Quelque soit la période de l’année, il est possible de pêcher la truite fario aux leurres. Bien sûr, certains moments de la saison seront plus difficiles que d’autres, mais c’est une technique de pêche de la truite qui réserve son lot d’émotions et qui n’est pas si onéreuse que nous le pensons. Nous aborderons ses aspects techniques qui permettent de mettre le pied à l’étrier et de pouvoir s’amuser tout au long de l’année.
Sans jeu de mot, pour se lancer dans cette pêche, nous devons posséder un minimum, à savoir une canne à lancer, un moulinet, un nylon et au moins un leurre. Après, nous pouvons-nous doter d’une vraie boite de leurres avec un sac à dos et une paire de cuissarde ou un wader pour une meilleure mobilité….
Choix du matériel pour pêcher la truite au leurre
Le choix de la canne et du moulinet se fera selon le budget que nous pourrons allouer à cet achat. Nous devons garder à l’esprit que cet ensemble permettra en autre de lancer, tenir une belle truite fario lors de ses rushs et de ressentir le leurre travailler correctement.
Pour la canne, la puissance en grammage la plus polyvalente est la plage de 3 à 12g. Elle nous facilitera toutes les pêches avec les leurres de petites à moyennes tailles. Nous préférerons une action de pointe surtout si nous pêchons en nylon pour faciliter les ressentis et les ferrages. Personnellement, j’utilise une 3-12g pro série et une gunki bushi de chez Pezon et Michel et depuis plusieurs saisons, elles ne me quittent plus ….
Pour le moulinet, nous prendrons avec un frein avant irréprochable, progressif et doux puisque nous pêchons avec des monofilaments fins de 14 à 18 centièmes. Son ratio sera important et contrairement aux idées reçues, il n’a pas besoin de rembobiner 1m par tour de manivelle. Entre 60 et 80 centimètres, nous sommes dans ce qui est de plus cohérent pour obtenir une nage de leurre normale. Après en action de pêche, c’est à nous de nous adapter au profil de la rivière à pêcher.
Les mono filaments sont très importants dans cette pêche. Leurs propriétés d’élasticité et de glisse selon les marques ont une incidence directe en termes de lancés, de ressentis, de résistance aux nœuds et de confort visuel pour le pêcheur. Pour ma part, je pêche exclusivement avec le color line de chez Pezon et Michel. La pointe sera par contre en fluorocarbone pour assurer une certaine discrétion mais surtout pour limiter la rupture du fil liée à l’abrasion sur les pierres.
Ensuite, viennent le sac à dos et les cuissardes ou wader. Rien n’est plus pratique qu’un chest-pack comme sac de rangement. Nous pouvons grâce à la poche ventrale, avoir la possibilité d’avoir nos petits ustensiles à portée de main et quelques leurres. La poche dorsale quant à elle, peut contenir les boites plus cossues et de quoi boire et manger au cas où. Ici encore, nous pouvons trouver des choses solides et fonctionnelles pour pas trop cher dans certaines marques. Pour les cuissardes ou les waders, nous ne regarderons pas à la dépense et essayerons que ce qui nous parait sécurisé et solide dans le temps. Pour ma part, mon métier de guide professionnel me demande d’avoir ce qui se fait de plus endurant et solide, c’est à dire des pantalons ou wader de la marque Simms.
Pour conclure, il nous appartient de trouver un équipement adapté à notre budget et à nos terrains de jeu mais gardons à l’esprit que nous avons besoin d’un matériel fiable et efficace dans le temps.
Remarque : Nous monterons en puissance de canne, de moulinet et en diamètre de fil selon la taille des poissons recherchés, de l’encombrement des postes et pour les grandes rivières où les truites peuvent être surdimensionnées.
Les leurres pour pêcher la truite
Lorsque nous parlons de leurres, nous oublions souvent de dire que nous en parlons en fonction de leur consistance (durs ou souples), de leurs nages et pour finir par leur matériaux constitutifs (métalliques, résines, silicones)… En clair, de quoi perdre son latin pour n’importe quel débutant !!
Nous pensons que le mieux est de s’exprimer avec leurs matériaux puisque le métallique correspond à la grande famille des cuillers, ondulantes, spinnerbaits et autres lames, les résines sont les poissons nageurs durs et les silicones sont toutes les autres formes et couleurs de leurres allant du poissonnet à la créature….
Ce qui dictera notre choix lors de l’achat, ce sont les paramètres du milieu comme la température de la saison, l’ensoleillement, la vitesse de courant, la profondeur des postes, la couleur de l’eau, la taille des poissons de fourrage, l’activité des truites, l’encombrement des postes, …. Mais aussi les comportements de la truite vis à vis du nombre de pêcheurs sur le cours d’eau, en clair, de la pression de pêche!
Les paramètres
La température est une des clefs fondamentales dans la réussite de nos sorties de pêche et si nous prenons en considération celle-ci, nous ferons de meilleures journées en tant que débutant. Les temps trop froids ou trop chauds sont à proscrire et nous privilégierons les temps doux puisque la truite possède une plus grande activité dans les eaux tempérées.
Les vitesses de courant sont à l’origine de la nage des leurres et de la position des poissons en nutrition. Plus le courant est puissant, plus nous aurons du mal à pêcher correctement et à localiser les poissons car les truites se positionnent de façon à capturer facilement des proies sans perdre d’énergie. C’est en tenant compte de ce paramètre que nous trouverons les postes à pêcher selon la saison, la forme de nos leurres, leur poids et leur capacité d’immersion.
