Se rendre au bord de l’eau pour passer quelques heures, passer une matinée ou une journée, cela fait partie de notre équilibre de vie de pêcheur. Besoin de se retrouver face à la nature, besoin de s’évader de notre quotidien et penser à autre chose. La pêche aux leurres des carnassiers toutes espèces confondues est certainement la pêche la plus simple à mettre en œuvre.
Inutile de stocker des boites d’asticots dans le frigo de madame, inutile de se lancer dans la grande cuisine des bouillettes ou la cuisson des graines et encore moins de courir chercher des vers de vase ou du fouillis en dernière minute. Pour aller au bord de l’eau, le pêcheur aux leurres n’a pas besoin de préparation, il n’a qu’à se saisir de sa canne, son moulinet, une poignée de leurres et l’épuisette pour profiter des quelques heures qu’il a devant lui.
Le calendrier piscicole de l’année 2017
La pêche des carnassiers ferme cette année le 29 janvier 2017, sur le domaine public de seconde catégorie, sur le domaine privé, tout dépend des règlements en vigueur. En cette période froide, il faudra naturellement se tourner vers la pêche des brochets, sandres et perches.
Le 30 janvier arrivant ce sera la trêve hivernale, l’occasion pour les pêcheurs de passer à la révision tout le matériel, vérifier les hameçons des leurres, y mettre un petit coup d’affûtage. Mettre un coup d’éponge sur les cannes, rincer les moulinets, les débarrasser de la crasse accumulée ces derniers mois, mettre un petit peu de graisse sur les engrenages et une goutte d’huile aux roulements à billes. Voici quelques heures d’occupation à venir en prévision des jours froids, une façon efficace de prolonger la vie de son matériel, tout en repensant aux bons moments passés au bord de l’eau.
L’hiver se termine et le printemps pointe déjà son nez, le 11 Mars 2017 c’est l’ouverture de la truite dans toute la première catégorie (sauf dérogation). Un mois et demi plus tard le pont du 1er mai va sonner l’ouverture de la seconde catégorie avec le retour à la pêche du brochet. Il faudra encore attendre une bonne quinzaine de jours avant de commencer à gratter le fond, les sandres par endroit étant encore sur les nids, il convient de ne pas les déranger. De même le black-bass en fonction des régions sera encore en pleine reproduction et selon les départements sa pêche ne sera autorisée qu’à partir de juin ou juillet. Les vacances estivales touchent à leur fin, septembre est là et le 17 septembre 2017 clôture la saison de pêche en première catégorie (sauf dérogation). Il ne reste que la seconde catégorie comme terrain de jeu pour aller jusqu’à la fin d’année 2017.
A travers ce calendrier, l’année se découpe en 4 périodes :
– Du 11 mars au 15 juin.
– Du 15 juin au 15 septembre.
– Du 15 septembre au 15 novembre.
– Du 15 novembre à la fermeture.
Du 11 mars au 15 juin
11 mars, l’ouverture de la truite a sonné le réveil du pêcheur aux leurres, cette date est plus l’occasion de retrouver des amis au bord de l’eau et de partager un moment d’échange convivial, qu’une réelle sortie pêche, il y a foule ! Il va falloir attendre quelques jours, pour le retour au calme des berges. Parmi les leurres qu’il va falloir avoir dans sa boîte pour réussir son ouverture il ne faudra pas oublier : les cuillères tournantes, les mini spinnerbait en hameçon simple, quelques poissons nageurs flottants et coulants, quelques petites têtes plombées pour présenter des leurres souples de type shad et finesse de 4 à 7cm. Côté conseil particulier, il est fortement recommandé d’utiliser un nylon ou un hybride en 18 centièmes maxi. La truite attaque les leurres de façon très violente, si la tresse décuple la transmission des informations, elle ne donne pas suffisamment d’élasticité pour ferrer, piquer et conduire correctement le poisson, qui en fonction de ses origines aura tendance à bondir à tout va, ou tourner sur lui-même. La tresse entraîne de nombreux décrochés même avec une longue tête de ligne en nylon, alors si vous pratiquez souvent en première optez pour une bobine nylon.
A partir du 1er mai le terrain de jeu va très nettement s’agrandir avec enfin l’accès aux fleuves, rivières, canaux et plans d’eau. L’élargissement du domaine de pêche va quasiment permettre à chacun d’entre nous d’accéder facilement à l’eau en un minimum de temps.
En seconde catégorie il faudra prendre en compte plusieurs facteurs :
Plan d’eau : la température d’eau du début de saison va déterminer la période de reproduction des cyprinidés. Les brochets se sont déjà reproduits depuis bien longtemps partout en France et se sont éloignés des bordures. Par contre, le frai des cyprinidés va les rapprocher à nouveau et ce sera l’occasion de les retrouver à portée de lancer. Inévitablement sur la période allant de début mai à mi juin la reproduction des poissons blancs va agir comme un aimant sur les brochets et silures. Il va alors falloir choisir ses secteurs de pêche proche de la végétation, des massifs d’herbier et des racines de saules.
Rivières et fleuves : il va falloir prendre en compte les niveaux d’eau, les retards de pousse de la végétation pouvant être liés à une crue de printemps, ou à un coup de froid tardif. En ce début de saison on doit retrouver brochets et chevesnes actifs. Ces derniers ne se sont pas encore reproduits. La pêche du chevesne au leurre peut se faire sur des cranks, des lipless et des micro- jigs alors que les brochets en poste répondront davantage sur des poissons nageurs de type minnow ou des shads.
