Le sandre est l’un des carnassiers les plus recherchés et certains le traquent même en exclusivité mais réussir à pêcher le sandre en début de saison n’est pas toujours simple. Le sandre est un poisson emblématique dont les mœurs, le comportement loufoque dérange, nous hypnotise et nous entraîne dans une quête perpétuelle.
Le début de saison est toujours une période envoûtante qui permet de retrouver les milieux, de reprendre contact avec cet environnement familier, de retrouver nos repères de pêcheur et de flirter encore et toujours avec cette maîtresse indomptable qu’est dame nature. Plusieurs difficultés se présentent à l’ouverture : où pêcher, à quoi pêcher, comment pêcher ! Si certains postes sont bien marqués notamment en rivière dans laquelle le positionnement des sandres peut varier selon le niveau ; la complexité d’un lac rend encore plus difficile l’identification de postes potentiellement occupés. Les bois noyés seront à coup sûr à privilégier en ce début de saison s’ils occupent un espace compris entre 5 et 10 mètres. Mais rien n’est sûr car la présence sur un poste des percidés sera relative à la température de l’eau, à la thermocline, à la présence ou non de poisson fourrage et de l’éloignement de l’époque de reproduction. Trop proche son apathie ne sera pas un gage de succès.
Il n’est bien sûr pas question de rechercher d’éventuels retardataires encore sur leurs nids défendant leur progéniture coûte que coûte. Pêcher volontairement sur des nids de sandre est à des années-lumière de l’esprit moderne et responsable que chaque pêcheur se doit de véhiculer. D’une part, il est certain que le mâle ne laissera pas passer deux fois de suite votre leurre et d’autre part, vous hypothéquez la survie de millions d’alevins (environ 200 000 œufs par kg chez le sandre).
Où pêcher le sandre en début de saison?
En début de saison les sandres, comme de nombreux carnassiers, sont souvent en maraude et cherchent, comme les brochets, à se refaire une santé après leurs ébats amoureux. Il n’est pas rare de les trouver sur les bordures à la quête d’une proie, surtout si les cyprinidés commencent à se rassembler pour le frai. Les plages, les éboulis, les branchages immergés, la première cassure, sont à exploiter en priorité. Il importe néanmoins de ne pas se lancer dans une quête, sans aucune réflexion sur les conditions météorologiques et thermiques qui précédent cette ouverture. Les sandres peuvent très bien être sur les bordures… Mais ils peuvent aussi rejoindre des profondeurs plus conséquentes si l’eau s’est réchauffée plus rapidement ou que les cyprinidés ne sont pas encore dans les herbiers. Paradoxalement certains sandres peuvent très bien se trouver dans 10 mètres d’eau alors que d’autres patrouillent dans peu d’eau. Il est possible de trouver des sandres en pêchant en linéaire les bordures et d’autres poissons sur des postes habituellement plus porteurs tardivement dans la saison. Par contre, les sandres plutôt profonds sont généralement des plus gros sujets, ce qui laisse supposer qu’il s’agit de géniteurs. Une observation mainte fois constatée en début de saison en lac sans pour autant (la magie du sondeur !) trouver à proximité du poisson fourrage. Une aire de repos en somme après le frai et la défense, au combien délicate, de sa progéniture.
Les fosses et les parties plus calmes seront à privilégier en rivière à l’ouverture, mais le sandre est un poisson qui fréquente activement les zones de courant dès que la température augmente. Il est alors souvent posté à la limite des veines de courants les plus importantes. En crue, ils se rapprochent du bord afin d’éviter de dépenser trop d’énergie comme d’ailleurs l’ensemble des espèces piscicoles du milieu. C’est un peu plus compliqué en lac où l’immensité n’est pas forcément un allié du pêcheur. Néanmoins, une prospection du bord s’impose et celle des plages et des enrochements, en priorité. Les hauts fonds identifiés peuvent être sources de belles surprises comme les souches immergées sous quelques mètres d’eau. Vous rencontrerez probablement à cette occasion quelques brochets qui s’inviteront à la fête, un fluorocarbone en bas de ligne ne sera pas un luxe. Si votre progression en bordure ne donne pas de satisfaction, pêchez sur des zones plus profondes, sur les cassures marquées, l’ancien ruisseau ou les éboulis d’un vieux pont en marquant quelques arrêts en prospection lente.
Quel leurre utiliser pour pêcher le sandre en début de saison ?