La couleur de l’eau nous dictera la couleur générale du leurre. Nous devons toujours garder à l’esprit que notre leurre doit d’être vu en tant que proie sans aveugler ou effrayer le poisson. En règle générale, nous essaierons de proposer une teinte de leurre la plus proche de la couleur de l’eau et parfois nous tenterons l’inédit si nous sentons qu’il faut le faire.
La taille des leurres sera déterminée selon la taille des poissons de fourrage comme le vairon, l’ablette ou encore les truitelles mais nous ferons, de temps à autre, des « écarts » en ce qui concerne ce paramètre. Celle-ci pourra augmenter dans les périodes froides et diminuer dans les moments chauds.
Un panel de leurres
Rien de plus simple que d’aller acheter des leurres mais il faut encore savoir lesquels. Voici un petit tableau permettant un achat rapide des principaux leurres résines à avoir dans ses boites pour débuter :
- Crank 22 – MITTS 28 SRF
- Gamera 50 sp – Mothra 60 sp
- Squirrel – 61 Tiny 50 – Chubby 35
- Kaiju Blade 55
- Tricoroll 47HW et 55 S
Pour les leurres métalliques, nous prendrons des modèles de la marque Mepps comme l’aglia, l’aglia long, la comet, XD, la long cast, la syclops ou encore la black fury mais aussi la vibrax de chez fox et certaines panther martins…. Aujourd’hui la marque illex sort en 2014 une petite collection de micro-ondulantes magnifiques. Les AWB, pour pêcher la truite en rivière ou lac de montagne.
Pour les leurres en silicone, nous pourrons utiliser des leurres speed, grubby et roller de la collection gunki en 2 à 3 pouces, des methods shads de 2 et 2.8 pouces, des I-Shad de 2 » ; des One up en 2 et 3 pouces… La liste est loin d’être finie mais avec ceux-ci nous pouvons déjà faire beaucoup !!
Ce qui est commun à tous les leurres, ce sont les coloris de leurre pour la truite à acheter. Nous viendrons à acquérir de l’argenté, du doré, du bleu, du vert (ayu) ; de l’imitation vairon, truitelle, gardon, goujon, ablette, des couleurs transparentes (ghost) et des couleurs flashies.
Pour résumer, il existe une multitude de leurres mis au point par de grandes marques avec des savoirs-faires en termes de matériaux, de finition, de nage, de bruit, d’immersion et le choix final nous appartiendra mais retenons que le prix d’un leurre est très souvent un signe de qualité….
Analyse des postes
Nous voici dans la partie déterminante puisque ce sont les deux « sujets » que nous, pêcheurs aux leurres, devront maîtriser parfaitement pour réussir nos sorties.
Comme nous l’avons abordé succinctement plus haut, la truite possède des « tenues » selon les saisons et la capacité de la rivière à lui générer des postes nutritionnels et des refuges. Nous ferons passer nos leurres dans les postes que nous suspectons occupés par la truite et surtout dans la bonne veine d’eau.
Ainsi, tous les éléments au sein de la rivière comme les branchages, les pierres, les racines et les berges creuses feront l’objet d’une prospection minutieuse à certains moments de la saison alors que les plages de sable ou de galet, les entrées ou fins de pool seront faits en d’autres temps.
Nous savons que les truites se déplacent et qu’il leur arrive de s’éloigner jusqu’à plusieurs mètres en dehors de leur cache pour s’alimenter suivant la température de l’eau. Pour faire simple, si l’eau est à une température inférieure à 10°C ou supérieure à 18°c, la truite a tendance à rester proche de sa cache alors que si la température de l’eau est comprise entre 10 et 18°C, la truite présente une grande facilité à sortir de son abri pour « chasser ».
Selon les attitudes de chasse de la truite, nous calquerons notre action de pêche et notre leurre tiendra alors compte de son agressivité.
Action de pêche
Étroitement liée à la position de la truite au sein de la rivière et au sens des veines de courant, elle devra être irréprochable pour séduire le poisson au premier passage. Par expérience, nous savons que les postes des petites et moyennes rivières seront pêchés de l’aval vers l’amont alors que les grandes rivières peuvent être pêchées de l’amont vers l’aval, tout ceci pour garder un tant soit peu de discrétion. N’oublions jamais que la truite à la tête orientée vers le haut du courant !!
L’action de pêche en petite et moyenne rivière demande plus de dextérité de par l’encombrement des berges. Le courant engendre une gestuelle plus rapide avec un choix de leurre qui demandera automatiquement de descendre très rapidement à la hauteur où nous suspectons le poisson. Il en résulte qu’un mauvais choix d’immersion ou de poids provoquera des accrochages à répétition voire la perte du leurre…
A contrario, l’action de pêche en grande rivière est plus simple (ce sont les postes moins marqués qui sont plus difficiles à trouver lorsque nous sommes novices), le risque d’accrochage est assez faible et le travail du leurre se fait grâce au courant. Le tout est de prendre dans notre boite le leurre adapté à remonter le courant dans la bonne profondeur sans que la canne soit cintrée…
Le maître mot de l’action de pêche est l’animation du leurre et dans ce cas précis, tout est réalisable mais nous ne devons jamais en faire trop.
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