Pêche du silure au pellet : exemple de pêches réussies

Vous avez pu découvrir la technique de la pêche du silure au pellets dans un précédent article. Je vais vous conter ici des pêches au silure réalisées en appliquant cette méthode. Tantôt prolifique, tantôt déconcertante, cette technique n’en est pas moins très intéressante et sportive. La Saône, large, lente et profonde se prête idéalement à cette pratique. Et puis, elle coule en bas de chez moi donc je ne me prive pas de la pêcher et d’apprendre à en connaitre tous les recoins.

Pêche du silure au pellet
Un silure qui a bien goûté à l’amorçage.

Un test très concluant

Tout commence après une grosse déconvenue. Je suis avec Fabien sur un poste qui m’a déjà rapporté plusieurs poissons et ce de manière régulière. Confiants, nous entamons une pêche de 24 heures à la bouée, au vif. Au matin du deuxième jour, le constat est implacable : pas une seule touche ! Je suis assez déconcerté car cela doit être la première fois que ce poste ne m’offre aucun poisson. La Saône est chaude et le soleil frappe fort. On débriefe autour d’un café et on arrive rapidement à se trouver des excuses : les poissons ne sont pas sur le secteur, la chaleur leur a cloué la gueule, etc. Et si, finalement, nous pêchions mal ?

Il nous reste 48 heures à pêcher et il est hors de question de baisser les bras. Je remonte chez moi chercher 3 cannes et un seau de pellets.

De retour sur le poste, nous amorçons la zone avec 5 kilos de pellets Gouessant de 25 mm. Nous disposons les cannes sur l’amorçage, eschées d’un pellet de 25 mm et d’une pop-up pour équilibrer le montage. La première heure est littéralement hallucinante : 4 silures rejoignent la bâche dont un très joli de 195 cm. Nous activons le coup en ré-amorçant et en relançant les cannes qui ont soit pris un poisson, soit eu une tirée franche ou des tapes répétées. Et c’est ainsi qu’entre midi et minuit, nous comptabilisons 8 silures avec un gros poisson supplémentaire : 205 cm ! Les poissons étaient donc bien devant nous et nous aurions pu passer à côté en s’obstinant au vif et en n’adaptant pas notre pêche.

Il nous reste une journée de pêche qui va se dérouler selon le même principe : activer les touches en amorçant régulièrement et en relançant les cannes à intervalles plus ou moins réguliers en fonction de l’activité. Les silures sont toujours fixés sur le coup et nous prenons 6 silures de plus dans la journée avec encore un gros de plus de 190 cm.

Cette pêche se solde donc avec 14 silures et 100% de réussite. La conclusion est que, lorsqu’ils sont fixés sur l’amorçage, les touches sont franches et les silures se piquent bien. A notre étonnement, cette pêche qui s’annonçait non sélective par rapport à la taille des poissons, nous a tout de même offert trois poissons autour des 2 mètres. Le plus petit devait mesurer 135 cm.

Silure de 195 cm.

Montage utilisé

Le corps de ligne est renforcé par une tête de ligne en nylon de 80°°. L’utilisation d’un émerillon agraphe permet de fixer un plomb (ici 220 grammes) tout en fixant le bas de ligne dans le prolongement de la tête de ligne.

 

La confirmation

Nous programmons une nouvelle session quelques jours plus tard afin de continuer à approfondir cette méthode. Nous hésitons à repêcher le même poste car peu de temps s’est écoulé depuis notre pêche précédente. Malgré la crainte d’avoir épuisé le poste ou même d’avoir eu un peu de chance la première fois, nous décidons de repêcher le même spot de la même façon. Cette fois, je réalise un pré-amorçage composé de 5 kilos de pellets de 25 mm et de 10 kilos d’un mélange de pellets de 9 mm et 15 mm et du Frolic la veille de la pêche.

Nos craintes vont très rapidement s’estomper car la première touche intervient alors que seules deux cannes sont en place et que la troisième était prête à être lancée. Le rythme va être éprouvant et soutenu pendant 48 heures. Cette fois-ci, la réussite est moindre : sur les 20 runs enregistrés nous mettrons 14 silures sur la bâche. Nous réalisons à peine que cette pêche confirme la première et que la technique est validée. Encore une fois, les poissons sont calibrés entre 140 et 170 cm. Pas de vrai « gros » mais tout de même 2 poissons au-delà de 180 cm mais surtout aucun petit silure. C’est une franche réussite. Nous avons commis des erreurs qui nous ont fait perdre des poissons, notamment à cause des hameçons qui perdaient leur piquant et dont l’un d’entre eux s’est ouvert sur un poisson très puissant. Cela fait partie des ajustements et nous changerons nos hameçons pour les prochaines pêches.

