Pêche de la perche en été : la grande oubliée de la pêche estivale

La mode actuelle des carnassiers privilégie le brochet puis dans une moindre mesure le sandre et le silure pour quelques passionnés mais dame perche est la grande oubliée. Celle qui souvent nous a donné nos premiers émois au leurre n’est pas considérée comme aussi noble que les autres, pourtant je connais bien  des pêcheurs qui rêvent d’ attraper une grosse perche de 50 cm.

Il fut un temps où Perca fluviatilis, la perche commune, avait-elle aussi sa période de fermeture et sa maille légale mais désormais on la cantonne plus aux poissons blancs. La perche est pourtant une formidable bagarreuse pourvu qu’on la pêche avec un matériel adapté et léger. Elle répond bien à tous les leurres, mord à toutes heures du jour et sa pêche aux leurres de surface est un régal en été même si la perche se pêche beaucoup en automne. La perche est un poisson à redécouvrir, qui plus est ses populations sont nombreuses partout.

Pêche de la perche en été
Belle perche de lac.

Qui est donc la perche ?

Un des trois carnassiers français d’eaux calmes autochtone avec le brochet et l’anguille, la perche était connue dès le moyen âge dans l’Est et le Centre de la France, il semblerait qu’elle soit présente partout sauf dans les rivières trop courantes où les eaux trop chaudes du littoral sud du pays.

Mme perche est une mauvaise mère qui comme le brochet abandonne ses œufs après la ponte, celle-ci se déroule généralement en avril et de longs rubans d’œufs sont déployés sur les herbiers ou sur les arbustes immergés. La fraye étant nombreuse on aperçoit régulièrement en été des bancs immenses de perchettes de l’année qui servent de garde manger à leurs aînées.

Au fil du temps les bancs d’individus de même taille vont se réduire alors que la taille des perches augmentera pour finir avec quelques très gros individus solitaires ou en petit groupe.

Le voile dorsal pareil à nul autre.

Une pêche estivale ludique

Pêcher la perche en été c’est partir sans s’encombrer de trop de leurres et de trop de cannes. Une simple canne spinning en puissance L (3/10g) ou ML (7/15g) suffira. On l’équipera d’un bon moulinet en taille 2500 avec une tresse fine en 8 à 12 centièmes.  La perche aimant les endroits encombrés et les zones de roches, il est pertinent de monter un bas de ligne en fluorocarbone d’au minimum 1m en 20 à 25 centièmes.

La perche vit en bancs plus ou moins nombreux, et quelquefois sans qu’il soit possible de comprendre pourquoi elle peut rentrer dans une véritable frénésie alimentaire. Vous pourrez piquer deux poissons sur votre leurre et vivre de belles émotions.

Nos anciens nous ont toujours dit de ne pas relâcher une perche sur les lieux de sa capture car elle ferait fuir le banc. Après des années et des années passées à les pêcher j’ai découvert que ce conseil s’applique en cas de perches apathiques, si elles sont en activité, rien ne semble leur faire peur. Pourtant je conserve presque toujours les poissons dans une bourriche flottante le temps que le bal se termine.

Petite mais belle dans sa livrée zébrée.

Leurre pour la pêche de la perche

Les poissons nageurs

Les perches réagissent à quasiment tous les poissons nageurs mais les cranks versions miniatures semblent être les plus efficaces pour les rameuter. Ceux-ci sont généralement silencieux mais c’est leur fréquence vibratoire qui semble affoler les perches. Si ces leurres sont efficaces ils sont par contre de vraies planches à lancer, pas moyen d’être précis avec cette bavette qui se prend dans le vent et surtout pas moyen de jeter loin. Je les garde donc pour le moment où j’ai enfin localisé le banc avec d’autres leurres qui ratissent plus large.

Les perches sont friandes des vibrations des lipless.

Les lames

Voilà un leurre qui est un véritable aimant à belles zébrées. La lame vibrante pêche creux et n’a pas son pareil pour déloger les grosses perches peu actives.  La technique est d’une simplicité enfantine, on lance et on laisse prendre contact avec le fond, puis on ramène en imprimant quelques petites accélérations. En eau profonde on pêchera en traction en laissant bien couler la lame entre deux tractions amples.

Les cuillers, tailspins et jigs

Leurres ancestraux, les cuillers tournantes fonctionnent très bien sur les perches, les modèles à pompons rouges sont très appréciées.  La cuiller permet de bien peigner une zone à différentes profondeurs.  Je classe le tailspin dans les cuillers bien que sa silhouette soit différente mais son action est presque identique. Le tailspin profite de son poids élevé et de sa petite taille pour pêcher creux et débusquer les perches sur le fond. On obtient beaucoup de touches à la descente avec ce leurre car le poids de la tête entraîne la rotation de la palette. C’est l’un des leurres les plus régulier sur les perches et ceci en toute saison mais en été c’est un festival. Le jig, cette petite cuiller plate effilée peut être très efficace en lancer ramener en dent de scie. On peut aussi la jigger à l’aplomb du bateau lorsque l’on a découvert un banc. Quelquefois elle seule va décider les perches par ses mouvements ultra rapides et désordonnés.

