Le montage drop shot, si connus aujourd’hui, a été mis au point au Japon il y a quelques années par un pêcheur qui se retrouvait face à des poissons apathiques refusant tous ses leurres. Juste décollés du fond, ces carnassiers ne semblaient intéressés que par le menu fretin moins actif que les autres plus en hauteur dans le banc. Comment présenter précisément un leurre de deux ou trois pouces, juste décollé du fond et de façon à pouvoir lui imprimer quelques soubresauts discrets ? C’est là qu’il eu l’idée du montage inversé avec un plomb placé en dessous de l’hameçon. Ce montage permettait de pêcher fil tendu, et par quelques manœuvres discrètes de donner un semblant de vie ou d’imiter l’agonie d’une proie.
Le succès de ce montage drop shot, simple et discret, fût à la hauteur et notre pêcheur venait d’inventer une nouvelle technique qui allait se répandre rapidement sur le monde en moins de deux années. La base d’un montage drop est de pouvoir justement présenter un leurre ou un appât naturel décollé du fond et de ressentir l’attaque qu’auraient amoindrie un long bas de ligne et un système de flottaison.
La pêche du sandre au drop shot est de plus en plus pratiquée dans l’hexagone mais il est également possible de recherches spécifiquement les perches au drop shot.
Comment réaliser un montage drop-shot
Le montage drop shot est très simple : on fixe son hameçon simple à 1m de la fin de sa ligne au moyen d’un nœud Palomar (Voir également le noeud drop shot), nœud assez fragile mais on n’a pas encore trouvé mieux. On fixe ensuite via un émerillon pince fil un plomb allongé, celui ci s’accroche moins que les plombs boules, à la distance souhaitée pour éloigner l’appât du fond.
Le petit souci avec cette méthode est qu’il arrive que la pointe de votre hameçon soit orientée vers le bas après avoir réalisé le nœud. Si je pense que ce n’est pas très grave, certains restent persuadés que la pointe doit être orientée vers le haut pour une efficacité optimum. Second point négatif, le nœud bride l’hameçon et la mobilité du leurre en est affectée.
La marque française VMC a été la première a mettre sur le marché un hameçon drop shot spécial pouvant tourner à 360 ° sur son axe, c’est un modèle que j’utilise beaucoup car il ne « casse » pas autant la ligne qu’un modèle de base. Dans ce cas précis on l’attache en bout de ligne avec un nœud de cuiller double (mon nœud préféré), on rajoute en dessous un fil plus fin d’environ 50 cm qui servira de cassant et à pincer le plomb drop car même si la pince de l’émerillon du plomb permet un coulissement en force du fil, il arrivait quelquefois que cela se coince et alors avec l’ancienne méthode le fil cassait toujours au nœud au dessus de l’hameçon.
Second avantage, on peut préparer ses montages à l’avance et fixer celui ci au corps de ligne directement via l’agrafe qui termine généralement votre ligne, ainsi on peut passer du drop shot à une autre technique sans refaire tout son montage. L’agrafe, si elle est assez petite ne gêne en rien, je n’ai pas constaté de différences depuis un an que j’utilise cette méthode.
D’autres comme Decoy se sont inspiré du système avec des hameçons rolling tournant encore mieux et l’ont adapté avec un hameçon texan, idéal pour le drop en milieu encombré.
Le double drop, drop vif et les variantes du montage drop shot
En France nous pouvons pêcher avec deux hameçons donc pourquoi ne pas en profiter pour monter deux hameçons drop sur la même ligne et ainsi explorer différentes couches d’eau. Lorsque les perches donnent sur les alevins de l’année, un double drop permet de faire des doublés ludiques qui vous donneront de belles émotions sur un matériel fin. J’ai le souvenir de deux perches de 35 cm prises sur ce type de montage qui m’ont offert un pur moment de bonheur.
Inspiré de ce double drop, il y a aussi celui où l’on monte une tête plombée équipée d’un leurre souple comme lest. Ce montage est à utiliser lorsque les poissons sont un peu plus actifs et que l’animation gagne à être plus rapide et plus près du fond.
Le drop vif : je l’ai utilisé de nombreuses années lorsque je pêchais en milieu encombré où mon montage tirette s’accrochait sans cesse. Le drop au vif est une technique terriblement efficace qui permet d’explorer du terrain et si l’on accroche le fond ce ne sera que le plomb qui y restera grâce au pince fil qui équipe les plombs drop shot.
Le matériel pour pêcher au drop-shot?
Deux écoles s’affrontent concernant le drop, les partisans d’une extrême finesse où la canne doit être une UL et la tresse en 8 centièmes et ceux plus pragmatiques qui utilisent une canne ML de qualité qui permet de pêcher avec des leurres de 2 à 5 pouces. L’important selon moi est que la canne soit très sonore mais équipée d’un scion assez souple pour donner la possibilité au poisson d’engamer sans sentir une forte résistance.
Concernant le moulinet, un bon tambour fixe de qualité au frein progressif et en taille 2500 suffit largement car le drop ne vise pas les brochets d’un mètre, mais il arrive que par accident un gros bec s’invite à la fête.
Tresse ou nylon pour pêcher en drop-shot?
Tresse sans discussion pour moi, elle seule est à même de vous transmettre dans le poignet la touche à 40 m de vous et celle ci vous donnera un petit plus si vous combattez un joli poisson. Une huit brins est indispensable pour bien couler et ne pas faire un ventre s’il y a du courant, le diamètre sera très fin, 8 à 12 centièmes pour justement bien couper l’eau et rester en tension constante.
Drop-shot du bord ou en bateau?
Je l’utilise indifféremment du bord ou en bateau, pour le bord une canne assez longue s’impose alors qu’en bateau, une canne de 2,10 m suffit largement pour animer à distance un montage fin. Du bord on plombera plus pour aller plus loin, donc une 2,4 à 2,7m convient mieux mais une canne au toc de pêcheur de truite est une possibilité pour déposer ses montages très précisément en rivière moyenne.
Le drop shot est une technique ludique car les toc ressentis vous donnent plein d’émotions, une technique fine qui permet de leurrer les plus gros carnassiers et pour terminer une technique discrète qui fera réagir nos poissons préférés lorsqu’ils n’ont pas le courage de poursuivre un leurre. A essayer rapidement car c’est la pleine saison de la perche sur les alevins de l’année.
L’animation d’un montage drop-shot
Celle ci est on ne peut plus simple, on lance sur le poste supposé et on fait gigoter doucement son montage, on bouge d’un mètre, on recommence… Quelquefois il n’est même pas besoin de bouger son leurre, les poissons sont de temps en temps sensibles à des montages immobiles, à essayer lorsque les touches diminuent.
La touche se manifeste par un toc ou une série de toc que l’on ressent très bien car la bannière est toujours tendue ou semi tendue. On ferre et grâce à cette tension le poisson se pique souvent en bord de gueule, idéal si on veut pratiquer le « catch and release ».