Quand faut-il relancer sa canne quand on pêche la carpe ?

Effet de mode ou  nécessité, on croise de plus en plus de carpistes pêchant avec deux ou trois cannes par souci de discrétion, ce qui n’empêche pas certains de retendre leurs cannes en dépit du bon sens. Pourtant, les bruits occasionnés par un replacement des lignes peuvent s’avérer tout aussi contreproductifs et faire fuir les poissons loin des spots.

Tous les pêcheurs s’accordent à dire que la discrétion est gage de réussite au bord de l’eau : tout doit être fait pour éviter d’alerter les poissons de notre présence et des pièges qui leurs sont tendus. La tendance actuelle consistant à éviter de tendre des toiles d’araignées gênant le déplacement des poissons n’a pas de sens si des bruits, des lumières et autres manifestations humaines viennent les déranger dans leur milieu de vie.

Retendre ses cannes quand on pêche la carpe
Quand la canne bien placée rapporte gros !

Quand la discrétion s’impose…

Il existe des eaux où les poissons qui se manifestaient pourtant bruyamment quelques instants auparavant disparaissent au moindre bruit exogène causé par l’activité de l’homme. Mon ami Mathieu m’a expliqué que, sur certains biefs de sa rivière préférée, les carpes peuvent cesser toute activité dès qu’elles entendent l’impact des bouillettes crevant la surface, la solution consistant alors à déposer discrètement montage et amorçage, main immergée dans l’eau. La tactique de pêche mise en place par le pêcheur influe sur ses résultats et sur la taille des poissons amenés à l’épuisette. Les spécimens et les petites carpes ayant des comportements et des habitudes alimentaires très différents, les approches sont à étudier en fonction des poissons ciblés. On peut toujours espérer capturer un gros fish au milieu de multiples autres prises de faible poids dans certaines conditions particulières et de boulimie au fond de l’eau, mais la pêche de rendement amène parfois le carpiste à passer à côté des plus gros poissons du lac qui évitent l’agitation des spots trop attractifs. La plupart des spécimens, souvent de vieilles carpes, préfèrent la quiétude à l’agitation causée par de petits poissons s’alimentant, même si certaines de leurs congénères se font prendre et reprendre tout au long de l’année et semblent avoir adopté les bouillettes comme source principale d’alimentation.

Canne tendue dans une baie et qui pêche pour un poisson…

Pêcher pour un poisson

Il m’arrive de pêcher en certaines occasions pour un seul poisson par canne tendue et par nuit. Bien qu’il soit frustrant de contempler une canne posée sur son support et qui ne pêche plus, mes sessions passées en certains lieux et l’analyse que j’en ai fait m’amène à penser que je ne prends pas davantage de poissons en voulant à tout prix retendre la canne en question quand j’utilise le bateau, et surtout pas les spécimens ciblés. Cette approche peut être privilégiée en des lieux où les carpes sont peu nombreuses à l’hectare ou qui connaissent une pression de pêche constante. Les nuisances occasionnées par l’utilisation de l’échosondeur, par la navigation autour des spots pêchés ou encore par un amorçage lors des phases nocturnes d’alimentation peuvent expliquer le phénomène. L’utilisation des rames améliore certes la discrétion mais pagayer peut également devenir une source de bruit qui sera associée à un moment ou l’autre à une forme de danger par les poissons.

Il m’arrive de pêcher en certaines occasions pour un seul poisson par canne tendue et par nuit.

Bien sûr, d’autres spots peuvent être abordés différemment, notamment s’il est possible de lancer les cannes du bord et si un cheptel important entraîne une concurrence alimentaire pour des poissons dépendants de la nourriture exogène offerte par les pêcheurs. Heureusement pour nous, il existe encore des lacs sur lesquels les carpes sont conditionnées par les amorçages et arrivent sur les spots dès que quelques bouillettes sont « cobratées »…

Poisson qui visitera la baie la nuit, et le matelas de réception !

Les conditions pour cibler un poisson avec une canne qui ne sera pas retendue

 La tactique consistant à pêcher sans chercher à retendre systématiquement sa canne implique de s’assurer que l’esche restera à disposition d’un spécimen qui pourrait s’y intéresser puisqu’il n’est pas question de multiplier les captures. Les appâts prisés par la blanchaille doivent être oubliés sous peine de multiplier les prises de petits poissons et donc de déranger le spot, mais également de pêcher à la goutte d’eau du fait de l’activité de nuisibles comme les bêtes à pinces et autres moustachus. Dans ces conditions mieux vaut laisser dans leur emballage les appâts de faible diamètre ou trop tendres, les billes surdosées et les montages alambiqués… Si un duo de calots blindés de 30mm et l’utilisation de montages rigides sont parfois les seules solutions permettant à une ligne de pêcher toute la nuit, l’emploi de grosses graines fermes comme les tigers jumbos peut également être envisagé.

Lancer les cannes quand c’est possible…

Il est indéniable que les poissons savent associer les bruits du pêcheur et en particulier de ses déplacements en barque aux captures les conduisant sur les matelas de réception. Pouvoir lancer les cannes du bord est alors un avantage indéniable pour qui sait rester discret sur les berges. Le bruit d’un plomb fendant la surface est plus discret qu’un zod ou qu’un baitboat navigant au-dessus d’un spot et de poissons en phase d’alimentation.

Il est toujours possible à ceux qui ne voudraient pas courir le risque d’attendre trop longtemps quelques départs de préparer des spots distincts au cours d’une session en favorisant différentes approches, un traditionnel pour multiplier les captures quels que soient les poids de celles-ci, et enfin d’autres ciblant des poissons plus imposants.

Cannes tendues pour intercepter les carpes en déplacement

 

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