Le sar est un poisson très combatif qui répond bien sur les pêches aux leurres souples. Il est néanmoins parfois dur à ferrer sur des montages classiques. Que vous le recherchiez spécifiquement ou en complément d’une pêche de bars, voici toutes les astuces pour réussir à piquer ce superbe sparidé.
En rockfishing du bord, un ensemble d’une puissance de 0,5 à 7 g et une bonne tresse de 6 lb suffiront pour mettre au sec de beaux sujets dans des environnements calmes. Tous les spots habituellement consacrés à cette technique tels que les quais, les ouvrages portuaires, les digues pourront être prospectés avec succès. La condition étant néanmoins que le substrat ne soit pas uniquement sablo-vaseux mais plutôt rocheux car le sar privilégie ce type de fonds. Bien que pouvant être un terrible prédateur, ce sparidé n’en reste pas moins méfiant. Et si nous avons tous vu évoluer de magnifiques spécimens dépassant le kilo dans certains ports, il faut avouer que ces sujets restent difficiles à prendre en plein jour. Le coup de ligne est possible mais nécessitera une extrême discrétion dans ces eaux protégées et claires. Il sera conseillé de se tenir à genoux et de rester en retrait du quai afin d’éviter de montrer votre silhouette. Comme pour la traque de la truite, vos gestes devront être lents et l’approche très furtive. Sa pêche de nuit sera plus facile et productive car l’obscurité vous camoufle, vous permettant de prendre des poissons situés à peine à quelques mètres de vous. Attention pourtant de rester en retrait des fortes sources de lumière sur des zones non encore prospectées car avec les eaux claires, ce sparidé méfiant peut vous apercevoir. L’idéal est de se positionner en dehors du faisceau lumineux et d’y jeter son leurre en éclaireur. Ce n’est qu’une fois le spot exploité que vous pourrez y avancer. Tous les leurres souples peuvent être utilisés pour le sar. Cependant, sachez que les worms aromatisés sont particulièrement attractifs sur cette espèce. Dans une moindre mesure, les petits shads et les micro finess en taille 2’’ (5 cm) fonctionnent également très bien.
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Pêche du sar en Rockfishing et hard rockfishing du bord
En plein jour, il est aussi possible de rechercher les sars en côte rocheuse ou encore le long des digues constituées de blocs en prospectant en rockfishing. Les conditions idéales sont faciles à déterminer : il faut que ça bouge ! Il n’est pas utile que la houle soit très formée et un simple rideau de vagues tapant la roche peut suffire à mettre les sars en activité alimentaire. Même sur quelques mètres, l’écume permet également de camoufler votre présence. Le matériel sera un peu plus puissant qu’en rockfishing classique, le rapprochant d’une pêche en finesse. Une ligne de 8 / 10 lb sera nécessaire afin de brider les rushs de beaux poissons et ainsi éviter le frottement du fil sur les roches, ce qui entrainerait inévitablement une casse. Avec un frein parfaitement réglé, ce type de hard rockfishing permet de mettre au sec de beaux spécimens pouvant atteindre le kilo. Les leurres souples employés ainsi que les têtes plombées restent identiques à ceux utilisés en port. En effet, encore ici, il est inutile de chercher à lancer le plus loin possible. Les sars sont tout contre les roches pour glaner leur nourriture ballotée par le ressac (crabes, coquillages, crevettes, etc.). Une tête plombée de quelques grammes rend votre leurre plus planant et vous préservera de trop nombreux accrochages dans ces faibles fonds. Avec un vent modéré, elle permettra de propulser votre leurre à une dizaine de mètres, ce qui s’avère suffisant pour toucher de beaux sars.
Les anses et petites criques qui décuplent la force des vagues et créent des courants sont des postes trés intéressants. Les têtes de roches battues par les flots ou le pied de petites falaises s’opposant à la houle sont aussi d’excellents spots. Les plateaux rocheux s’avançant loin en mer et n’ayant que quelques dizaines de centimètres de profondeurs sont également des zones particulièrement intéressantes pour la traque du sar car les vagues s’y forment plus rapidement. Grâce à son corps comprimé latéralement, ce dernier évolue avec facilité dans les failles et se joue des courants à la recherche de sa nourriture. Il sera néanmoins conseillé d’avoir un vent modéré, l’utilisation d’un leurre lesté de quelques grammes au plus étant nécessaire afin d’éviter d’accrocher trop fréquemment dans ces zones shallows.
Pêche polyvalente du sar en bateau
Il est possible de cibler le sar en bateau avec des leurres un peu plus grands que ceux employés en hard rockfishing. En présence de profondeurs plus importantes, les têtes plombées seront un peu plus lourdes (3 à 10 g). Worms, grubs, finess ou encore petits shads de 2 à 3’’ (5 à 7,5 cm) constituent de véritables friandises pour ces sparidés, surtout s’ils sont fortement aromatisés. Tout comme les compétitions black bass, le jeu consistera à dériver le long des roches battues par les vagues en prospectant systématiquement chaque poste porteur. Ce « power fishing » est très productif mais peut s’avérer dangereux. Il nécessite donc de garder le moteur allumé et réclame une grande attention de la part du pilote afin d’éviter qu’une vague traitresse ne vous entraine sur les rochers. Conserver une certaine distance de sécurité pour vous donner le temps de réagir sera également recommandé.
