Que ce soit en hiver, en fin d’automne ou en début de saison, le comportement de la carpe est fortement restreint à de courtes et maigres phases d’alimentation. Plusieurs études scientifiques réalisées sur de petits étangs en Allemagne, ont montrées que les carpes ne se déplacent que dans un rayon de quelques mètres par jour lorsque la température passe franchement sous les 10°C. Localiser le poisson et lui proposer une bouchée de reine est plus que jamais capital au risque de passer à côté de sa pêche. Pour faire converger les poissons vers votre esche sans mettre en place un amorçage lourd qui ruinerait votre session, la stratégie consiste à employer des techniques qui concentrent les attractants en un minimum de volume.
Pallier à l’immobilité des carpes
Pourquoi un minimum de volume ? Tout simplement parce qu’en eau froide, la capacité d’assimilation des carpes est restreinte et il faut donc limiter le ratio amorçage/esche. Restreindre le volume n’est pas sans conséquence, il implique très logiquement une baisse de la quantité d’attractants disponibles et libérables. Ceci est d’autant plus marqué que beaucoup de produits solides diffusent moins bien et sont moins actifs en eau froide (les pellets ne se dissolvent plus très bien et les bouillettes ne diffusent pas autant qu’en eau chaude). On fait face au risque de générer un spot trop peu attractif, isolé, à tel point que les carpes peinent à le détecter (leurs mouvements étant limités). Heureusement pour nous, une astuce s’invite à la table. Booster, dips, spray etc. sont autant d’appellations pour des produits fluides qui, une fois immergés, se volatilisent, teintent et odorent l’eau tout en ne véhiculant aucun apport calorique au poisson : c’est l’outil idéal pour cette situation ! Le talon d’Achille des liquides repose sur le fait qu’il est difficile de les emmener précisément autour de son esche. C’est donc le subtil couple « solide-liquide » qui doit être mis en place pour concentrer un maximum d’attractants en un minimum de volume au niveau de son montage.
L’attractant liquide est la solution
Vous l’avez compris, c’est en associant les points forts des solides et des liquides que l’on masque leurs points faibles réciproques. Il ne reste plus qu’à appliquer concrètement ce principe au bord de l’eau. La clef repose sur l’emploi « d’éponges à fluide ». Ces produits sont reconnus pour se gorger en liquides et agir comme des modes de transport. Pellets, farines, bouillettes broyées sont autant d’exemple d’éléments spongieux capables d’emmagasiner une belle quantité de fluides, à condition de leur en laisser le temps. A titre indicatif, il faut prévoir 15h de trempage pour gorger (à cœur) une bouillette. En constituant des boules avec un mélange hautement boosté en liquides ou bien en employant des stick/sacs solubles, vous mettez en place une stratégie efficace qui garantit une très haute attractivité sur votre spot tout en maintenant une quantité d’amorçage minimaliste.
Dès que l’eau passe sous les 10-11°C (en profondeur et non en surface), diminuez fortement la masse de solides et augmentez considérablement la quantité de liquides dans votre amorçage. Ce jeu des vases communiquant permet de jouer sur plusieurs tableaux et d’augmenter ses chances de captures durant des périodes où la pêche se complique.