill et la population se porte très bien, avec de très nombreux jeunes poissons entre 25 et 45 cm. Dans ce barrage très peu d’espèces sont présentes, il y a le black-bass, la carpe argentée et la perche soleil qui atteint des tailles impressionnantes. Les associations de pêche et les instances officielles ont mis en commun leurs réflexions pour améliorer la croissance des black-bass et fin 2018 un premier déversement de poissons fourrage a été effectué. Sur ce lac une vraie politique de développement du black-bass et de la pêche touristique est en cours et les premiers poissons de 60 cm et plus devraient voir le jour en 2019, les poissons de 55 et plus ont été réguliers en 2018.
Le mois de janvier 2019 s’est révélé plus froid que les autres années, l’eau s’est réchauffée moins vite et l’activité des poissons au mois de février s’en est ressentie fortement. Sur les conseils de Mounir nous prendrons donc le temps de déjeuner tranquillement le matin, les poissons attendant que le soleil réchauffe l’eau pour se mettre à table. Nous sommes 4 pêcheurs autant dire que les discussions entre passionnés vont bon train. Avec nous il y a Petit Laurent et Azridou Abdellatif. La voiture chargée nous nous dirigeons vers le lac, petit briefing pêche par Mounir : les poissons entrent en activité en fin de journée, alors il faut vraiment rester concentré jusqu’au bout. Des jolis poissons seront au rendez-vous, les secteurs à privilégier sont les pointes avec les tombants qui constituent des zones de chasse et si le soleil donne bien, en fin de journée les zones peu profondes avec herbiers peuvent abriter de jolis poissons quand ça aura chauffé. Nous démarrons la pêche et effectivement c’est bien calme, le lac semble vide. Nous prospectons les différentes zones, que ce soit les éboulis rocheux ou les grandes parois chauffées par le soleil, les black-bass ne sont pas réceptifs en ce début de journée. Personne ne lâche rien et enfin après une paire d’heures sans une touche un premier poisson est capturé. La situation se débloque pour tous les pêcheurs en suivant les conseils de notre guide. Les touches se font sur des leurres souples en grande majorité, il n’y a qu’Abdellatif qui se démarque avec un leurre souple à palette. Les poissons sont enfin au rendez vous et la taille aussi, nous ferons huit poissons entre 55 et 60 cm sans compter les poissons de 40 cm, finalement une bien belle journée.
Après avoir retrouvé des bonnes sensations pêche sur le barrage de TAMRI que nous connaissions, l’envie est grande de changer de site de pêche.
Barrage d’Aït Baha guidé par Samir El Oifi et Mounir
Changement de site et nous retrouvons un second guide Samir qui est également garde pêche assermenté. A Aït Baha, le cadre est différent le barrage est en longueur avec de la végétation sur les rives. Par endroits les bords sont escarpés, Samir nous explique qu’il s’agit d’un barrage froid relativement profond avec des zones de bois noyés. Les black-bass sont généralement moins nombreux que sur Tamri mais par contre avec une très belle taille moyenne. La pêche peut se faire du bord, mais pour prospecter le float-tube ou le Kayak sont deux outils très appréciables. A peine mis à l’eau une voiture arrive sur le bord et klaxonne, prise de contact avec cette personne qui se présente comme le responsable du secteur et s’inquiète de notre autorisation de pêche. La présentation du permis journalier ne lui suffit pas et il faut que Samir lui explique qu’il est là pour pêcher avec nous et assurer notre sécurité. Force est de constater que le fait d’être étranger pose souci et attire toute l’attention des autorités ce qui génère une sûre attention protectrice de leur part qui nous semble un peu excessive. La pêche reprend, les leurres souples sont les plus productifs dans les bois morts avec la capture de jolis poissons massifs. En cette période de pré-reproduction, les leurres durs sont boudés les bass sont plus réceptifs sur les leurres souples et les jigs qui correspondent mieux à leur activité. Après cette journée riche en émotions et poissons Mounir et Abdellatif reprennent la route de la maison, nous restons avec Samir qui pour le lendemain nous promet un nouveau cadre de pêche.
Dernier jour à l’Oued Massa
Après le petit déjeuner il nous dévoile enfin le nouveau lieu, pour terminer notre séjour, il nous propose d’aller faire un petit tour de float-tube sur une des poches de l’Oued Massa, vu du ciel cela ressemble à une rivière, mais il nous explique qu’il s’agit en fait d’une succession de poches d’eau reliées. Ces poches servent à l’irrigation des cultures. Arrivé sur place il emprunte un chemin de terre et se gare le long des roseaux. Nous croisons quelques paysans qui vont et viennent des cultures. Nous commençons à gonfler les float-tubes, mais avant même que nous ayons terminé, débarque sortie de nulle part un scooter. Il s’agit du garde champêtre, rebelote comme à Ait Baha, même discussion sur notre sécurité et autorisation de pêche. Heureusement Samir est là et lui explique qu’il assure la sécurité ce qui nous permet de pêcher tranquillement la journée. Ici la végétation est luxuriante, les bass sont plus petits avec une taille moyenne entre 40 et 45 cm, mais les touches et les chandelles sont nombreuses, la pêche ressemble aux biotopes que nous rencontrons en France, c’est top !
Le Maroc offre une multitude de paysages et une richesse incroyable pour la pêche du black-bass, mais y aller seul et sans l’accompagnement d’un guide peut se révéler très vite compliqué. Les autorités ont mis un point d’honneur à la sécurité des touristes, mais du coup, quand nous sommes habitués au laxisme français ça devient vite contraignant. Les structures de guidage commencent à se mettre en place, les premières promotions de guides vont arriver pour accompagner les pêcheurs étrangers, c’est à ne pas rater !
Pêche au Maroc : ce qu’il faut savoir et contacts
- 1€= 11.1 Dirhams
- Passeport obligatoire
- Penser à avoir son adresse de destination précise pour remplir les papiers à la frontière
- Permis journalier : 200 dirhams
- En avion fini depuis janvier 2019 la gratuité des grands tubes, la formule gratuite va à 1,60 max.
- Sur la région de Souss Massa température en journée l’hiver entre 20 et 30°C, l’été 30 à 45°C.
- Guide : Mounir El Beidori :tph +212 606 136 201, mordudepeche@hotmail.com
- UMBB contact umblackbass@gmail.com