A la mi-mai, les sandres quittent la garde des derniers nids et vont se mettre en quête d’une bonne table pour combler la longue période où ils ne se sont pas alimentés. Surveillez bien les poissons blancs, leur reproduction va annoncer l’heure du rassemblement des carnassiers pour le grand festin.
15 Juin – 15 septembre
Le frai se termine, les œufs finissent d’éclore et les alevins grouillent sur les bordures. Les premières perches commencent à se manifester. Elles viennent se servir parmi les alevins de toute taille sur la bordure, c’est l’occasion de lancer les premiers leurres de surface et de démarrer des pêches ludiques à vue. Début juillet la température est encore montée d’un cran, les poissons vont se positionner sous les feuilles de nénuphars, on y retrouve brochets, perches, black-bass. A cette période de l’année, il est fortement recommandé de pêcher les eaux oxygénées, les zones d’herbiers ainsi que les deux extrémités de la journée. Septembre, les températures baissent enfin et les poissons reprennent une activité plus soutenue. Les perches et les black-bass font gicler les ablettes en surface, alors que les sandres n’hésitent pas à monter tôt le matin et tard le soir sur les plages de sable. Chevesne et aspe retrouvent leur bon appétit en surface.
15 septembre -15 novembre
C’est normalement la bonne période du carnassier, tout le monde va se mettre à table pour faire du gras en prévision de l’hiver. La température de l’eau s’abaisse peu à peu, les poissons blancs se rassemblent, tout autour les carnassiers suivent leur garde manger. La pêche est relativement active, que ce soit au poisson nageur ou au leurre souple. Le pêcheur va rencontrer des poissons réceptifs, il peut donc pêcher relativement vite et battre du terrain pour multiplier les prises. Attention toutefois les entrées de bras de rivière, les confluences sont des emplacements de concentration de poissons blancs et il n’est pas rare d’y retrouver plusieurs brochets actifs en même temps, sandres, perches, silures également cela va de soit.
15 novembre à la fermeture
L’heure d’hiver est là, les journées de pêche sont cruellement courtes, le matin le gel s’installe dans les anneaux, et le soir la nuit tombe à 17h00. Pour contrer le gel, un petit coup de silicone sur les anneaux est efficace, mais seulement jusqu’à une certaine température… Il va falloir privilégier les heures chaudes de la journée et guetter le moindre radoucissement. L’activité se ralentit petit à petit mais réserve toujours de belle surprise. L’utilisation de poissons nageurs suspending permet de faire de longues pauses qui sont souvent payantes, pour les leurres souples il faut les faire évoluer sur le fond à vitesse réduite, faire un arrêt avant de redémarrer par petits bonds successifs. L’hiver les poissons sont au ralenti alors il faut leur laisser le temps de faire le déplacement.
S’équiper simplement pour se faire plaisir
Quel matériel de base pour répondre à toutes ces situations et partir serein au bord de l’eau ? La première chose à avoir est une paire de bottes, cela évite d’avoir les pieds mouillés dans les herbes hautes. Une bonne paire de chaussures pour ceux qui évoluent sur le bitume. Une sacoche pour y mettre quelques leurres, de préférence avec une ceinture ventrale en plus de la bandoulière, le poids est mieux réparti et c’est plus confortable. L’Urban Messenger Bag de Rapala est un bon exemple, il permet de loger des grandes boites pour les leurres à brochet, comme les petites pour la truite, porte-canne de chaque côté, porte accessoires et de nombreuses possibilités de rangement en font une sacoche passe-partout pour droitier ou gaucher.
Côté canne la Shimano Zodias L en deux brins égaux est parfaite pour les pêches finesses, possibilité de la mettre à contribution aussi bien sur les aspes, les truites, les perches ou les chevesnes. L’avantage de la canne deux brins est de pouvoir être glissée dans un coffre de voiture et d’être toujours disponible au bon moment. Vous pouvez même l’emmener discrètement lors d’une sortie en famille. Pour les pêches plus fortes du brochet et du sandre une canne de puissance M ou MH sera parfaitement adaptée, mais là, c’est à vous de choisir en fonction du milieu où vous allez pêcher. Vous n’aurez pas les mêmes besoins si vous pêchez en fleuve, en lac ou en petites rivières.
Pour le moulinet un Shimano en taille 2500 ou 3000 se révèle très polyvalent, les versions CI4+ permettent d’avoir un moulinet résistant, fiable et léger. Par exemple les Stradic 2500CI4+FB ou le 3000CI4+FB ne font que 190 grammes et s’adaptent aussi bien sur une canne light que sur une MH.
Une épuisette à mailles caoutchoutées évite les blessures pour le poisson, limite les odeurs et évite les crises de nerfs avec les hameçons. En ville le manche télescopique sera très pratique.
Ajoutez à cela quelques leurres durs et souples, quelques têtes plombées une tresse fine et une bobine de fluorocarbone pour les têtes de ligne et vous voilà paré pour être efficace lors de vos sorties.
Chasse de brochet dans les alevins :
En hiver les alevins sont en boule, si vous voyez des chasses de brochet qui explosent en surface sur des alevins de 3-4 cm, ne passez pas la journée dessus, vous n’attraperez pas ce brochet, car il chasse en aspirateur. Il ouvre la gueule et fonce dans le tas sans viser. Alors il ne ciblera pas plus votre leurre que ses proies, votre seule chance, que votre leurre soit sur la trajectoire, mais ça c’est de la loterie !!!