Comme tout bon pêcheur de Surf-casting qui se respecte, il y a des périodes dans l’année qui sont très attendues. L’une d’elles concerne un des poissons les plus convoités : la daurade royale. Après une sorte de trêve hivernale où les sparidés ayant passé quelques mois dans les profondeurs dans une sorte de léthargie, sont moins présents, il est alors temps pour la belle aux sourcils d’or de refaire « surface ».
Personnellement, le mois de mars est une période que j’attends toutes les années avec impatience. C’est à ce moment que les premières chaleurs réapparaissent sur nos côtes et que les grosses daurades royales sont très actives.
L’hiver elles ont moins mangé et avec l’arrivée des beaux jours le poisson rentre en activité. Il leur faut donc récupérer des forces en se nourrissant grassement, notamment avec des « protéines » et pour cela rien de tel qu’un gros ver marin.
Les bons appâts
En début de saison j’aime particulièrement pêcher avec un bon morceau de ver de chalut, un gros bibi de Sète, un ver américain bien sanguinolent ou encore un gros ver de sable italien bien épais. Il faut leur donner de belles bouchées et ne pas lésiner sur la taille des appâts.
La présentation doit être optimum que ce soit la mise en place sur le bas de ligne ou encore la fraîcheur de l’appât. Même si les poissons ont faim en début de saison il ne faut pas négliger ce facteur important.
Le bibi et le ver de sable sont enfilés en entier à l’aide d’une aiguille à escher. Pour ce qui est du ver de chalut ou les très gros vers américains, on peut les sectionner pour mettre en place sur le bas de ligne des tronçons de 6 à 8 cm.
Le ver de chalut se coupe aisément à l’aide de ciseaux. Il faut éviter de trop le manipuler car il dégage énormément d’iode et il risque de se casser tout seul un peu comme un lézard qui se débarrasse de sa queue pour se protéger. Réalisez cette opération rapidement et délicatement ; vous éviterez ainsi d’avoir les mains toutes colorées par l’iode que ce ver dégage. Pour en avoir souvent utilisée, cet iode est tenace sur les mains.
Pour ce qui est du ver américain, il ne faut surtout pas se servir de ciseaux car il se viderait complètement de son sang. Roulez-le délicatement entre deux doigts, le sang se répartira de chaque coté et il se coupera de lui même sans en perdre une seule goutte. Cette opération doit être faite sur les très gros vers américains car les petits peuvent être mis en entier sur l’hameçon.
Montage discret de rigueur
Généralement en début de saison, avec l’arrivée des premières douceurs et le réchauffement des eaux, la mer est très calme et souvent relativement limpide. C’est pour cela qu’il faut impérativement que votre bas de ligne soit très long et le plus fin possible. Un bas de ligne de 1m50 à 2m50 sera un atout indéniable et pour ce qui est du diamètre du fluorocarbone qui est devenu un élément indispensable dans la réalisation des bas de ligne, du 18 à 24/100 grand maximum est une taille des plus correcte.
Il est évident que si vous pêchez sur des plages de sable à pente très douce, sans présence de rocher ou de tapis d’algues, le 18 à 20/100 peut convenir. Par contre, sur des plages où il y a plus de fond avec la présence de « marches » qui font office de cassure dans les fonds marins avec quelques rochers et tapis d’algues, il ne faut pas descendre aussi bas en diamètre sur votre bas de ligne. Restez dans la sécurité avec du 22 à 24/100.
La dentition
La daurade royale a une dentition très particulière et puissante. Il faut éviter de s’aventurer à mettre ses doigts dans sa bouche, cela peut être dangereux car elle est capable de broyer de nombreuses coquilles de coquillages comme l’huître…
Le choix de l’hameçon doit donc être fait méticuleusement. Il faut qu’il soit très piquant et surtout fort de fer. Si l’hameçon se trouve entre ses dents, soit elle l’ouvre complètement, soit elle l’écrase sans aucune difficulté et à part une touche très violente vous n’aurez aucune chance de vivre le combat. Il ne vous restera alors plus qu’un hameçon déformé au bout de votre bas de ligne.
