La pêche de la truite est passionnante, c’est un fait, d’ailleurs de nombreux pêcheurs ne pêchent que ce poisson. Pour leurrer la truite une multitude de techniques existent, ce qui peut perdre le pêcheur qui débute. Abordons les dans ce dossier et trouvons celle qui nous plairait pour commencer.
Dans cet article, nous parlerons des techniques de pêche à la truite en milieu naturel, de la pêche au toc au vairon manié en passant par les pêches aux leurres. Elles possèdent toutes un intérêt à être pratiquées selon notre caractère de pêcheur, le milieu et la saison ; il serait alors absurde de ne pas exposer leur complémentarité et leurs points forts pour affiner le choix d’un débutant.
Localisation de la truite et constat
Commencer la pêche à la truite n’est pas aussi simple que la pêche des carnassiers car sa représentation géographique est bien plus faible. Pour faire simple, pêcher la truite sauvage* en rivière ou en lac, c’est pêcher sur les lots des AAPPMA* qui présentent une gestion cohérente des milieux et qui ont compris que si nous pêchons dans des eaux de grandes qualités la truite sera présente en nombre. Nous savons que dans certains départements des associations sont entrées dans une démarche « zéro alevinage » depuis plusieurs années pour protéger leurs truites de souches autochtones* et nous pensons qu’il est bon de les appuyer dans ce sens en pêchant leurs zones de pêche. Pour débuter, il vaut mieux pêcher une ou deux truites sauvages ou autochtones qui se nourrissent normalement que vingt pseudo truites de bassin qui se jettent sur tout ce qui bouge… Mais pour prendre des truites, en plus des paramètres de nutrition, il faut maîtriser une ou plusieurs techniques de pêche.
Les techniques de pêche de la truite sauvage
Nous pouvons les résumer en deux groupes : les pêches aux leurres et les pêches aux appâts naturels. Chacun des groupes contient deux types de techniques différents qui, pour le premier sont la pêche aux leurres et la pêche à la mouche, et pour le second, la pêche au toc et la pêche au manié.
Les pêches aux appâts naturels sont les plus anciennes historiquement puisque leurs origines remontent bien avant les égyptiens… Pour pêcher ainsi nos ancêtres et nous même, pêcheurs actuels, utilisons tout ce que la nature possède comme apports nutritionnels aux poissons. Pour faire simple, du ver de terre à la mouche à viande en passant par le vairon ou le ver de farine, tous les insectes vivants, terrestres ou aquatiques, et les poissonnets font l’affaire pour séduire dame fario. Alors que les pêches aux leurres, dont l’émergence se situe au temps des romains, utilisent des leurres tout droits issus des ressources imaginatives et d’observations des pêcheurs.
La pêche au toc
Pratiquée en rivière à l’aide de différents types de canne en termes de longueur et d’action, son but est d’amener par l’action du courant sur notre ligne le plus naturellement possible un appât à la truite pour qu’elle le saisisse. En théorie, il suffit de quelques plombs montés à l’amont d’un hameçon sur lequel on accroche un appât, avec ou sans un petit flotteur selon la vitesse du courant ; et de laisser l’ensemble dériver le long des obstacles grâce aux différentes veines de courant. Si nous voyons un arrêt ou le flotteur s’enfoncer il faut ferrer immédiatement car c’est une truite ou un obstacle. En pratique c’est un peu plus compliqué mais au moins, avec cette explication très simple nous pouvons commencer à pêcher. Durée de la découverte pour acquérir des bases : 1 journée.
La pêche à l’anglaise ou à la bombette
Utilisées essentiellement en lac, ce sont deux techniques qui permettent d’atteindre les truites à grande distance et donc de les solliciter en toute discrétion et plus loin qu’avec des techniques de pêche aux flotteurs traditionnelles. Il nous est utile de savoir que c’est le choix du poids du flotteur anglais ou de la bombette qui détermine le jet et que cela ne sert à rien d’être trop lourd, nous devons rester dans la puissance des cannes. En ce qui concerne les bombettes il en existe de différentes immersions, de la flottante à l’extra plongeante, souvent noire et rouge pour la première, incolore pour les intermédiaires plongeantes et toutes noires pour les extra plongeantes. Certaines présentent un numéro de 0 à 8 qui est l’affondenti, 0 étant flottant et 8, extra plongeant. Le bas de ligne, composé avec peu ou pas de plomb dans ces deux techniques mesure au minimum 80 cm et peut aller jusqu’à 3m pour les eaux cristallines. L’action de pêche est très différente puisqu’elle consiste pour la pêche à l’anglaise à utiliser les vents comme moteurs de dérive alors qu’avec la bombette nous moulinons à différentes vitesses. La touche à l’anglaise se matérialise par un enfoncement du flotteur alors que la bombette est une tape franche lorsque nous ramenons notre appât. Durée de la découverte pour acquérir des bases et une réflexion sur ces pêches : 1 journée.
