Après quatre longs mois d’attente, c’est enfin l’ouverture du carnassier et par la même occasion il est possible d’utiliser des poissons comme esches pour pratiquer les techniques de pêche au silure ! La période hivernale, moins propice à la pêche du silure est derrière nous. Place au réveil des moustachus mais aussi à l’afflux des pêcheurs sur l’eau et le long des berges… Pour l’ouverture, optez pour le fireball, une technique simple et redoutablement efficace.
Les beaux jours installés, la température de l’eau augmentant les silures s’alimentent copieusement avant la fraie après s’être amaigris durant l’hiver. Leur alimentation s’oriente vers de la nourriture à forte valeur énergétique. Ils commencent à se nourrir essentiellement de poissons, d’écrevisses et de moules. C’est donc naturellement en utilisant des vifs qu’il faudra pêcher pour les intéresser un maximum.
Le fireball est LA technique en vogue. Démocratisée récemment, elle offre des résultats réguliers. En effet elle permet de présenter un vif très proprement, à la verticale depuis une embarcation. L’utilisation d’un échosondeur permet de détecter la présence des silures et ainsi de leur proposer un vif dans la bonne couche d’eau. Le clonk peut être utilisé parcimonieusement, car à cette période de l’année les silures ont encore peu entendu ce bruit mais plus la saison avance et plus il faudra s’en passer sous peine d’obtenir l’effet inverse à celui escompté !
Utilisation d’un échosondeur pour pêcher le silure
L’échosondeur est l’outil indispensable à cette technique. Il permet, lorsque l’on sait l’interpréter, de localiser facilement les silures et de les situer dans la couche d’eau afin de leur présenter le vif à la bonne hauteur.
Préférez un échosondeur couleur qui vous permettra d’identifier clairement les cibles et optez pour une définition d’écran d’un minimum de 480 pixels (640 pixels sont conseillés pour une meilleure lecture).
L’impulsion de la sonde étant émise sous la forme d’un cône, les cibles rencontrées au centre renvoient un écho plus fort que celles situées sur les côtés. Cela permet de situer, avec un peu d’habitude, l’emplacement des poissons par rapport à la verticale de la sonde de l’échosondeur. Lorsque le poisson se déplace vers l’extérieur du cône ou lorsque l’on dérive sans que le poisson ne nous suive, l’intensité qu’il renvoie s’affaiblit et la trace qu’il laisse à l’écran s’amincit.
L’instantané, c’est-à-dire ce qui se trouve à l’instant « t » sous la sonde, se situe immédiatement à droite de l’écran. Toute la partie gauche n’est en réalité que l’historique. Si bien que toute cible restant suspendue dans le cône de la sonde laisse une trace sous la forme d’une ligne verticale à l’écran de l’échosondeur.
Afin de ne pas voir l’image parasitée par tous les débris suspendus sous l’eau, il convient de baisser la sensibilité des échos au minimum possible tout en permettant la visualisation du montage. Pour trouver le réglage le plus adapté, réglez la sensibilité au maximum et descendez votre montage sous la sonde. Ensuite, entrez dans le menu de l’échosondeur et abaissez la sensibilité jusqu’à ne plus voir la trace laissée par le montage puis remontez la sensibilité jusqu’à ce que le montage réapparaisse. Ainsi, vous obtenez la sensibilité la plus adaptée à la situation de pêche, quelle que soit la profondeur ou la turbidité de l’eau. Ce réglage peut être amené à être modifié en cours de pêche.
Montage et matériel pour pêcher le silure au Fireball
Le montage se compose d’une tête plombée de 60 à 150 grammes munie d’un hameçon simple. Le grammage est à choisir dans cette plage en fonction de la taille du vif, de la profondeur de pêche et de la force du courant. Réservez les grosses plombées pour les conditions difficiles lorsque les dérives sont rapides et/ou lorsque vous utilisez des vifs de grosse taille. Il peut cependant s’avérer judicieux de sous-plomber son montage pour donner plus de liberté au vif et ainsi le laisser travailler dans un plus large périmètre. Cependant, l’utilisation d’un plomb lourd facilite le maintien du montage à la verticale du bateau, ce qui est primordial pour le visualiser en permanence dans le cône de la sonde de l’échosondeur.
