Si la brème est relativement peu recherchée par les pêcheurs amateurs, elle est très convoité par les compétiteurs pour les scores qu’il peut engendrer. Curieux poisson bossu avec un corps totalement aplati et recouvert d’un mucus visqueux, qui est, avouons-le peu agréable à manipuler.
Membre de la classe des Actinoptérygiens, de l’ordre des Cypriniformes et de la famille des Cyprinidés, la brème « commune » est également appelée aussi brème franche. Grâce à sa ligne latérale très sensible, elle perçoit les vibrations dans l’eau qui sont ensuite retransmises jusqu’à son oreille interne, via sa vessie natatoire. Ceci lui permet de deviner la vitesse des courants et ainsi de s’adapter ou de rechercher un poste de repos plus adapté à son mode de vie. Cette ligne latérale lui donne également d’autres indications importantes comme la pression de d’eau qui varie suivant la profondeur et la manne des nourritures chutant dans l’eau.
Anatomie et ichtyologie
On dénombre uniquement cinq espèces de brèmes en France :
- La brème commune, Abramis Brama.
- La brème bordelière, Abramis Bjoerkna.
- La brème d’Abramis Bugghenhagli.
- La brème d’ Aramis Gehini
- La brème rosse ou rousse, Abramis Abramorutilus, est issue d’une hybridation avec le « gardon rutilus ».
Noms communs : brame, breume, brème carpée, brémasse, brasem, daoradou, harriot, hazelin, omblais, plateau, plaque, plaquette, platon noir
Description générale
Lorsque l’on observe ce poisson, le corps de la brème est aplati latéralement, large, ovale, haut et sa tête est relativement petite. Sa nageoire caudale est échancrée, sa bouche, orientée vers le bas est protractile ce qui lui permet de sucer le substrat ; Ses lèvres n’ont pas de barbillon. Sa couleur générale est plutôt gris-vert avec un dos vert-olive bien marqué. Le corps est plus foncé en canal, plus clair en rivière et elle s’adapte bien aux milieux en modifiant sa coloration. Ses flancs sont clairs et bronzés avec parfois des éclats métalliques ou bleutés suivant la saison et son habitat. Il s’agit du poisson le plus large des poissons d’eau douce par rapport à sa longueur et il peut ainsi faire face aux courants sans grands efforts. Malgré tout elle est très handicapée dès que les courants sont puissants. En combat de pêche, sa lutte est intéressante car la brème utilise les contraintes dûes à sa forme haute pour entraver les tentatives de récupération du pêcheur pour le mettre dans l’épuisette.
Régime alimentaire
La brème est un poisson grand consommateur de larves d’insectes (surtout de Chironomidés), de petits crustacés, de mollusques et de débris végétaux. La brème utilise sa bouche protractile et passe la majeure partie de sa journée à fouiller le fond à la recherche de sa nourriture et pour filtrer les aliments. Si la nourriture est insuffisante sur le fond, la brème peut aussi manger entre deux eaux allant jusqu’à une tendance carnassière car les plus grands spécimens peuvent se nourrir de petits poissons.
Reproduction
La ponte se déroule entre avril et juin dans des eaux à 12-16°C, peu profondes et riches en végétation submergée. La femelle dépose ses œufs (adhérant) sur des plantes aquatiques ou des branchages. La reproduction de la brème se remarque facilement par le vacarme produit par l’agitation des géniteurs au sein des végétaux, ce qui attire bien souvent les silures à proximité d’ailleurs. A cette époque, les mâles ont le corps couvert de boutons de noce, ce qui caractérise visuellement la période de fraie de ce poisson. L’hybridation de la brème se fait souvent avec le gardon et le rotengle mais il faut savoir que les hybrides ne sont pas fertiles et ne reproduiront pas, ce qui limite les multiplications d’espèces.
Habitat
On trouve la brème dans différents milieux très variés, sauf à l’exception des ruisseaux et des eaux trop rapides qu’elle n’apprécie guère. Elle a une préférence pour les eaux chaudes, calmes et tranquilles des étangs, des lacs, des réservoirs, des canaux ou des rivières et fleuves lents. Les adultes arrive à bien supporter les eaux saumâtres faiblement salées et on retrouve la mer assez proche des embouchures des fleuves. C’est un poisson grégaire qui peut former des bancs impressionnants, stagnant parfois entre 2 eaux, mais passant l’essentiel de son temps sur le fond pour se nourrir.
Conseils d’expert
La brème à plutôt tendance à se nourrir d’esches immobiles et elle ne dédaigne pas les farines. Il est donc prudent de ne pas la gaver pour les pêches en début de saison
La brème se protège des maladies grâce au mucus qui le recouvre. Évitez de trop la manipuler avant de la remettre à l’eau.