Etant en pleine fermeture du carnassier et ce, jusqu’au mois de mai, toutes les techniques de pêche au silure au leurre ou au vif sont interdites. Cela restreint le nombre de techniques qu’il est possible d’employer pour prendre du poisson. Cependant, le silure est probablement le carnassier le plus opportuniste ! En profitant de cet aspect de son comportement alimentaire, on peut espérer réaliser de belles pêches printanières.
Le printemps débute lorsque la température de l’eau atteint et dépasse les 12°C. Cela se produit, selon les années entre le 15 mars et le 15 avril. Les silures viennent de passer tout l’hiver regroupés aux endroits les plus profonds, en évitant au maximum les déplacements et les dépenses d’énergie inutiles. Lors du réveil les groupes de silures s’éclatent en plusieurs petits groupes composés de poissons du même âge et sensiblement de la même taille. Les plus gros sujets, quant à eux, sont plus solitaires et territoriaux et rejoignent alors des zones qu’ils vont s’efforcer de protéger des autres individus. Ces groupes amorcent les premiers déplacements en quête de nourriture. C’est à cette époque de l’année que l’on peut le plus facilement repérer les silures par petits groupes.
A cette période, la météo peut être instable et les périodes propices sont justement lorsque les conditions météorologiques sont stables pendant au moins trois jours. Il convient donc de concentrer ses sorties de pêche lorsque le temps est doux et stable. Malgré tout, il ne faudra pas négliger les coups d’eau fréquents au cours du printemps. Un épisode pluvieux avec de beaux cumuls de précipitations gonflera les cours d’eaux et teintera les eaux. Ces épisodes sont une aubaine pour la pêche et il faudra savoir les exploiter en privilégiant les pics de crue, juste avant que le niveau de la rivière ne commence à baisser.
Au posé, aux vers canadiens décollés
Les silures aiment se nourrir de proies légèrement décollées du fond. En rivière, les actions du courant rendent l’esche décollée particulièrement attractive ! Le montage à utiliser est dérivé du montage au cheveu pour la carpe. Il permet de présenter proprement un appât naturel près du fond. Constitué d’un hameçon simple fort de fer très piquant d’une taille de 1/0 à 3/0, d’un stop-float en caoutchouc, d’un bouchon en liège (ou, à défaut, d’un cube de mousse très dense), d’un gros émerillon baril numéro 2 et de la tresse résistante à l’abrasion de 50°°, il est très simple à réaliser.
Les esches seront à enfiler à l’aiguille entre le stop-float et le morceau de liège. Avec ce montage vous pourrez utiliser des vers canadiens ou des lanières d’encornet ou de seiche. Une fois le montage déposé au fond, le liège va décoller l’hameçon et les esches qui, au gré des mouvements du courant, s’animeront juste au dessus du fond, les rendant ainsi très attractives.
Utilisez un plomb lourd, coulissant sur le corps de ligne, afin de permettre au silure d’emmener le montage sur quelques centimètres après l’avoir engamé, assurant ainsi une bonne prise en bouche. Lancez depuis le bord et posez votre canne sur un pic muni d’un détecteur de touche identique à ceux utilisés par les carpistes.
Au posé, aux pellets
Les carpistes, souvent peu friands de silures, se plaignent de leur présence sur leurs amorçages. Si cela peut être gênant pour eux qui ne les ciblent pas spécifiquement, s’approcher de leurs méthodes peut permettre de prendre des silures au printemps. Cela fait longtemps que les silures ont compris que cette manne alimentaire immobile regroupée en quantité sur le fond était une aubaine, très facile à engamer. Réaliser des amorçages lourds à l’aide de pellets de gros diamètres mélangés à du Frolic est une solution efficace.
Le montage est, une nouvelle fois, dérivé de la pêche de la carpe mais en taille XXL. L’utilisation d’un cheveu en tresse permet de laisser l’hameçon libre et facilite la piqûre dans la gueule du silure. Choisissez un hameçon de taille 1/0 fort de fer à anneau. Le bas de ligne sera en gros nylon de 60 à 80 centièmes. Pour le raccord avec le corps de ligne, utilisez un émerillon baril n°2. Le cheveu est en tresse de 35 centièmes.
En pêche active, à la dérive
C’est LA technique la plus productive au printemps et vous pouvez la découvrir plus en détail sur cet article consacré à la pêche du silure au ver. Elle consiste à se laisser dériver en bateau sur l’eau et de pêcher à la verticale sous la sonde de l’échosondeur. Grâce au sondeur, on peut vérifier la présence de silures, qu’ils soient stationnés entre deux eaux ou posés sur le fond. Cela facilite grandement l’efficience de la partie de pêche car il devient plus aisé de se concentrer aux endroits où, justement, les poissons se situent.
Le montage est très rudimentaire : un plomb poire de 150 à 300 grammes (qui peut être remplacé par une olive) au travers duquel on passe une tresse de 70°° terminée par un hameçon triple de taille 1/0 à 3/0 selon les esches utilisées. Sur le plomb, on peut adjoindre une jupe pour renforcer l’attractivité. Les appâts à utiliser sont des vers canadiens en priorité, que l’on peut panacher avec des lanières d’encornet, calamar ou seiche.
En action de pêche, le fil est tenu à la main qui est protégée par un gant afin d’éviter les coupures lors des touches qui peuvent être très violentes. La tenue du fil à la main présente deux avantages majeurs : d’abord elle permet de maintenir la ligne à la verticale du bateau directement sous la sonde, ensuite elle permet d’animer et de réagir rapidement en lâchant ou reprenant du fil pour présenter le montage à la hauteur d’un poisson repéré sur l’écran par le sondeur. Dès qu’un poisson apparaît à l’écran, il convient de lui présenter le montage juste au dessus de l’écho qu’il trace à l’écran. La vitesse de réaction conditionne souvent la touche.
Les postes à privilégier pour pêcher le silure
En cette saison, les silures se tiennent principalement sur les haut-fonds. Quand ils ne sont pas dessus, ils sont directement à proximité et très souvent juste en aval, calés à l’abri des courants. Ils ne manifestent encore aucun signe à la surface de l’eau comme ils le font en pleine activité estivale mais les débusquer à l’aide d’un échosondeur reste relativement simple. Cibler ces zones, c’est maximiser ses chances.