L’utilisation de plombs en guise de lests est généralisée chez les carpistes. Il faut dire qu’on en trouve de toutes formes et de tous grammages dans le commerce. Pourtant, il existe des alternatives plus efficaces dans certaines conditions que les traditionnelles plombées, notamment en employant cailloux et galets qui jonchent les berges de certaines de nos destinations favorites.
La question de la plombée pour lester sa ligne est surement une des moins débattue dans les magazines et au bord de l’eau… Il faut croire que les carpistes sont globalement satisfaits des matériels à disposition dans les étals des enseignes de pêche. Si ce n’est par leurs couleurs et leur enrobage tendance camouflage ou organique, aucun changement notoire n’est venu révolutionner les pratiques ces dernières années en ce domaine précis.
Les qualités et les limites des plombs
Sans faire référence aux matériels très spécifiques que sont notamment les plombs à sonder, à feeder pour amorçage ou encore les back leads, les formes proposées par les différentes marques sont assez semblables. Les in line ont leurs adeptes tout comme les plombs à émerillon et ceux de type Mahin. Certains utilisent le même lest quelles que soient les conditions de pêche alors que d’autres préfèrent adapter leur choix aux conditions rencontrées, à savoir la nature du substrat, la distance de pêche, la présence éventuelle d’obstacles ou d’un courant tirant sur les montages, la profondeur et la clarté de l’eau… Si l’auto-ferrage et le camouflage sont satisfaisants, si la forme employée n’occasionne pas d’emmêlages au lancer, si la masse utilisée permet d’atteindre sans difficulté la distance voulue et les spots envisagés, on est proche du plomb idéal, du moins si on ramène à chaque fois son montage complet. Cependant, beaucoup oublient l’impact négatif que peut avoir notre pratique sur la nature et la technique dite au plomb perdu ne peut guère être qualifiée d’écologique ! L’aspect économique entre également en compte pour qui ne peut et surtout ne veut parsemer lacs et rivières de plombs en tous genres, que ce soit par souci financier ou par crainte de perdre et d’abîmer des poissons accrochés dans des obstacles à cause de lests mal employés et qui ne s’éjectent pas à la touche.
Le montage reste simple et rapide à mettre en place, très peu onéreux et terriblement efficace à condition de respecter toutes les étapes de fabrication…
Des carpistes soucieux de trouver la parade aux problèmes précédemment exposés ont longuement cogité, moi comme les autres… Comment améliorer le rapport entre le nombre de poissons mis à l’épuisette et le nombre de touches enregistrées lors de pêche en zone encombrée ? Et si la réponse à cette équation à multiples inconnues se trouvait à nos pieds ? La solution consistant à employer des cailloux en guise de lests peut paraître évidente, mais encore reste-t-il à imaginer le montage répondant à toutes nos attentes.
Un seau à cailloux parmi les affaires de pêche
Si l’utilisation de galets reliés au montage par un cassant ne date pas d’aujourd’hui, je souhaitais avant tout concevoir un montage in line le plus simple possible pouvant recevoir des cailloux de tailles différentes et être posé rapidement de façon précise, quelles que soient les conditions, par jour de grand vent comme par grande profondeur. Sur les spots minés que j’affectionne, la libération du caillou à la touche est impérative. Car comme chacun le sait, une carpe avec l’hameçon piqué en bouche va très souvent foncer en direction du premier obstacle rencontré sur son chemin. La moindre branche dans lequel le plomb est susceptible de s’accrocher peut engendrer la perte du poisson, quand ce n’est pas les pires blessures du fait de montages mal étudiés et dont il ne pourra se défaire.
Les bons cailloux pour un montage efficace
La forme assez précise des cailloux utilisés a une importance primordiale pour l’efficacité du montage, tout comme leur poids. Une forme oblongue et régulière style ballon de rugby est nécessaire pour éviter le phénomène de vrille lors de la descente du montage vers le fond. Les galets trouvés dans certaines gravières et rivières sont particulièrement efficaces quand leur poids excède 250 grammes. Outre le fait que la ressource soit inépuisable, ils ont par ailleurs l’avantage non négligeable de faire souvent remonter la carpe piquée vers la surface, l’éloignant de fait de la zone minée d’où il faut l’extraire.
Les phases d’essais menées au bord de l’eau ont permis l’évolution du montage imaginé après d’intenses moments de cogitation… Ma conception a quelque peu évolué pour parvenir à un montage quasi in line améliorant l’auto-ferrage par la transmission directe de la masse du caillou sur la pointe de l’hameçon. Chacun des éléments le composant a son importance mais il reste simple et rapide à mettre en place, très peu onéreux et terriblement efficace à condition de respecter toutes les étapes de fabrication. L’effet coulissant autorisé par le système de raccordement de l’élastique au corps de ligne permet d’utiliser des cailloux de tailles différentes sans ne rien changer sur la ligne, mais également l’éjection du lest au moment où la ligne se tend suite à un départ.
La principale limite d’utilisation de ce montage demeure sa mise à l’eau car il supporte mal les lancers appuyés, par ailleurs peu conseillés quand on pêche sur des spots minés. Si le système d’attache de la pierre peut encaisser une dépose sous le scion ou un lancer en balancier à proximité de la berge, le montage décrit est avant tout destiné à la dépose en bateau, au plus près des obstacles. Garder à l’esprit ces caractéristiques permet d’éviter les déconvenues et de voir systématiquement le caillou rester sur la berge en voulant trop comprimer le blank pour atteindre des distances extrêmes. Des améliorations sont surement envisageables pour répondre à d’autres situations et il appartient à chacun d’adapter le montage aux conditions de pêche rencontrées. Il ne vous reste plus qu’à cogiter de votre côté et à faire profiter à tous du résultat de vos tests au bord de l’eau…
Matériel nécessaire à la réalisation du montage et réalisation du montage
- Une chambre à air de VTT d’une largeur à plat de 45mm dans laquelle sont découpés des élastiques d’une largeur de 7 à 8mm…
- Un manchon conique en caoutchouc de clip plomb.
- Deux morceaux de nylon de 35 centièmes.
- Et bien entendu des cailloux…
[author title= »Laurent Thomassin » image= »https://1max2peche.fr/wp-content/uploads/2017/03/Laurent-thomassin.jpg »]Sponsor : NRGI Baits[/author]