La pêche du gardon en canal

Le gardon est présent dans tous les canaux de l’hexagone avec une présence timide dans les canaux du Nord mais une très forte densité en Languedoc Roussillon et en Provence. Le gardon adulte fréquente les eaux ayant une végétation riche et abondante et où les gardonneaux se cachent très facilement. Il s’adapte aux circonstances locales comme un moulin à eau, une écluse ou le quai d’une minoterie.

Les pêches du gardon sont très nombreuses et il demeure le « poisson roi » des pêcheurs au coup à la grande canne dans les canaux. Quel que soit le lieu de pêche, pour le piéger, il convient au préalable d’observer ses comportements et son régime alimentaire.

C’est cette observation, et la topographie des lieux, qui doit vous guider pour trouver le bon endroit et savoir là où vous installer sur la berge, prêt à en découdre.

Pendant votre repérage :

Le canal, un biotope « tip top »

Omnivore, le gardon est un fervent adepte de la consommation de mousses, d’algues, de graines, d’insectes et de larves. Sa croissance est très ralentie quand les invertébrés sont absents de son lieu de vie.

Lorsque le pêcheur lui propose des esches vivantes comme l’asticot, le ver de vase, l’épine-vinette ou des appâts traditionnels comme le pain ou le blé et le chènevis, il perd (presque) toute sa méfiance pour profiter de cette nourriture providentielle. Disons-le franchement, le gardon est très opportuniste et c’est là son principal défaut !

La seconde bonne nouvelle, c’est que si vous avez près de chez vous un canal aux eaux lentes, inutile de vous perdre en conjonctures, vous avez « le parcours » idéal pour faire une belle bourriche.

Des canaux, il en existe de toute sorte depuis celui qui mesure 10 mètres de large pour un mètre de fond, comme celui qui mesure 100 mètres pour plus de 6 mètres de profondeur.

Certains ont un léger courant ou de brusques éclusées lorsqu’il s’agit de voies navigables, d’autres ont une hauteur instable : ce sont les canaux d’irrigation. Des canaux « irritants » car il faut modifier en permanence la profondeur de pêche suivant les pompages ou pas !

Il faut donc différencier deux types de canaux.

Pêcher le gardon en canal
Plan de coupe d’un canal

Canal à petit gabarit

Dans les petits canaux navigables, de 20 à 30 mètres de large, les poissons se tiennent plutôt au milieu du canal, que naviguent ou pas des péniches. Une berge très encombrée, sans chemin de promenade et sans ombre qui passe (cyclistes ou joggeurs) est parfaite car le gardon s’y sent en parfaite sécurité.

Autre poste à ne pas négliger, une péniche amarrée depuis plusieurs jours.

Il faut aussi tenir compte de la frilosité des gardons et dans ces petits canaux une pêche à l’agrainage est souvent bien plus payante qu’une pêche d’amorces au rappel et dans ces conditions vous ferez pêche très certainement.

Eventuellement privilégiez un amorçage discret car l’absence quasi-totale de courant permet l’utilisation d’amorces légères à particules fines. Vous pourrez même ajouter de la terre de Somme pour appauvrir votre mélange si la pêche est vraiment difficile en hiver.

Quoi qu’il en soit, un amorçage lourd est à éviter dans ces parcours aux eaux calmes, ceci aura pour effet de faire fuir le poisson.

Les lignes

Flotteur fusiforme à petite quille  et antenne métallique portant entre 0.20 et 0.60 gr pour pêcher entre deux eaux et la bordure.

Flotteur bouteille avec une quille métallique et une antenne plastique  portant de 0.50 à 1 gr pour pêcher sur le fond et le large.

Un canal à grand gabarit

Dans les canaux qui mesurent de 30 à plus de 80 mètres, comme le célèbre canal Philipe Lamour dans le Gard où se déroulent de nombreuses compétitions nationales, les approches seront totalement différentes

Le plan de coupe est détaillé ci-dessous.

Vous devrez privilégier les premières marches en début de saison car dès le printemps les gardons rechercheront un peu de chaleur et ils se tiendront à moins de 9 mètres.

Dès que l’eau atteindra plus de 18° ils prendront le large pour trouver une meilleure thermocline et seront au milieu du canal dans plus de 4 mètres d’eau.

L’anglaise devient alors nécessaire.

S’il s’agit de grands canaux à voies navigables, larges et profonds pour permettre le transport marchand par des bateaux au lourd tonnage, le passage de péniches est un handicap pour l’amorce qui ne tient pas le fond. Pire encore s’il y a des éclusées… Par contre, sachez que plus il y a des courants, même légers, plus les gardons sont mordeurs !

La construction de votre ligne doit donc tenir compte d’un certain nombre de critères  dont les deux principaux sont la finesse et la souplesse.

A l’anglaise ou à la canne alternez vos lignes car dès que vous croirez avoir perdu le poisson, il suffira de pêcher plus lourd ou plus léger, moins ou plus profond.

Le gardon est toujours là mais il a changé de poste.

Trouvez-le !

Les lignes

Flotteur fusiforme à longue quille et longue antenne métallique portant entre 0.60 et 1 g pour pêcher entre deux eaux.

Flotteur trapu avec une quille métallique et une antenne porteuse en bambou portant de 0.80 à 1.5 gr pour pêcher sur le fond ou lors d’éclusées.

Amorces pour pêcher le gardon en canal

GARDON PETIT CANAL

2 partschapelure blonde
1 partbiscuits
1 partcoprah mélassé
1/2 partchènevis moulu
1 à 2 partsterre de Somme
+ tapis de terre si le fond est vaseux

 

GARDON GRAND CANAL

2 partschapelure rousse
1 partépicéine
1 partjaune de Hollande
1 partchènevis moulu
+ fiente de pigeon fraîche
+ tapis de terre si le fond est vaseux

 

 

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