L’avantage de pratiquer plusieurs types de pêche, c’est de s’inspirer pour s’adapter à la situation et aux conditions. Lorsque les silures commencent à bouder les leurres et les bouquets de vers de terre, la pêche au pellet devient une arme redoutable. Mais établir un campement sur plusieurs jours est contraignant, alors pourquoi ne pas adopter la stratégie des pêches rapides de la carpe pour le silure ?
Il est parfois difficile de trouver du temps libre pour aller pêcher, surtout lorsque les parties de pêche durent plusieurs jours comme cela peut être le cas pour la pêche de la carpe… ou le silure au pellet qui donne de très bons résultats. Lorsqu’on veut tout de même se faire plaisir sans y laisser trop de temps, pêcher au bon endroit, au bon moment avec de bons appâts va vous permettre de faire rapidement la différence.
Des postes de tenue
Pour pêcher rapidement des silures, il faut pêcher là où ils sont, et ne pas attendre qu’ils passent. Si vous avez un sondeur, profitez-en pour repérer les lieux les plus fréquentés, ou les plus régulièrement fréquentés le cas échéant. Une fosse, un arbre couché dans l’eau en bordure, cherchez-les là où ils sont, même s’ils sont souvent boudeurs et ont la bouche fermée sur les leurres et les vers de terre.
Une pêche discrète
En pratiquant une pêche au posé de manière simple, on se rapproche de la réussite. Cela permet de laisser le poste relativement calme et on va limiter volontairement le nombre de cannes à l’eau pour éviter les soupçons. Les silures sont très sensibles aux vibrations, on va donc éviter de tendre trop de cannes, de passer sur le poste avec un moteur ou encore d’utiliser un échosondeur. Les poissons éduqués vont quitter la zone rapidement, expérience vécue à maintes reprises en bateau sur le poste qui produit pourtant tant de poissons avec une pêche rapide au posé. Pour les plus craintifs, remplacez le plomb par une pierre sur votre montage, les grands pêcheurs de silures vous diront qu’ils ont certaines réticences à utiliser le plomb sur les gros poissons éduqués.
Un montage carpe adapté… ou pas
Concernant le montage, et même une grande partie du matériel, on trouve tout ce que l’on souhaite au rayon carpe. Concrètement, une tresse en corps de ligne, éventuellement une tête de ligne assez longue en monofilament si la zone est peuplée de dreissènes, un clip-plomb, un plomb ou une pierre, un bas de ligne avec un hameçon solide et l’esche sur un cheveu. Un grand classique du pêcheur de carpes que l’on peut réutiliser pratiquement sans adaptation si la zone n’est pas peuplée de très gros spécimens. L’objectif ici est de se faire plaisir à faire des touches en quelques heures, sur du matériel un peu light c’est d’autant plus plaisant !
Amorçages et appâts
Comme pour la carpe, le silure répond bien aux amorçages à l’avance. Pas besoin de venir amorcer pendant plusieurs semaines, car les quantités sont importantes, mais amorcer 2 à 3 fois la zone au préalable est un gros plus. Les pellets mélangés avec un peu de Frolic et éventuellement quelques bouillettes sont un grand classique pas trop couteux même si vous jetez 5 à 10 kilos à chaque séance. Vous pouvez vous passer de cet amorçage si vous pêchez sur une zone de tenue et que les poissons ne sont pas trop pêchés. Par contre si les poissons sont sous pression, éduqués, ou qu’ils ne sont que de passage sur le poste, il faudra les accoutumer un peu plus. Tout comme pour la pêche de la carpe, on va conditionner les poissons à venir s’alimenter sur une zone, pour déjouer leur méfiance rapidement.
Le jour J, la stratégie concernant les appâts va être différente. L’idée est d’attirer les poissons rapidement, et pour cela il n’y a rien de mieux que les produits facilement solubles : boules de farines carnées, pellets, laissez libre court à votre inspiration. Pour ma part, j’utilise du bagmix Pacific Tuna de chez CC Moore, couplé avec quelques pellets de mon amorçage préalable et des Frolics broyés. Je mouille le tout avec de l’huile de thon, toujours de CC Moore puis de l’eau et mélange jusqu’à pouvoir faire de grosses boules d’amorces qui vont pouvoir descendre rapidement au fond de l’eau et se déliter en quelques minutes pour attirer les poissons de très loin. Je jette 3-4 boules par canne au moment de la dépose.
Un bonhomme de neige !
Le silure n’a pas une bouche protractile comme la carpe pour fouiller le fond, il faut donc lui simplifier la tâche. La meilleure solution pour qu’il aspire facilement de gros appâts, c’est de les alléger. Vous pouvez le faire en eschant une bouillette de liège, mais la manière la plus simple et rapide est d’utiliser un bonhomme de neige : un tandem entre une bouillette dense et une bouillette flottante, avec par exemple une bouillette flottante de 18mm qui viendra équilibrer une bouillette dense de 24mm. A vous de voir en fonction de vos conditions de pêche, la présence d’indésirables ou non, qui devrait tout de même être très limitée si vous êtes sur une zone de tenue des silures, et en fonction de votre montage également. 28mm et 24mm font de belles bouchées à utiliser sur des pêches musclées avec de beaux poissons, le cas échéant vous pouvez tout à fait utiliser 24mm et 18mm.
Dépose millimétrée
Pour pratiquer cette pêche, j’aime pouvoir pêcher très précisément et cela implique le fait de déposer le montage. Le float-tube est un bon moyen d’aller déposer le montage, son amorçage de précision à l’aide des boules de farines, et l’amorçage de zone à l’aide des pellets et Frolic. 2 cannes à déposer et le tour est joué, il n’y a plus qu’à attendre, et souvent l’attente n’est pas très longue avant que les silures répondent présents. Il n’est pas rare d’enchainer les poissons toutes les 60-90 minutes selon leur humeur, les combats pouvant durer plusieurs minutes, voire dizaines de minutes si jamais vous tombez sur des spécimens plus musclés dans le secteur. Si le secteur produit quelques spécimens, il est alors temps de passer aux choses sérieuses avec une pêche au pellet plus traditionnelle sur plusieurs jours.