Carpe : Pêcher précis… et ajuster le positionnement des repères

Marqueur pour la pêche à la carpe
Jolie miroir.

Positionner correctement un repère est loin d’être évident. Son placement doit être précis, efficace et, dans le même temps, discret pour le poisson.

Au premier abord, placer un repère peut paraître facile, mais il n’en est rien. La précision dans la pêche est essentielle. Être précis permettra toujours de faire la différence, et le placement correct d’un repère est gage de cette précision. Par exemple, il est impossible de déposer un montage au raz d’une souche ou dans une tâche de sable sans avoir positionné parfaitement son marqueur. Nous vous proposons dans cet article quelques conseils afin de réaliser une bonne dépose, en prenant en compte un certain nombre de paramètres : type de pêche, sens d’arrivée des poissons, types de reliefs, orientation des corps de lignes, etc.

Ne pas hésiter à placer son repère directement sur l’obstacle.

Pêche de zone, positionnement rapide et facile des repères

Lorsque l’on souhaite pêcher une grande zone sans spot bien défini, le positionnement des repères est un jeu d’enfant. Admettons que l’on décide de poser 3 cannes sur un grand plateau sans reliefs et sans différences de substrat, on place alors un repère par canne en commençant par celui du milieu. On veillera à bien écarter les deux autres repères de celui du milieu de façon à intercepter un maximum de poissons. Dans ce type de situation, nous avons une petite astuce. Une fois le placement des marqueurs terminé, nous posons nos montages. Chaque montage est déposé une dizaine de mètres devant le repère, pas moins. Pourquoi une telle distance ? Pourquoi ne pas le déposer tout simplement à 3 ou 4 mètres du repère ? Étant donné qu’il n’y a pas de spot précis dans ce genre de configuration, placer son montage à 3 ou à 10 mètres du repère ne change rien. En éloignant le montage du marqueur, la carpe sera moins stressée par le mouvement du fil du marqueur. De plus, le poisson aura peu de chance de s’emmêler dans le repère lors du départ. Placer un repère par canne, c’est rajouter un fil dans l’eau et donc cela équivaut à rendre les carpes plus méfiantes. Tant que faire se peut, il faut éviter que les carpes croisent les fils des marqueurs. Je ne dis pas que mettre un marqueur à l’eau effraye forcément les carpes. Il est tout à fait possible de faire de belles pêches en ayant mal placé son repère, mais ceci est encore une amélioration. Il est facile de comprendre qu’un repère muni d’une corde toute blanche et épaisse comme du 200 centièmes est plus visible par les poissons, qu’un nylon de fin diamètre. Si vous pêchez avec ce type de marqueur, remplacez la corde blanche par un nylon 30 centièmes. Le nylon sera visuellement plus discret et son élasticité permettra d’absorber les vibrations occasionnées par les vagues lorsqu’il y a du vent.

Repères artisanaux très pratiques.

Pêche au spot, tout se complique

À dire vrai, il est très rare que mon frangin et moi pêchions comme décrit précédemment. La pêche au spot est plus compliquée, mais donne des résultats nettement supérieurs. Il est très rare que des grandes zones soient complètement uniformes. Il y a toujours une petite souche ou un petit rocher à dénicher quelque part. Pour bien repérer un spot, le placement du marqueur doit se faire en fonction de trois critères : le sens d’arrivée du poisson, le sens dans lequel le poisson va partir lors du départ et le sens d’arrivée du corps de ligne. Le sens d’arrivée du poisson est déterminant, car l’on doit placer le marqueur à l’opposé de celui-ci pour que le fil du repère n’effraie pas les carpes. Le poisson, en arrivant, tombera ainsi en premier sur le montage et non pas sur le fil du marqueur. Deuxièmement, le sens du départ du poisson doit être également déterminé, car il ne faut en aucun cas que la carpe ne s’emmêle dans le repère lors du départ. Définir le sens d’arrivée et de départ des carpes est moins compliqué qu’il n’y paraît. Concernant le sens d’arrivée, d’une manière générale, on peut dire que les carpes se déplacent du large vers le bord ainsi que du plus profond vers le moins profond. Par exemple, si l’on pêche une bordure la carpe va remonter la pente du large vers la bordure. Si l’on pêche une grosse cassure, les poissons ne viennent jamais du haut de la cassure. Soit ils longent cette dernière, soit ils viennent du fond vers la cassure. Concernant le sens de départ, c’est plus ou moins l’inverse. À la touche, 99 % des carpes vont partir dans le sens opposé à celui du corps de ligne et dans le sens de la pente dans lequel se trouve le montage. Si l’on pêche en bordure, on placera le repère entre la berge et le montage. La carpe, venant du large, tombera en premier sur le montage. À la touche, elle s’éloignera de la bordure et n’aura aucune chance de prendre le repère. Si l’on pêche une cassure, on placera le repère en haut de la marche, au raz de la cassure. Les carpes qui longent la cassure et d’autant plus celles qui viennent des profondeurs ne seront donc pas gênées par le repère. Lors du départ, le poisson dévalera la pente et ne prendra pas le marqueur. Dans cet exemple, on sera amené très souvent à pêcher derrière le repère. Ce n’est pas du tout un problème. Nous pêchons mon frère et moi les trois quarts du temps derrière nos marqueurs.

