Comment pêcher les carnassiers en topwater ?

La pêche des carnassiers aux leurres a toujours été une pêche active,  pleine de recherches sur le positionnement des poissons dans leur milieu. Les touches sont des moments d’immense satisfaction qui viennent comme une récompense. A la belle saison, dès que les températures montent, que les nouvelles générations d’espèces aquatiques naissent, l’activité de la majorité des carnassiers  s’oriente vers le haut.

Que ce soit les grenouilles, les alevins ou toute autre espèce, les juvéniles vont devoir se confronter aux prédateurs aquatiques. Il est alors tout à fait possible de faire le plein de sensations et d’émotions en utilisant la pêche de surface, mais quels leurres privilégier pour quelles espèces et où?

Avant de s’attaquer aux poissons, pensez au matériel :
Pour la pêche aux leurres de surface, les cannes avec une action modérée seront à privilégier, elles permettent plus de souplesse pour l’animation du leurre, ainsi qu’une plus grande facilité pour le carnassier à aspirer le leurre lorsqu’il est en tension avec la ligne. Une canne d’action trop rapide aura pour effet de bloquer l’aspiration avec de nombreux ratés.
La tresse ou le nylon ? Ni l’un ni l’autre, mais les deux sont intéressants et ont leurs avantages. La tresse permet des lancers très longs mais manque d’élasticité, pour gagner en souplesse il faut ajouter une longue tête de ligne (3m). Sur les petits leurres, le nylon présente l’avantage par rapport au fluorocarbone de flotter  et de conserver  une élasticité, contrairement au fluorocarbone qui est plus raide et  plus dense, il aura tendance à couler.
Pour les secteurs encombrés, nénuphars, roselières, frondaisons et bois privilégiez des ensembles plus costauds qui vous permettront de treuiller le poisson hors de sa cache. Un bon moulinet casting, une canne forte, une tresse forte pour résister à l’abrasion, une tête de ligne en fluorocarbone et c’est parti pour jouer dans la jungle aquatique.

La perche

Le carnassier le plus répandu et le plus accessible pour tous. Dès fin juillet les perches sont tournées  vers les alevins qui font désormais quelques centimètres. Leurs chasses se caractérisent par un alevin ou un poisson blanc qui prend la fuite en surface comme un ricochet. La perche le poursuit en essayant de le gober en surface. Il n’est pas rare de voir le poissonnet pourchassé s’échouer sur la berge. La perche attend souvent quelques secondes, le nez collé à la berge dans l’espoir  que la victime retombe à l’eau. Elles sont magnifiques dans ces moments toutes nageoires dehors. Les chasses sont bruyantes et font un bruit très proche de celui émis par les poppers. Pour le choix des leurres, justement faites jouer la concurrence avec les poppers. Une animation rapide du popper en surface simule à merveille la chasse aussi bien sur le plan sonore que par les éclaboussures émises. La réaction des autres perches ne se fait généralement pas attendre. Les alternatives au popper sont le crawler et le stickbait. Assez peu utilisé, le crawler présente l’intérêt de pouvoir être animé juste en moulinant. Le stickbait gagnera à être animé en « walking the dog » sans faire d’arrêt.
Les perches peuvent être gourmandes, mais même si elles sont capables de se jeter sur un leurre de 15 cm, il faudra privilégier des leurres entre 5 et 10 cm coloris naturels, transparents ou flashys.

Quelques leurres qui fonctionnent très bien : Storm Gomoku Pencil & Popper, Lucky Craft  Sammy 65 – Bevy Pencil, Sakura Chupo 80 F.

La perche est une adepte de la surface, dès la période estivale jusqu’à l’automne, ses chasses se voient de loin.

Le chevesne

Marrant et parfois frustrant tellement il peut prendre le temps d’observer, ce cyprinidé est capable de s’alimenter de baies ou de se révéler carnassier. Très bien représenté, il monte en surface dès le mois de juin, jusqu’aux derniers beaux jours de l’automne. Pour le tenter il faut jouer de la finesse, les cannes Ultra  Light sont un vrai régal, une fine tresse, et une tête de ligne en nylon fin vont permettre de présenter au ras des berges ou sous les arbres des imitations d’insectes en surface. Les imitations de fruits commes les cerises, les mûres sont aussi très efficaces. Quand ils sont sur les alevins en prédation, les petits poppers et stikbaits sont très rentables pour peigner les grandes superficies. Ses postes de prédilection sont : sous les branches, dans le courant derrière la végétation ou les obstacles, ils attendent tranquillement qu’une proie passe à porter pour la gober. Pour tout ce qui est insecte, animation minimale, le simple poser correct est suffisant pour provoquer la touche. Ne posez pas sur le nez du poisson et ne passez pas le fil sur le poisson vous le feriez fuir. Dans le courant posez en amont, 50 centimètres plus haut, par eau calme, posez derrière lui généralement le poisson se retourne sous l’effet de la surprise et se saisit violemment du leurre. Il  ne prend pas le temps d’analyser la situation. Si on lui laisse le temps, il arrive que régulièrement le chevesne vienne se coller le nez au leurre, tourne autour puis parte pour parfois  revenir, c’est un poisson qui peut rendre fou. Sur les stickbaits, animation sans stop, les attaques sont plus franches et plus violentes, mais attention si le poisson vous voit, il se détournera du leurre.
Les leurres à utiliser vont de 1,5cm à 6 cm.