La pêche de la truite au manié
Que nous pêchions en rivière ou en lac, c’est une pêche d’animation puisqu’elle joue sur le principe d’utiliser un petit poisson, un vairon ou une ablette, comme appât. Après l’avoir assommé, nous le fixons sur une des différentes montures plombées existantes selon l’animation recherchée et les profondeurs à explorer. Il existe 5 montures très connues qui sont : l’Arielle, la Drachkovitch, le clou, la godille et la bohémienne. Pour pêcher nous lançons alors le petit poisson proche des obstacles ou postes que nous pensons être occupés par une truite et l’animons de façon à faire croire à la truite que nous sommes un poissonnet en difficulté. L’attaque est souvent brutale et il faut ferrer immédiatement mais avec douceur car dans la majorité des cas la truite s’est ferrée toute seule. Durée de la découverte de cette pratique pour acquérir des bases : 1 journée.
La pêche de la truite aux leurres
Pratiquée en rivière et en lac, qu’elle soit aux poissons nageurs, à la cuiller tournante ou ondulante, la pêche aux leurres est de plus en plus utilisée grâce à sa mise en œuvre rapide. Avec l’avancée technique des matériaux nous trouvons dans le commerce une grande diversité de leurres et de matériels à tous les prix facilitant ainsi l’accès à cette pêche. Il suffit d’une canne, d’un moulinet, de son fil et d’un leurre pour commencer à s’amuser. Même si les débuts en rivière sont plus difficiles qu’en lac, souvent la précision du lancer ou la façon de lancer est responsable des nombreux accrochages, c’est une pêche productive et passionnante. Nous voyons nos leurres évoluer en les ramenant simplement ou en les animant par petites ou grandes tirées simulant ainsi une proie en difficulté. L’attaque de la truite est comme au manié très marquée et le combat qui suit l’est tout autant. Durée de la découverte pour acquérir des bases techniques du lancer et des premières animations : 1 journée.
La pêche de la truite à la mouche
Mise en œuvre sur tous les milieux, la pêche à la mouche est certes la plus esthétique et la plus versatile mais n’en demeure pas moins la plus difficile à commencer. Les connaissances sur la bonne gestuelle, le milieu aquatique et les mœurs de vie de la truite doivent être parfaites pour obtenir le résultat escompté et ce n’est pas en une seule journée de pratique que l’on peut dire que nous sommes arrivés au premier niveau. En plus de ces contraintes, le matériel est spécifique et il faudra le choisir selon le milieu pêché et les pêches à la mouche pratiquée car il existe 4 techniques : sèche, nymphe, noyée et streamer. C’est pourquoi nous pensons qu’il vaut mieux utiliser les services d’un guide professionnel pour apprendre. En plus d’un gain de temps, il vous enseignera les bon gestes, la connaissance du milieu, vous prêtera le bon matériel et vous expliquera comment l’utiliser et le choisir. Durée de la découverte seul pour acquérir des bases minimales : 1 mois avec du valium pour éviter les crises de nerfs. Avec un guide, 2 à 3 jours maximum pour devenir autonome.
Le caractère du pêcheur
C’est l’élément déterminant dans le choix de la technique pour commencer à pêcher la truite. Si nous sommes d’un caractère contemplatif, les pêches en lac à l’anglaise ou à la bombette seront plus en adéquation alors que si nous sommes plutôt nerveux, les pêches actives comme le toc, la mouche, le manié ou les leurres seront plus notre tasse de thé. Il reste le cas du nerveux-rêveur qui a bien compris que pour se faire plaisir il faut découvrir toutes les techniques pour proposer à la truite ce qui marchera le mieux au moment de sa pêche. Ce qui compte, c’est de passer un bon moment en pleine nature en prenant du poisson si possible. Le pêcheur à la truite est un vrai gestionnaire des milieux et nous pensons que les nouvelles générations doivent préserver ceux-ci limitant au maximum la capture de ces magnifiques poissons pour que notre passion commune subsiste encore longtemps.
Pour conclure
S’il est un choix difficile, c’est bien celui de prendre une décision mais gardons à l’esprit qu’il faut bien un début à tout alors…. Allez-y, jetez vous dans cette découverte de la pêche à la truite sauvage et après tout, il n’y a pas d’âge pour apprendre et se faire plaisir. Une technique vous intéresse, n’attendez pas, découvrez-la seul ou en bonne compagnie, comme celle d’un enseignant technique dont c’est le métier, un guide de pêche professionnel comme votre serviteur !
Définition *
- AAPPMA : sigle qui signifie : association agrée pour la protection et la préservation des milieux aquatiques. Elles en ont le nom mais rarement l’envie…
- Sauvage : se dit d’un poisson issu de l’alevinage ou du milieu naturel apte à se reproduire dans le milieu.
- Autochtone : se dit d’une truite génétiquement pure, adaptée à son bassin versant et qui donne naissance à des descendants capables de survivre aux pires conditions climatiques subit par son milieu comme des crues millénaires.
Vous aimez pratiquer la pêche à la truite? Alors découvrez comment pêcher la truite en utilisant différentes techniques de pêche efficaces.