Les inconditionnels du poisson-mort ne manqueront pas d’exceller en début de saison, cette technique reste gagnante dans bien des cas de figure. Cela étant, le leurre souple n’est pas en reste dans une prospection méticuleuse capable de faire réagir un sandre posté ou sur sa zone de repos. L’avantage du leurre souple : ses immenses possibilités de forme et de couleur qui peuvent faire la différence sur des poissons peu coopératifs. Si les LS ont une carte à jouer, les leurres à bavette, les lames sont en mesure de faire réagir des sandres récalcitrants, il faudra donc essayer plusieurs leurres afin de déterminer celui qui semble le plus révélateur de la journée. C’est, j’en conviens, quelquefois déstabilisant de tenter sa chance avec un leurre qui ne nous a pas convaincu, mais s’arc-bouter sur son leurre fétiche « parce qu’il a toujours été régulier » peut conduire à une impasse. In fine, c’est toujours le sandre qui détermine la pêche du moment, si la confiance dans un leurre ou un appât est un atout dans la qualité de prospection, il n’en reste pas moins, pour diverses raisons qui font de la pêche du sandre une quête toujours nouvelle dont les acquis peuvent être balayés, que la remise en cause de nos préceptes sont une nécessité. En d’autres termes : il faut oser ! Oser le leurre souple alors que l’on est un aficionado du poisson-mort ou du vif qui sont pourtant une valeur sûre, oser le worm en montage texan quand le leurre souple semble désespérant, oser le leurre finesse en linéaire quand rien n’est convaincant. Certes, on débutera la session avec la technique que l’on maîtrise le mieux et qui nous a donné des résultats, mais ne vous enfermez pas dans une pseudo croyance du leurre universel. Tentez l’expérimentation.
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Quelle technique pour pêcher le sandre ?
Le power fishing, technique de prospection rapide est souvent la plus révélatrice de l’activité du sandre dans des endroits où les postes ne sont pas marqués. On pêche « l’eau » à différentes hauteurs soit au poisson nageur du type crankbait ou au leurre souple. C’est un peu fastidieux quand aucune touche ne vient sanctionner nos animations et que rien sur l’écho sondeur ne vient afficher un peu de vie. Une solution quand on ne connait pas le milieu et qui permet d’avoir une idée de la nature des fonds est d’insister sur les cassures visibles, les amas de branches découverts lors de la prospection ou l’ancienne buse jalousement gardée par des pêcheurs du cru. Les bois immergés, s’ils dépassent de l’onde cristalline seront à privilégier en absence de secteurs facilement identifiables pouvant abriter des sandres. L’objectif n’étant pas de passer sa journée à tourner en rond avec son sondeur sur un lac de 2500 ha! La présence d’autres pêcheurs dans une zone donnée peut-être un renseignement à prendre en compte. Non qu’il faille s’en approcher au risque de créer un conflit, mais de déterminer ce qui les rassemble : un haut fond, un ancien pont, un ancien étang ? Cela peut donner quelques pistes et le marquage d’un point sur le sondeur ou son GPS pour revenir plus tard.
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Une autre technique qui a fait ses preuves : la verticale. L’utilisation d’un sondeur dans ce cas de figure est primordiale, non pas pour identifier les sandres (ce qui reste possible quand ils sont décollés du fond), mais pour prospecter des zones comme dit Fifi : « Qui sentent le sandre ! ». Une succession de souches, une cassure bien marquée, un arbre couché, un ancien ruisseau, un haut-fond ou une boule de cyprinidés perdus dans l’immensité, sont assurément des lieux où la verticale peut s’exprimer pleinement. La verticale permet de débusquer des sandres calés, peu ou pas actifs par une action lente et répétitive d’un leurre souple ou d’un vif (drop shot). C’est une longue initiation faite aussi de déconvenues (mais quelles techniques n’en a pas !), qui demande de la rigueur et de la persévérance, une quête souvent frappée par le doute qui semble dépasser l’entendement et tous nos acquis jusqu’à la première touche ressentie. La verticale tire sa force d’un postulat spécifique : aller chercher le poisson qu’il soit dans une phase d’activité ou non. Sa difficulté : identifier le substrat répondant à des zones probables de présence des percidés ou de leurs passages. Cela peut être long quand on ne connaît pas le milieu, c’est donc plus compliqué que de faire une recherche en power fishing dans la proximité d’un haut-fond ou de quelques herbiers recélant des poissons fourrage car là, assurément les carnassiers sont dans les parages. Mais le sandre est un poisson lunatique dont l’influence de la pression atmosphérique et de la température de l’eau peut l’inciter à ne pas bouger, quelque soit d’ailleurs l’activité du fretin dans son environnement : il ne bouge pas, ne s’alimente pas ! Avant une frénésie assassine où il faut avoir la chance d’être sur l’eau. La verticale est un peu l’antithèse de la pêche originelle : faire réagir un sandre qui n’est pas en activité, là où même une ablette habilement maniée l’indiffère. Technique de provocation pour ainsi dire : « il m’agace ce truc à se balader chez moi ! ». Certes, comme toutes les techniques, il y a des jours sans, des jours où le doute s’installe sur son efficacité où même l’insistance sur des zones nécessairement propices ne donne rien. S’il s’agit de vos premières sessions en verticale vous serez pour le moins circonspect de son efficacité, mais ce n’est qu’à l’usage et cette persévérance farouche que vous aurez vos premiers résultats. L’idéal étant bien sûr d’accompagner pour comprendre les rudiments de cette technique un verticalier dont la notoriété est faite.
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Qu’il s’agisse du power fishing ou de la verticale, la combinaison sera à ne pas en douter gagnante pour tous ceux qui rechercheront le sandre en ce début d’année, avec un dernier conseil déjà évoqué : variez le menu, vous aurez beaucoup plus d’hôtes à votre table !