Construire une ligne destinée à la pêche de la carpe au coup nécessite l’utilisation de plusieurs éléments tels que le fil, le flotteur, les plombs et l’hameçon. Dis comme cela, on pourrait croire que c’est facile mais il y a quand même quelques subtilités et autres astuces…
Pour monter la bonne ligne en fonction des conditions de pêche du jour, il y a une série de choix à faire afin de s’adapter au poisson recherché, au type de poste pêché, aux conditions météo… Il est toutefois possible de rester simple, et il n’est pas nécessaire de garnir sa boîte de pêche de dizaines de flotteurs différents ou de toutes les formes d’hameçons disponibles sur le marché.
Commencer par le fil
Pour commencer, il faut choisir le diamètre du fil utilisé qui est dépendant notamment de la taille et de la difficulté des poissons recherchés, de la présence d’obstacles… En général avec quelques bobines du 18 au 25/100, l’essentiel des pêches en carpodrome est couverte, un peu plus fin, s’il s’agit d’une pêche de petits poissons et on peut monter en 30/100 et plus dans la recherche des spécimens. Ensuite, le flotteur : forme, portance, matériaux qui composent l’antenne et la quille. En général un flotteur de forme goutte d’eau, relativement trapu, d’une portance entre 0.4g et 1g permettra de faire face à la plupart des situations. Un petit flotteur plus compact permettra de s’adapter aux pêches de bordure, où la discrétion est de mise pour traquer les carpes dans de faibles profondeurs d’eau. Il y a enfin des flotteurs plus spécifiques, adaptés à des types de pêche particuliers comme la pêche à la pâte par exemple qui nécessite des flotteurs avec des antennes plus longues. Vient ensuite le choix de la fixation du flotteur : soit de manière classique avec la ligne qui passe dans un œillet au niveau du corps du flotteur puis le long de la quille avec une série de bagues en caoutchouc (en haut sur la photo n°2). La deuxième méthode nous vient des pêcheurs asiatiques qui fixent leurs longs flotteurs destinés à la pêche à la pâte à l’extrémité de la quille par une tétine qui est bloquée sur la ligne à l’aide de plombs fendus (en bas sur la photo n°2).
En haut, le montage classique d’un flotteur permet une meilleure conduite de ligne. En bas, le montage à l’aide d’une tétine offre plusieurs avantages : une ligne qui s’emmêle moins, on peut changer le flotteur sans changer de ligne, le flotteur est moins sujet à la casse lors des décroches.
Puis la plombée et l’hameçon
Maintenant, le flotteur doit être équilibré grâce à une série de plombs que l’on pince sur le fil. Les plombs cylindriques sont les plus adaptés pour les pêches en carpodrome parce qu’ils bénéficient d’une ouverture plus large qui va permettre une mise en place plus aisée sur la ligne. Pour préserver la résistance globale de l’ensemble, il est important de couper la partie du fil qui a servi à serrer les plombs, avant de poursuivre le montage, car celle-ci a été fragilisée par cette étape. Le flotteur est fixé à la ligne et il est parfaitement équilibré par la plombée, à la base de l’antenne. Pour poursuivre, il faut décider de la façon dont on monte l’hameçon : en direct ou à l’aide d’un bas de ligne. Pour les pêches fortes de gros poissons ou les pêches d’obstacles, on utilise en général un montage en direct, c’est-à-dire que l’hameçon est accroché directement au bout de ligne. Grâce à cette façon de faire, on élimine tous les nœuds superflus pour obtenir une résistance globale plus importante. En adoptant un montage avec un bas de ligne, on obtient par contre une ligne qu’il sera plus facile d’adapter aux conditions de pêche en modifiant la partie terminale pour pêcher avec des appâts différents ou en adoptant par exemple un montage au cheveu, trop fastidieux à réaliser en direct. Le bas de ligne permet également, en cas de casse, de ne pas avoir à refaire toute la ligne, il suffit de changer le bas de ligne qui est réalisé dans un fil de résistance inférieure au corps de ligne.
La bonne longueur
Le montage est presque terminé, il faut maintenant déterminer la longueur de la ligne, avant de couper le fil de la bobine, qui est dépendant de la profondeur de pêche et de la longueur de bannière souhaitée. Pour une profondeur d’eau d’un mètre, il faut donc prévoir au moins un mètre cinquante de fil pour réaliser la ligne. Dernière étape, il suffit de réaliser une boucle qui va permettre d’accrocher la ligne au connecteur fixé au bout de l’élastique. Avant de commencer à pêcher, il faut sonder le coup pour déterminer exactement la profondeur de pêche. Une fois cette opération réalisée, la longueur de la bannière (longueur entre le flotteur et le bout de la canne) doit être ajustée à une quarantaine de centimètres pour proposer des conditions de pêche confortables. Plus courte, elle sera plus réactive au ferrage et dans la conduite de la ligne mais moins confortable car la canne devra rester parfaitement immobile pour ne pas faire bouger l’appât au moindre mouvement. Plus longue, elle offrira par exemple une prise au vent trop importante et un mou au ferrage provoquant des loupés. Enfin, la ligne est prête ! Reste plus qu’à escher un appât pour se faire plaisir avec quelques carpes…