Silure menacé en France ? Quel impact sur les autres poissons ?

La survie du silure dans les eaux françaises est sous la menace de quelques décisionnaires qui risquent de porter préjudice à tout un pan de la pêche en France d’ici quelques semaines. En effet, il nous a été rapporté qu’une proposition de loi pourrait bien voir le jour d’ici quelques mois, au premier semestre 2017, permettant de classer le silure comme espèce nuisible. Toutes les agitations en coulisses nous permettent de penser qu’une proposition est en train d’être débattue.

Comment est-ce possible ?

Les pêcheurs professionnels ont le silure dans le collimateur depuis quelques temps, l’accusant de tous les maux, bien souvent à tord. Clairement, il est considéré comme coupable d’un manque à gagner en ayant pris la place d’espèces plus nobles et surtout bien plus lucratives. S’ils sont peu nombreux, les pêcheurs professionnels ont un lobbying très actif ! Très récemment, ils ont tentés, et réussie dans certains endroits, à négocier de nouveaux baux de pêche ! (Une fois que l’on a tapé tout un secteur, il faut bien changer d’endroit…) L’objectif affiché est une explosion du métier avec de la création d’emploi… ce qui fait plaisir aux élus qui voient cela d’un très bon oeil sans se soucier de l’impact que cela peut avoir sur le milieu aquatique… ni sur le fait que ces poissons ont de fortes traces de PCB. Avec ce puissant lobbying auprès d’élus, ils tentent ainsi d’attribuer une culpabilité du silure sur différents points (les migrateurs en ce moment) dans pour le classer en nuisible, et donc le prélever en grande quantité. Tout cela se base sur une étude « scientifique » partielle, et remise en cause, sur laquelle se base le syndicat des pêcheurs professionnels. Et quand on sait que la femme du président a fait partie de l’étude, on a du mal à être certain de l’intégralité morale de cette personne… et de cette étude. Nous vous en avions parlé il y a quelques temps dans cet article.

Pêche du silure, le prédateur de l'eau douce
Un affut d’école pour ce mastodonte au fond du Rhône

Quel impact ?

La pêche du silure est la seule pêche vraiment sportive en eau douce. Ce n’est pas le combat d’un sandre qui va vous faire dégouliner de sueur et vous tétaniser les bras pendant plus de 30 minutes. Moins de silures, c’est moins de pêcheurs de silure (qui se reporteront peut-être sur d’autres espèces), moins de guides spécialisés, moins de matériel vendu et toute une économie qui va en faire les frais. Niveau pêche, peu de choses risquent de changer car des silures il y en aura toujours… Peut-être que sur certains echosystèmes particuliers, de faibles superficie, il peut être nécessaire de réguler un peu l’espèce (et encore), sur de vastes étendues d’eau, l’espèce se régule d’elle-même sans qu’il y ait une vraie incidence sur les autres poissons et une mise en danger de l’echosystème (voir ci-dessous).

Quel impact pour les autres poissons ?

Classer le silure en nuisible, dans l’optique de le pêcher au filet pour le réguler, c’est prendre un risque énorme pour tous les gros spécimens ! Ces gros filets ne laisseront aucunes chances aux gros spécimens de sandres, de brochets et de carpes ! Concernant ces dernières, leur valeur peut-être énorme si elles sont vivantes car la demande des plans d’eaux privés est très forte ! Il suffit alors à notre pêcheur pro peu scrupuleux de contacter une pisciculture qui récupère le poisson, établie des papiers en règles et le revend à un plan d’eau privé plusieurs milliers d’euros. Voilà comment le domaine public engraisse les plans d’eaux privés qui pullulent de plus en plus !

Comment agir et contrer tout cela ?

Une pétition est en cours… que l’on soit clair, ce n’est pas la pétition en elle-même qui empêchera directement le classement du silure en espèce nuisible, mais si cela fait assez de bruits dans le monde de la pêche de loisir, cela remontera aux oreilles de la FNPF qui aura aussi l’occasion de présenter cet argument pour défendre la position des pêcheurs de loisirs à ce sujet. Il est urgent d’agir et de s’unir contre les pêcheurs professionnels qui veulent imposer leur vision sur le monde aquatique !

Silure sur son poste de confort, sous la protection d’une couche

Le silure est-il vraiment néfaste ? Un cas concret pour prouver le contraire.

Il y a beaucoup d’études qui prouvent le contraire mais je vais m’appuyer sur un exemple concret : la Saône ! Le berceau de la pêche du silure connait ce poisson depuis des dizaines d’années avec des anciens records de France d’ailleurs. S’il y a effectivement une espèce de poisson que j’ai vu disparaître, c’est le poisson-chat. A vrai dire, je ne m’en plains pas ! En pêchant la carpe depuis 15 ans sur la Saône, en changeant mes habitudes et ma façon de pêcher, je n’ai pas rencontré plus de 5 silures ces dernières années !  Alors que des silures, il y en a pour ceux qui veulent les pêcher !  Des sandres aussi il y en a ! Et que dire des brochets qui ont fait une superbe fraie et qui se retrouvent par milliers dans les nénuphars promettant de belles années de pêche du carnassier en Saône. Toutes ces espèces cohabitent parfaitement, ont demandé un peu d’adaptations aux pêcheurs et ont même permis la création de quelques emplois avec quelques guides spécialisés. Alors à l’heure qu’il est, sur la Saône, je vois clairement la présence du silure comme une bonne chose plutôt qu’une mauvaise !

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