En bateau, il est aussi possible de pratiquer une pêche plus polyvalente qui vous permettra de toucher d’autres espèces telles que le bar tout en continuant à pêcher le sar. Bien sur, on ne recherche pas spécifiquement ce sparidé avec des shads ou des finess de 10 à 12 cm. Mais tous les pêcheurs de bars ont eu l’expérience d’un shad récupéré avec l’empreinte de la mâchoire d’un sar. En effet, ces sparidés n’hésitent pas à attaquer des leurres parfois aussi gros qu’eux ! Et la trace des fortes incisives ne laisse alors aucun doute sur son auteur. Il est ainsi fréquent de récupérer son shad sans caudale après une touche violente. Quand ces poissons sont présents en grand nombre, il est possible d’avoir à utiliser jusqu’à plusieurs pochettes de leurres souples sans pouvoir en ferrer un seul ! La solution est alors de rajouter un hameçon simple planté dans le paddle et maintenu par un bout de nylon attaché à la tête plombée. Attention toutefois que ce « stinger » soit suffisamment long afin d’éviter de brider la nage de votre shad.
Le « stinger » spécial sars
Cette astuce est véritablement efficace et, si elle ne garantit pas la prise systématique d’un sar attaquant votre leurre, elle permet néanmoins de réussir à en ferrer bien plus. Généralement, les spécimens pris avec de tels leurres sont d’ailleurs de belles tailles. Ainsi, il n’est pas rare de toucher des sars pouvant atteindre plus du kilo. Et dans ces ordres de poids, la défense de ce sparidé est toujours impressionnante. Votre frein devra être parfaitement réglé afin de brider en force le poisson à la touche car il a tendance à chercher à se réfugier dans les roches. Avec l’expérience, son combat est immédiatement reconnaissable. Il ne s’agit pas de coups de tête marqués comme pour le bar mais plutôt de la sensation d’une forte vibration à un rythme hyper rapide créé par la caudale du sar. Charge à vous de réagir rapidement en conséquence.
La bonne animation pour pêcher le sar
L’animation de votre leurre sera assez lente. Une pêche au devant de sa dérive permettra l’utilisation de têtes plombées relativement légères au regard des profondeurs rencontrées. Cette pêche se pratiquant dans des fonds inférieurs à 10 / 15 m, des lests de 5 à 15 g suffiront pour s’adapter à toutes les conditions (courants, dérive, etc.). Le leurre gagnera à être récupéré à faible vitesse en linéaire à proximité immédiate du fond. Quelques petites tractions pourront agrémenter votre animation mais cette pêche fine intéressant les poissons craintifs et difficiles ne nécessite pas un maniement violent. Tous les shads ou les finess peuvent être utilisés dans le cadre de cette pêche polyvalente intéressant aussi bien les bars que les sars. Cependant, les leurres fortement chargés en attractants s’avèrent très efficaces lors de ces pêches lentes. De même, des shads hyper mobiles dont la caudale vibre à la moindre animation et possédant une matière tendre rappelant celle de la véritable chair sont particulièrement attractifs. Associant tous ces avantages, des shads comme le Die Dapper Bass Assassin ou encore le One Up Shad Sawamura sont ainsi excellents avec cette technique.
Savoir où pêcher le sar
Les zones côtières rocheuses seront privilégiées pour cette pêche mixte sar et bar. Les plateaux, le bas de tombants ou les pierres sous-marines constitueront d’excellents spots. Les abords immédiats des têtes de roche isolées perçant la surface sont également de bonnes zones où ces espèces cohabitent. Dans ces secteurs très encombrés l’usage d’un texan pourra être envisagé. Il est tout à fait possible de l’associer à l’astuce de l’hameçon voleur planté en queue puisque la pointe de ce dernier est elle aussi camouflée dans la matière même de la caudale. Cependant, nous vous conseillons d’utiliser également un hameçon offset. En effet, par rapport à un wide gap, celui-ci possède une ouverture plus réduite convenant mieux à la gueule du sar. Il conviendra donc de privilégier des leurres n’ayant pas une section trop grosse et de choisir des tailles d’hameçons adaptées afin que la pointe sorte suffisamment lors de l’attaque. Si vous n’utilisez pas de shads trop épais, un débattement d’un centimètre au dessus du leurre s’avère suffisant pour ferrer aussi bien un sar qu’un bar. Il y a évidemment des inconditionnels du texan wide gap concernant la traque des labrax. Mais encore ici, cette technique est une affaire de compromis, comme c’est souvent le cas en pêche ! Sachez d’ailleurs qu’à l’usage, les décrochés de bars ne sont pas aussi importants qu’on peut le penser. Les pêcheurs en Atlantique noteront également que cet armement optimise considérablement le ferrage des vieilles. Une forme de revanche doublement appréciée ! Et avec la raréfaction du bar sur toutes nos côtes suite aux massacres des professionnels ainsi que les nouvelles législations concernant ce poisson en Atlantique, le pêcheur sportif doit désormais s’adapter et rechercher d’autres espèces afin de pouvoir continuer à profiter pleinement de sa passion.