Camouflage de repère

Dans les endroits où la navigation est importante, couler ses repères ne suffit parfois pas. Il y a toujours un petit malin qui va le voir et s’en saisir. Pour une tranquillité absolue, nous remplaçons le flotteur par un bout de bois. Le résultat est bluffant. Plus personne ne s’intéresse à ce bout de bois flottant qui est pourtant un repère positionné au millimètre.

Parfois, il est strictement impossible de définir le sens d’arrivée et de départ du poisson. Dans ce cas, je place mon repère de la canne de gauche à droite du montage, celui de la canne de droite à gauche du montage. En toute logique, les poissons qui viennent de gauche mordent sur la canne de gauche. Je place donc mon repère à droite pour ne pas effrayer les poissons.

Autre petite astuce, admettons que je désire pêcher au raz d’une barrière d’algues. Je place alors mon repère dans les algues, tout près de la démarcation. Le spot est ainsi repéré très précisément et les carpes assimileront le fil du repère à une algue. De même, si je désire pêcher à côté d’une grosse souche. J’essaye, si c’est possible de positionner mon repère sur la souche. Il faut que l’eau soit suffisamment claire pour le faire à vue. Le faire correctement à l’aide de l’échosondeur est une vraie galère, surtout si les profondeurs sont élevées. Dans les deux cas, on mettra un lest très lourd pour qu’il ne glisse pas sur la souche. Une fois l’opération réussie, on est dans la précision extrême, il est impossible de faire mieux.

Pas évident de trouver des spots dans l’immensité.

Technique pour placer précisément un repère

Voilà comment nous procédons pour poser un repère de manière précise. Lorsque l’on peut voir le fond ou lorsqu’il est possible de plonger, aucun problème pour placer un repère, mais je ne parlerai pas ici de ces cas de figure. Nous partons en bateau avec trois repères ainsi qu’une canne munie d’un gros plomb pour sonder. Lorsque le spot apparaît à l’échosondeur, nous jetons immédiatement un repère. Ce repère sert juste à ne pas perdre le spot, à cibler l’endroit « en gros », en quelque sorte. Parfois, un coup de vent suffit à perdre une structure qui semblait intéressante. Ce marqueur n’est en aucun cas bien positionné. Ensuite nous utilisons la canne à sonder pour repérer précisément la structure et/ou déterminer le type de substrat. Nous plaçons alors un deuxième marqueur au plus près de la structure. Il n’est pas évident de placer un repère pile-poil où on le désire. Le lest ne descend jamais parfaitement droit, le bateau bouge un peu… Bref, il est nécessaire de sonder une deuxième fois pour vraiment cerner ce qu’il y a au fond. On peut ensuite placer le dernier repère en fonction des critères énoncés plus haut. C’est ce marqueur qui déterminera avec précision l’emplacement du spot. Il ne reste plus qu’à retirer les deux premiers repères qui ne sont plus d’aucune utilité. Mon frère et moi avons l’habitude d’effectuer cette opération en binôme. L’un conduit le bateau et l’autre sonde et pose les marqueurs. Avec l’habitude, nous arrivons à cerner en quelques minutes des souches, des changements de substrat ou des blocs rocheux et à y placer un marqueur avec une précision chirurgicale. Cela conditionne énormément la réussite de nos parties de pêche.

Nous utilisons des lests très lourds pour nos repères, des pierres qui pèsent parfois plus d’un kilo. Si par malheur un poisson se prend dans le repère, ce dernier ne bougera quasiment pas. De même, si un autre pêcheur ou un plaisancier vient à toucher au repère il aura du mal à le bouger. À ce propos, il n’y a rien de plus détestable que de mettre une demi-heure à repérer parfaitement un spot et de se faire prendre le marqueur par quelqu’un. Pour pallier à ce problème, nous coulons systématiquement nos repères. Placés à une vingtaine de centimètres sous la surface, ils sont quasi indétectables. Évidemment, nous prenons le point GPS avant de le couler sinon il est impossible pour nous aussi de le retrouver.

Mathias a trouvé un bon spot !

Conclusion

Toute amélioration est bonne à prendre dans la pêche. Placer correctement les repères en est une. L’opération peut paraître compliquée, mais avec un peu d’entraînement, cela devient presque un automatisme. Dans tous les cas une chose est sûre, être précis dans la pêche rapporte énormément de départs et savoir bien placer un repère permet d’être extrêmement précis.

La récompense d’un marqueur bien placé !

 

Attaque d’oiseaux

Il y a quelques jours, nous avons eu la surprise de voir que certains de nos repères étaient complètement déchiquetés. Nous avons pensé tout d’abord aux hélices d’un bateau et nous avons ensuite remarqué que ce phénomène se produisait uniquement sur les repères de couleur jaune. En fait, c’étaient les oiseaux qui attaquaient nos repères, pourtant sous l’eau, croyant qu’ils étaient des petits poissons.

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