Le tailspin, une autrre arme fatale.

Le rubber jig, le plomb palette

Le rubber jig est censé imiter une écrevisse à ramener par petits bonds sur le fond, on l’équipera d’un petit leurre souple écrevisse ou créature en trailer. C’est une pêche où il faut décider des perches peu enclines à chasser à courre sur un leurre qui passe rapidement. Oubliez les gros rubberjigs destinés aux black bass pour de plus petits bien plus efficaces. Le plomb palette quant à lui peut se manier violemment pour pêcher loin ou juste par petit bonds à l’aplomb du bateau. C’est ma technique préférée qui fonctionne très bien sur les perches. Un octopus assez petit et bien coloré agrémentera le montage qui fonctionne même sans cet accessoire.

Les leurres souples

Qu’ils soient shads ou virgules sur têtes plombées ou worm ou slug en montage drop shot, les leurres souples attirent les perches qui aiment à les gober. Lorsque le nombre de touches baisse aux leurres durs, je sors ma canne au souple et commence à gratter plus lentement.  En cranking la perche mord très bien sur des shads pour peu qu’ils soient de couleurs vives et ramenés assez vite.

Au drop shot on pourra tenter des leurres souples moins communs comme de petits slugs ou des mini worm qui sont efficaces lorsque les perches sont dans une phase de calme alimentaire.

Les leurres de surface

C’est ma pêche préférée, voir une dorsale hérissée sortir de l’eau, entendre des bruits de succion à coté de son leurre lors des attaques, vous procurera une belle montée d’adrénaline. Les perches adorent les leurres de surface et dès les beaux jours c’est avec eux qu’on fera réagir les plus actives sur les bordures.  J’aime bien pêcher les bordures au stickbait, je ne pêche que les 10 premiers mètres ensuite je ramène vite pour relancer. Ce leurre déclenche des phases d’activité chez les perches que ce soit le matin ou même l’après midi. Pour ce type de leurre je ne dépasse pas le 85mm qui est déjà une grosse bouchée mais qui permet de lancer assez loin.

Ma sélection de leurres qui ont fait leurs preuves

Lorsque je décide d’une session estivale à la perche j’emmène avec moi ces quelques leurres:

A partir d’ août les perches se gavent d’alevins de l’année.

Le power fishing du bord

Le but est ici d’aller vite dans la localisation, on avance donc en lançant une fois tous les 20m sur un lancer avec un angle de 30 ° par rapport à la berge. L’idéal pour un droitier est de se déplacer vers sa gauche pour faciliter le mouvement. La perche vivant en banc, dès que l’une aura mordu on pourra s’arrêter et ratisser le secteur en éventail. N’oubliez pas que les plus grosses sont toujours plus loin du bord que les plus petites, ainsi après un passage au crank, tentez la lame vibrante ou le tailspin au ras du fond.

La période estivale se prête aussi très bien à une pêche au popper ou au stickbait dans les anses calmes des lacs le soir, c’est une pêche palpitante qui offre de belles émotions.

La bouche des perches est ultra fragile.

Le power fishing en bateau

Utiliser le sondeur pour localiser les bancs, rechercher les cassures marquées, les vestiges noyés ou les zones où on découvre une activité de surface d’alevins, voilà les pistes à suivre.  On peut attaquer au lipless ou au crank puis affiner selon la profondeur. Ces diablesses vertes peuvent se nourrir sur le fond et refuser tout leurre qui ne passerait pas à leur hauteur.

Si les perches ne sont pas en pleine eau on pourra les chercher au ras des pontons, sous les coques de bateau. Pour cela le rubberjig ou le plomb palette sont efficaces. J’ai le souvenir récent de perches de 40 cm découvertes au sondeur qui refusaient un vif de 6 cm ou un bon gros lombric mais se jetaient sur des rubberjigs.

A partir de 40 cm, une perche est un poisson assez rare.

Perche au ver et petits vifs

La perche mord à tous les leurres mais elle fait aussi le bonheur des pêcheurs aux appâts naturels. On pourra la taquiner avec de petits vifs ou des vairons sur un montage à l’anglaise avec un waggler d’une bonne portance. En été il est inutile d’aller la chercher à 50m, elle se trouve la plupart du temps près des bordures. Vous choisirez votre poste en recherchant la présence de blanchaille sur le secteur, ceux-ci sont souvent surveillés par des perches placées à l’écart.

Le ver est très efficace et je ne pars jamais à Mequinenza, qui est devenu le paradis de la perche, sans quelques gros têtes noirs que je monte en carolina avec un plomb balle. Ils me permettent d’explorer les tombants sur les rochers.

Déterminer l’ âge d’une perche

L’exercice est imprécis tellement le biotope influe sur la taille des perches mais en moyenne on peut, sans trop se tromper, dire que ces tailles correspondent peu ou prou à ces âges :

Dans les grands biotopes français tel qu’Orient ou les lacs landais, des perches de 60 cm sont régulièrement capturées.

Un poisson que l’on rencontre dans toute l’ Europe.
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