Longue distance
En tout début de saison le poisson reste généralement loin du bord. Il est alors nécessaire d’avoir des cannes puissantes en 100/200 gr minimum pour rechercher le poisson à grande distance. Les lancers techniques sont donc un autre atout à posséder. L’idéal est l’entrainement au lancer qui peut se dérouler pendant la période hivernale. Pour cela il existe sans doute autour de vous des clubs de pêche ou encore des collègues qui maitrisent les gestes techniques qui vous permettront d’exploiter au mieux votre matériel.
De nos jours avec les cannes modernes il est plutôt aisé de pêcher au delà des cent mètres et bien plus quand on connait bien son matériel et que l’on gère la technicité d’un lancer à la belge, c’est-à-dire simplement par dessus la tête ou encore un lancer sud-africain qui est un lancer plomb posé au sol avec une importante rotation pour charger correctement votre canne et ainsi atteindre des distances de pêche importantes.
En surf-casting être capable de pêcher à longue distance est vraiment un plus, car très souvent le poisson reste relativement loin du bord de la plage.
Pêche à longue distance
L’entrainement pour pêcher à longue distance ne doit pas être pris à la légère et vos parties de pêche seront des plus intéressantes si vous êtes capable de pêcher à 100, 120 mètres ou plus avec une bonne gestuelle et le matériel adéquat. Il existe des cannes spécifiques pour pêcher à longue distance et l’investissement peut être intéressant.
Place à l’action
La daurade royale est un poisson qui a une sacrée défense et qui peut être très rusé. Il faut déjà arriver à lui faire prendre votre appât et ainsi la leurrer… En plus si notre sparidé favori a de l’âge et de l’expérience, elle a dû voir dans sa vie des congénères se faire prendre. Réussir à capturer des poissons qui dépassent 1kg500 voire les 3 kilos reste rare car ce sont vraiment des trophées.
Une fois que la daurade royale s’est saisie de votre appât et qu’elle ressent la piqûre de l’hameçon et la résistance du plomb, elle va forcément vous faire un rush qui vous signalera la touche. Un poisson de belle taille peut facilement vous prendre plusieurs mètres de fil et faire chanter votre moulinet. Il est donc très important de bien régler celui ci pour permettre à votre capture de faire son rush et ainsi éviter la casse. Une fois le rush passé, il suffit juste de prendre contact avec le poisson à la fois délicatement et fermement. Il n’est pas nécessaire de faire un énorme ferrage, surtout si le poisson vous a déjà pris plusieurs mètres de fils. C’est maintenant qu’il va falloir user de patience et de ruse, et laisser votre prise se fatiguer. Surtout, ne précipitez pas le combat car le poisson doit pouvoir s’exprimer. Méfiez-vous des coups de tête et ne cherchez pas à le contraindre pour venir rapidement au bord de la plage. Cette étape est primordiale et la patience est le maitre mot.
Une fois la daurade royale non loin du bord, elle va faire des travers, et si vous l’avez correctement fatiguée cela n’est plus l’affaire que de quelques instants. Si le poisson part à droite il suffit de pointer la canne vers la gauche et de laisser le blank de votre canne faire son travail et inversement si elle part vers la gauche. Une fois que vous sentez que le poisson est bien fatigué il suffit de profiter de la vague pour venir l’échouer sur le bord, mais là aussi il faut être très prudent.
La daurade royale est un poisson succulent qui va régaler vos papilles. Même si la mode est au no-kill, le plaisir de la table est aussi un but pour de nombreux pêcheurs. Mais le plaisir peut être aussi dans le fait de faire une photo et de relâcher un joli poisson qui n’est pas trop blessé. Garder une ou deux belles daurades peut suffire et en garder trop pour qu’elles finissent dans le congélateur est un manque de respect pour ce fabuleux poisson.
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