Les imitations d’insectes qui fonctionnent très bien :  Sakura  Noto bug, Illex Woodlouse, imitation de mûres.
Les stickbaits et poppers : Rapala Ultra light Popper, Sakura Naja Sub 65, Smith Towady.

La fin de l’été c’est la pleine période d’activité des aspes en surface, ça va durer environ deux mois, en fonction des conditions météo.

Astuce du « walking the dog »  avec les StickBaits:

Bien que les leurres soient de plus en plus performants et facile à animer, quelques conseils simples pour une belle animation en « zig-zag » :
– Ne pas bloquer le leurre au niveau de l’attache, utiliser un noeud en forme de boucle ou un noeud non serré sur l’oeillet. Un noeud sur un anneau brisé est une très bonne solution.
– Ne pas brider le leurre avec une tête de ligne trop forte, pour le brochet on privilégiera un titane fin.
– Le mouvement à effectuer pour obtenir une nage correcte est assez simple, j’ai l’habitude d’expliquer qu’il suffit d’imaginer que l’on bat les oeufs avec un fouet dans un saladier, essayez c’est simple et efficace.

Le black bass

 Dés l’ouverture, ils ont naturellement la tête en l’air, que ce soit pour intercepter une libellule, une ablette en pleine eau, ou une grenouille dans les nénuphars, les bass ont les yeux en l’air. Jusqu’à fin octobre il sera possible de les pêcher en surface. Les postes de bordure sont des postes particulièrement prisés par ces derniers, ils attendent qu’une proie tombe pour s’en saisir. Cela peut être un petit rongeur, un insecte, une grenouille ou tout simplement un poisson qui longe la bordure. Ces diables verts aiment chasser en embuscade, n’importe quel obtacle peut leur servir de cache. Les objets flottants en pleine eau sont à prospecter systématiquement, comme le dessous des frondaisons ou les bancs de nénuphars.
Pour passer au dessus des herbiers ou sous les frondaisons les grenouilles sont particulièrement indiquées, munies de système anti herbe, elle sont capable de passer partout, attention à bien appuyer le ferrage pour sortir le poisson de l’obstacle. Les montages non plombés avec hameçon  texan ramenés en buzzing au dessus des herbiers peuvent paraître simples, mais ils sont ultra efficaces avec un grub ou un shad qui a la queue qui brasse la surface.
Pour les zones plus libres, on utilisera stickbaits, crawlers, poppers, leurres à hélice ou tout autre leurre de surface. Le bass à grande bouche n’a pas peur de grand chose, il mémorise par contre très vite. Ces attaques sont parfois fulgurantes, parfois furtives, mais quel combat derrière, baissez la pointe de la canne pour ne pas le voir se décrocher au cours d’une des multiples chandelles.

Les leurres qu’il vous faut : Lucky Craft Gunfish 95, Sammy 60 & 100 –  Deps Basirisky Hard Belly 60, hameçons VMC swimbait 7346 FB avec palette et les VMC texan renforcé 7348 WG pour tous les endroits encombrés.

Le Bass fait parti des poissons les plus ludiques à pêcher en surface, ses attaques ne vous laisseront pas indifférent !!!

Le brochet

La recherche spécifique du brochet en surface peut se faire de juin à octobre dans les plans d’eau peu profonds ou à forte végétation aquatique. Il est capable des attaques les plus fulgurantes comme des plus fantasques. Dissimulé à l’ombre des feuilles de nénuphars quand le soleil est au zénith, ou dans les herbiers, il est en embuscade. Quand on prend le temps de l’observer dans son milieu naturel, sur les cibles arrêtés, le brochet vise sa proie, met sont corps en forme de « S » et se propulse sur sa proie à très grande vitesse, tellement vite que la moindre erreur de trajectoire se traduit par un échec de l’attaque. Il passe au dessus, à côté  dans le vide. Lors de la pause sur un stickbait, il arrive parfois de  le voir jaillir hors de l’eau et retomber à plus d’un mètre du leurre. Face à ce grand maladroit il ne faut pas hésiter à faire des grandes pauses, ou utiliser des leurres avec une trajectoire rectiligne. A ce petit jeu les grenouilles, les crawlers et les buzz baits font la différence. Pour toutes les zones encombrées, un fluorocarbone de gros diamètre 0,80 mm au moins permettra de limiter les coupes et l’abrasion. En eau libre un brin de titane apportera plus de souplesse au montage.