Silure de 191 cm qui nous remonte le moral.

Le Graal

Après une troisième sortie sur ce même poste qui donnera tout de même 4 silures moyens en 24 heures, je décide d’inviter mon frère à découvrir ce fabuleux poisson. Restant tout de même convaincu que ce spot est très bon, je le prépare comme avant les deux sorties précédentes : gros amorçage la veille de la pêche pour concentrer les poissons dans la zone.

Nous nous installons avec mon frère mais les touches ne viennent pas. Je suis frustré car je veux absolument lui faire attraper un silure. Finalement, les premiers poissons se manifestent. D’abord en claquant la queue à la surface au-dessus des montages puis en tapant dans les scions. La première touche arrive enfin et c’est un silure de 165 cm qui vient débloquer cette pêche qui s’annonce compliquée. La journée se termine et nous relevons les cannes. Au matin, tout est en place dans les premières lueurs du soleil levant. Le vent souffle fort et le soleil est brûlant. Côté pêche, c’est vraiment très calme jusqu’à ce que 2 touches se produisent en moins de 30 minutes. Encore des poissons du même calibre. Nous les encordons pour faire une photo plus tard et continuons à activer le spot en amorçant régulièrement. La fin de journée est proche et la lumière rasante nous invite à prendre en photos les 2 captifs. La séance ne s’éternise pas et les poissons repartent très vite rejoindre les profondeurs de la Saône lorsqu’un des Delkim se met à hurler. Je presse mon frère d’empoigner la canne pendant que je détache le Zodiac. Le premier rush est violent et impossible à ralentir. Je me contente de suivre le poisson à l’aide du moteur électrique pendant que mon frère maintient la pression. Nous sommes désormais à 200 mètres du poste et le poisson est plaqué sur le fond. Afin de juger à quel adversaire nous sommes en train de nous frotter, je prends la canne et la mets à la limite de sa rupture. Le silure se soulève légèrement mais se repose irrémédiablement à chaque tentative de reprendre du fil. Ce manège nous semble s’éterniser et nous nous relayons pour le combat. Je rappelle à mon frère que la dernière fois que j’ai fait un combat comme ça, le silure dépassait les 220 cm. Il tente de refroidir mon optimisme mais je suis totalement persuadé d’avoir un très gros silure de Saône au bout de la canne. Une quinzaine de minutes plus tard, de grosses bulles percent la surface, il semble lâcher ses dernières forces. Nous l’apercevons enfin sous la surface et mon impression est confirmée, c’est un sacré gros silure ! La fin du combat se déroule bien et après quelques rushs je l’empoigne par la mâchoire et laisse éclater un cri de joie ! Nous nous y prenons à deux pour le hisser à bord. Sachant que l’intérieur de mon Zodiac mesure 215 cm et qu’il ne rentre pas, en longueur, je m’avance à un pronostic pendant que nous rejoignons le poste. Une fois sur la bâche, nous contemplons l’impressionnante taille de ce silure, nous étirons le mètre et le verdict tombe : 232 cm ! C’est un record. Ce poisson a une valeur encore plus grande à mes yeux car j’ai pu le partager avec mon frère, venu spécialement pour découvrir ces géants d’eau douce. Mon grand frère, avec qui j’ai passé mes premières journées de pêche au bord de l’eau et qui m’a tellement appris ! Nous nous empressons de le prendre en photo pour le relâcher et clôturons cette session riche en émotions. Ce poste et cette technique m’auront rapporté 35 poissons au cours de l’été, soit autant qu’une saison complète au vif et à la dérive.

232 cm pour ce poisson partagé avec mon frère.