Sur cette tête plombée, il faut adjoindre une empile en tresse très résistante à l’abrasion et sur laquelle on viendra fixer un triple de taille 1/0 à 4/0 selon la taille du vif. Reportez-vous à la vidéo pour visualiser les étapes de la confection du montage et l’action de pêche.
Le corps de ligne devra être solide car les combats en bateau peuvent être très violents et vous n’êtes pas à l’abri de piquer un très gros silure ! Il faudra privilégier la tresse qui facilite la transmission des touches du fait de son absence d’élasticité et de sa plus grande résistance à la traction par rapport à un nylon, dans un diamètre compris entre 40 et 55 centièmes selon la taille des silures présents dans les eaux que vous pêchez.
Pour ce qui concerne les vifs, préférez les carassins, les tanches, les chevesnes ou les carpeaux. Ces espèces, très résistantes, permettent de pêcher plusieurs heures sans avoir à être remplacées.
Choisissez une canne courte et puissante : entre 1,80 et 2,30 mètres pour une puissance de 50-150 grammes. Autant que faire se peut elle devra être légère, tout comme le moulinet (en taille 4000 à 6000) car l’ensemble est tenu à la main durant toute la partie de pêche.
Pêche du silure au fireball
Ici, il n’est aucunement utile d’animer le montage, le vif fait très bien le travail tout seul ! En action de pêche la canne est tenue à la main, le pick up du moulinet fermé après avoir descendu le vif au ras du fond. Laissez-vous dériver sur vos postes habituels en prenant soin de bien visualiser la hauteur à laquelle évolue le montage grâce à l’échosondeur et soyez attentif à l’apparition des silures sur l’écran. Commencez toujours au ras du fond car, lorsque les silures sont plaqués, ils sont difficiles à voir sur l’écran.
Dès qu’un poisson apparaît à l’écran, il convient de lui présenter le montage juste au dessus de l’écho qu’il trace à l’écran. La vitesse de réaction conditionne souvent la touche. Le cas le plus fréquemment rencontré est lorsqu’un silure décolle du fond et monte sur votre montage. Ne faites pas l’erreur de descendre votre montage sur lui, vous le ferez fuir à coup sûr. Gardez votre vif à la hauteur où il est, le silure l’a repéré. Dès que l’écho du silure arrive au niveau de votre montage, soit la touche et immédiate, soit le silure reste au même niveau. Dans la seconde hypothèse relever le vif de 50cm permet de déclencher la touche, sinon le silure se replaquera sur le fond. Le second cas de figure se produit lorsqu’un silure apparaît entre deux eaux. Dans ce cas, il est arrivé par le côté du bateau. Si votre montage se situe en dessous il n’ira pas le chercher donc remontez rapidement le vif juste au-dessus de la trace du silure, la touche intervient dès que le vif arrive au niveau du silure. Si vous êtes au-dessus, encore une fois ne descendez pas votre montage ! Remonter à l’amont et refaites un passage en proposant le vif à la profondeur où est apparu le silure. S’il est encore là, vous pourrez le tenter.
D’une manière générale, lorsqu’aucun écho de poisson n’est visible au sondeur quelques coups de clonk permettent parfois de les faire approcher du bateau mais dans tous les cas, effectuer en premier lieu quelques passages sans clonker permet souvent de prendre les poissons les plus gros sur un poste. Après un à deux passages sur une fosse sans utiliser le clonk et si aucun poisson ne se décide mais que vous les visualisez, repassez en clonkant par série de 3 à 5 coups. Cela déclenche parfois une agressivité chez le poisson qui vous permettra de les piquer.
Où trouver les silures à cette période ?
En priorité il faudra se cantonner à dériver au-dessus des fosses et dans toutes les zones les plus profondes d’un secteur même si elles sont de petites tailles (couloir profond entre deux hauts-fonds par exemple).