Les leurres à privilégier : River2Sea Whopper Plopper, Sakura Bubble Frog, Storm Buzzbait R.I.P weedless Buzzer.

Une animation rapide sous la pellicule a fait craquer ce joli poisson !

L’aspe

Animation ou non animation des leurres ?

Quel que soit le leurre, ce dernier est pêchant dès son entrée dans l’eau, le « PLOUF » provoqué par la grenouille dans les roseaux ou le « PLOC » provoqué par l’insecte qui tombe de la branche sont des signaux sonores pour les carnassiers qui sont à l’affût. Le poisson va alors se déplacer vers le point d’impact sur l’eau et parfois s’en emparer sans attendre. Pour décider le poisson qui aurait fait le déplacement une simple vibration du leurre suffira souvent à décider le carnassier, sinon il faudra démarrer l’animation.

Assez peu répandu sur la France, ce cyprinidé d’eaux vives est quasiment exclusivement carnassier. Son activité de surface débute en juin, jusqu’à mi novembre. On le trouve la majeure partie du temps dans les zones de courant en poste derrière les obstacles ou dans les zones calmes mais en mouvement. C’est un poisson qui a la particularité de se déplacer en permanence. Ses chasses explosives s’entendent de loin, mais si vous n’êtes pas à distance de lancer, ce sera trop tard, le poisson aura déjà bougé ! Au lieu de courir derrière les chasses, privilégiez la prospection des postes que l’aspe va fréquenter au cours de la journée. Les zones de courants, les bordures avec de la végétation qui abritent les alevins seront des points de passage obligatoire. Pour tout ce qui est courant, privilégiez des leurres de type  stikbaits avec billes qui se repéreront de loin dans le bruit des courants. Dans les zones calmes, parfois il est nettement préférable de ne pas mettre de billes, surtout sur les secteurs fréquemment pêchés. De très bons résultats sont également enregistrés avec les leurres à hélices, ou les leurres évoluant juste sous la pellicule. Les leurres denses sont très utiles car ils permettent d’atteindre de très longues distances et de prospecter de grands secteurs. Avant de lancer le premier leurre, pensez à desserrer le frein du moulinet pour ne pas vous faire exploser les hameçons à la touche qui peut survenir jusqu’au dernier moment.
Pour les leurres, il faut calquer sur la taille des proies que chassent les aspes, parfois ça peut aller de 3cm jusqu’à 12 cm.


Quelques idées : Storm So Run Sinking Pencil, Rapala Skitter V, Jackson Debu Nyoro 85, Illex Bonnie 95 et Water Monitor 85.

Pour l’aspe, même la pluie ne doit pas vous faire peur, la surface reste efficace.


La pêche en surface, c’est avant tout une pêche émotionnelle où il faut savoir garder son calme. C’est difficile, mais tellement bon de voir un « V » se lever dans l’eau derrière le leurre, avant que l’explosion ne se produise ou que le « V » disparaisse. Dans les roselières, les brochets en poste attendent les grenouilles au « PLOUF » une vague démarre dans une trouée et le brochet fonce sur la grenouille gueule grande ouverte, attendez que le poisson pèse sur la ligne pour ferrer. Tous ces poissons ont leurs particularités dans la prédation et dans le comportement d’attaque. Ce qu’il y a d’extraordinaire et addictif dans cette pêche, c’est de pouvoir  assister à l’attaque en direct !!

La pêche aux leurres de surface, une pêche explosive qui demande une grande maîtrise pour ne pas ferrer sur l’émotion !

Quelques règles à respecter :

Zen attitude, pour cette pêche c’est bien le maître mot. Il ne faut pas ferrer à vue, au risque de retirer systématiquement le leurre de la gueule du poisson. Faites preuve de patience, laissez le temps au poisson de se saisir du leurre et de peser sur la ligne. C’est seulement à ce moment que le ferrage pourra intervenir. Si le poisson rate sa cible accélérez le mouvement, neuf fois sur dix le prédateur reviendra à la charge pour se saisir de sa proie. Fermez les yeux et attendez que la ligne soit en tension !

Quitter la version mobile