Dans la difficulté

Une année complète s’est écoulée depuis la prise de ce poisson record. Douze mois au cours desquels je n’ai pas pêché. Lorsque Fabien me propose d’aller taquiner les silures aux pellets en Saône, je sens en moi remonter les souvenirs de ces pêches très actives et prolifiques. J’accepte tout naturellement et commence à repérer des postes. Cette fois, nous souhaitons pêcher un autre secteur afin de débusquer des silures en dehors du confort apporté par notre poste habituel. Nous ciblons un linéaire de plusieurs kilomètres, profond et qui abrite une belle population que j’ai déjà observée en pêchant à la dérive. Nous nous installons sur un premier poste et pratiquons comme toujours en activant la pêche le plus possible. Mais au bout de 24 heures nous sommes capots malgré la présence évidente de silures qui se trahissent à la surface. Nous décidons de changer de poste et de retourner pêcher le poste de nos premières pêches aux pellets. C’est une nouvelle fois 24 heures sans une touche ! Et pire, aucune activité de surface ne nous permet d’espérer quoi que ce soit. Il nous reste une journée pour sauver la session et nous sommes assez déconcertés. Chaque changement de poste implique deux chargements et deux voyages en zodiac car le mien a décidé qu’il avait trop vécu ! Epuisés et avec un moral au plus bas, on se motive mutuellement pour tenter un dernier coup sur un poste qui nous a été soufflé par Rémy, un pêcheur super sympathique que nous avons croisé au bord de l’eau. Son tuyau est très bon et malgré l’inconfort du poste et la difficulté de mise en place, nous arriverons à piquer deux silures. Le premier nous offrira une casse mémorable et le second, de 190 cm, nous gratifiera d’un combat tout en force. Ces deux touches suffiront à nous remonter le moral et nous décidons de prolonger notre pêche de deux journées supplémentaires. Nous allégeons le matériel et laissons le zodiac au garage pour parcourir les berges et pêcher rapidement.

Nous testons un premier poste sur le même secteur que le premier de notre session. Quelques heures à 4 cannes, une touche, un loupé. Nous ne sommes convaincus que d’une chose : lorsque l’on pêche sur les poissons les touches se produisent très rapidement. Nous décidons de pêcher le lendemain sur le poste que nous a soufflé Rémy. Nous nous installons juste avant le lever du soleil. Très rapidement, la présence de silures se manifeste par des tapes dans les scions et des tirées sans suite. Ce balai va durer pendant une heure sans qu’un seul poisson ne se pique puis s’interrompra brusquement. C’est à n’y rien comprendre… Encore une fois on pêchait sur les poissons, ils ont touchés les montages mais se sont arrêté sans raison. Le coupable est tout désigné : nous sommes en alerte canicule, la Saône est lisse et chaude. Mais si nous en avons piqué il y a 2 jours, nous sommes capables d’en piquer d’autres. En début d’après midi nous partons en quête d’un nouveau poste à exploiter. Nous jetons notre dévolu quasiment en face de notre point de départ, 6 jours plus tôt.

185 cm pour un combat tout en force derrière les nénuphars.

Un record en 3 heures

Les quatre cannes sont placées dans 11 mètres d’eau et en à peine 2 heures, trois silures se laisseront tenter. Les deux premiers, de 164 et 191 cm, nous ravissent mais le dernier vient mettre un point d’honneur à notre session. Alors que c’est au tour de Fabien de ferrer, un départ violent intervient. Au ferrage, le poisson est plutôt docile mais, au fil des minutes, le combat se durcit. Le coin est un lieu de passage privilégié des promeneurs et rapidement, une dizaine de spectateurs assistent à notre manège dans l’eau. Le poisson crève la surface dans un éclat et j’ose à peine dire à Fabien que je pense à un 220 +. Lorsque je l’attrape par la bouche, je sais que ce poisson fait bien plus de 220 et je lui fais comprendre qu’il vient d’éclater son record. Nous hissons le poisson sur le bord, les gens applaudissent, on ne comprend pas trop ce qu’il vient de se passer. La mesure confirme ma première impression : 230 tout pile ! Et c’est un record pour Fabien.

Nous sommes donc allés au bout et avons exploité tous les postes que nous jugions bons et le résultat en valait clairement la peine.

190 cm pour ce poisson pris en conditions difficiles.

 

Deux eschages différents

A gauche, un pellet de 25 mm et une pop up de 20 mm. A droite, un Dumbel à base de farine de poisson et de Frolic couplé également à une pop up de 20 mm.

La gaine thermo-retractable permet d’allonger la durée de tenue du pellet sur le cheveu (jusqu’à 10 heures de pêche sans le changer). Les dumbels ont une tenue identique aux bouillettes et permettent de pêcher toute une nuit avec. L’ajout d’une bouillette flottante permet au cheveu de se soulever du fond et rend le montage plus facile à engamer pour le silure. Il est impératif d’enfiler un stop float en amont sur le cheveu pour éviter au pellet de retomber sur l’hameçon lorsque le montage est posé sur le fond.

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