L’efficacité des petites graines et autres particules sur certaines eaux n’est plus à démontrer. L’abondance de particules déclenche souvent un pic d’activité chez les gros cyprinidés, parfois même, de véritables frénésies alimentaires. Les pêcheurs au coup et au feeder l’ont d’ailleurs très bien compris, les particules activent et fixent le poisson durablement sur une zone. Une question se pose alors, comment sélectionner les carpes avec des micros graines sans « empiler » les blancs ?
Le bogey, un fixateur de particule révolutionnaire
Le bogey est une pâte collante développée par la célèbre marque Kryston. Cette gomme est gluante elle permet de créer de superbes appâts compacts et solides à partir de petites particules. Il s’agit d’une gomme semblable à de la gelée incolore, elle est sans goût, sans odeur et non toxique. A l’image de la pâte à modeler ou de la pâte à fixer, il est possible de créer des « billes » de n’importe quelle taille, voire même, de n’importe quelle forme. Les graines sont relativement bien collées et la résistance aux attaques des indésirables est plutôt correcte.
Il est également possible de venir camoufler son hameçon avec du bogey en y collant par exemple du chènevis ou du blé. En utilisant un hameçon à tige longue, il est possible d’obtenir une forme de porte-bois (phrygane) qui augmente considérablement la discrétion du montage, c’est assez bluffant.
Quelles particules utiliser ?
Les petites graines sont à privilégier. En tête de file, le chènevis et le blé pour ne citer qu’elles. Il est cependant possible de coller toutes sortes de graines à condition qu’elles soient sèches et crues : maïs, millet blanc/jaune/rouge, mélange à pigeon, avoine, orge, seigle, sarrazin …etc. Il est donc fondamental de garder une petite quantité de graines sèches avant la cuisson spécifiquement pour les coller avec du bogey. Les pots de pop-up, relativement étanches et peu encombrants, conviendront parfaitement à cet usage, pensez à en garder quelques-uns !
Dans la famille des particules à coller, les épices ne sont pas à négliger et peuvent venir compléter et bonifier un mélange classique de graines. Le fort pouvoir des épices en termes d’attractivité reste très intéressant, notamment en eau froide. De façon non exhaustive et parmi les épices en graine, les choix sont nombreux : la coriandre, les différents poivres, le pavot bleu, le lin, le cumin, le fenouil, le carvi noir, l’anis, l’aneth… et bien d’autres. Le nombre de combinaisons possible est infini, il suffit de laisser libre cours à son imagination, à ses envies, à ses croyances. Les mélanges blé/cumin, chènevis/coriandre ou encore millet/poivre, devraient largement ajouter du piquant à vos pêches !
Parmi les autres particules collables avec du bogey, il est également possible d’utiliser des graines broyées ou concassées à partir du moment où il n’y a pas de farines fines (la farine sur le boguey a un peu le même effet que la poussière sur le scotch…. « c’est pas ouf » comme disent les jeunes). Par contre, utiliser de la tigger broyée permet de reproduire ce qui se passe au fond de l’eau, lorsque les carpes mangent et expulsent des tigrées depuis quelques jours.
Quand utiliser le bogey ?
L’utilisation du bogey prend tout son sens dès lors qu’un amorçage à la petite graine est mis en place. Un amorçage à la micro-graine donne souvent de bon résultat dans plusieurs cas de figures :
- Lorsque la pression de pêche est importante et que les carpes se méfient des bouillettes standards ;
- Lorsque la densité de carpes est conséquente et que les amorçages classiques disparaissent trop vite ;
- Lorsque les carpes ne connaissent pas la bouillette (absence de pression de pêche) ;
- Lorsque le stock de bouillettes est limité pour des raisons de stockage en session longue, de transport ou des raisons financières. Le coût de la graine n’est pas excessif et elles peuvent se cuire au bord de l’eau (plus facile à transporter cru).
En créant un amorçage de zone à la petite graine, les poissons restent plus longtemps sur la zone afin de nettoyer la multitude de particules qui tapis le fond. Qui dit poissons stationnant longtemps sur la zone de pêche dit plus de chance de les capturer…
Par ailleurs, c’est en toute logique que les petites graines attirent les poissons blancs, en particulier, les brèmes, les barbeaux et les gardons… Le fait de faire renter tous ces poissons blancs sur la zone provoque une véritable concurrence alimentaire interspécifique. Au grand jeu, gagne celui qui mange avant les copains, celui qui mange le plus vite. Dans ce cas de figure, les carpes se montrent souvent moins méfiantes et ainsi, plus capturables. Bref, créer de l’activité sur sa zone de pêche est toujours intéressant. Qui peut nier l’attractivité d’un tapis de chènevis ou de mélange à pigeon disposé autour du montage ? L’utilisation du bogey permet alors de proposer une grosse bouchée de ces micro-graines, bouchée que seules les carpes pourront engamer. Plus qu’un « gadget blingbling », le bogey est un outil au service des pêcheurs, laisser traîner un pot quelque part dans un carryall peu rendre bien des services !
Conseils d’utilisation
- N’utilisez que des graines sèches et non cuite (une fois collé, les graines restent en place dans l’eau).
- Malaxez bien la pâte avec les doigts pour la chauffer avant de coller les graines. Si le bogey est trop froid, n’hésitez pas à le chauffer rapidement avec la flamme d’un briquet.
- Evitez la poudre ou les farines fines.
- Ne colle pas bien les corps gras comme les pellets de poissons.
- Possibilité de coller des asticots (je n’ai jamais essayé)
- Bonne compatibilité du dispositif avec les liquides, dips, goo et autres boosters.
- Pour en faire un appât flottant emprisonnez une pop up (ou du liège) au cœur de la boule puis collez les graines.