Objectif Atlantique-Nord : Le projet fou de Julien Duffaux !

Originaire d’Angers, c’est ici que mon amour pour la nature, et surtout pour la pêche est né.  C’est mon grand-père qui m’a initié à la pêche en rivière. Plus tard, mon père m’enseigna aussi la pêche en mer. Ce fut des découvertes formidables et un amour absolu. Je passais le plus clair de mon temps dehors, au bord de l’eau avec ma canne, ou à parcourir les forêts à la recherche d’un coin de pêche encore vierge. Je me revois me lever le matin, pour pêcher en cachette avant d’aller à l’école.


Adolescent, les livres de Thoreau ou de Jack London m’ont transporté. Ils ont rajouté cette proximité avec la nature et l’aventure. Je m’imaginais alors, aventurier parcourant le monde, canne à pêche à la main et dormant dans des cabanes comme mes héros de romans. A trente ans, fini de lire, bonjour l’aventure. A moi d’écrire ma propre histoire. Ce sera : OBJECTIF ATLANTIQUE NORD


Pour vivre une véritable aventure, pas besoin d’aller au bout du monde. Elle commence parfois en bas de chez toi. Pour moi elle commencera le dès le déconfinement au village de Bray-Dunes et prendra fin aux alentours d de la fin Septembre 2020 dans la Baie de Chigondy, près de Hendaye.

Le littoral à pieds

L’idée est simple. Partir de la frontière franco-belge pour atteindre la frontière franco-espagnole en longeant à pieds les sentiers de randonnées qui bordent la côte, dormir à la belle étoile, ou chez l’habitant, découvrir des villages, le littoral, et… pêcher.  Pêcher aussi un poisson mythique. Un poisson couleur argent, fin, rusé, énigmatique et emblématique :  le Bar, ou Loup de mer, ou encore Louvine comme on l’appelle dans les Landes, ma terre de cœur, où j’ai appris à le connaître.

La cible : le bar

Malheureusement aujourd’hui, ce poisson souffre de notre impact, que ce soit par la surpêche ou la pollution des eaux. Alors je veux le suivre tout au long de nos côtes. Essayer d’en savoir plus sur lui, et surtout me rendre compte par moi-même de l’état des stocks région par région.                   

À mon échelle, je pratique exclusivement une pêche en No Kill, une méthode que j’ai toujours respectée et appliquée. Je suis soucieux de la ressource halieutique et le No Kill est pour moi une des meilleures techniques pour préserver l’espèce. Je relâche toujours mes prises en prenant soin de ne pas les abîmer. Le respect du poisson est pour moi important, j’espère aussi pouvoir le transmettre aux générations futures. 


Non cet article ne concernera pas uniquement la pêche pure et dure, mais aussi sera une chronique sur l’approche et la conception d’un « fishtrip », ou comment aborder un fishtrip en solo et en semi-autonomie.           

En effet, je vous écris en suivant le planning de mon voyage, et pour le moment, je ne suis pas encore sur les routes. Je suis bien au chaud dans mon bureau. Mais le prochain article, lui sera en direct, il traitera du début de l’expédition et à cet instant, j’aurais sûrement bien moins de confort.

Je sais l’idée de ce projet peut paraître enfantin, voire rêveur, quant à sa réalisation, elle en est très loin. 

En ce qui concerne cette partie, je me suis fixé des objectifs de travail.

Pour les suivre, je me suis tourné alors vers trois axes de préparation : le défi sportif, les rencontres humaines, et la logistique. 

Un défi sportif

Concernant le défi sportif, il faut savoir que pour longer tout le littoral, il faut réunir plusieurs topoguides de GR existants et additionner cela aux chemins non balisés. Le résultat est assez conséquent, avec une moyenne de 3 763 Km à parcourir, et à pied ! Alors qui dit défi sportif, dit aussi entraînement adapté. 

Par chance, j’ai effectué mes études dans le milieu sportif, en effet je suis un ancien élève de STAPS (Sciences et Techniques des Activités Physiques et Sportives), alors le sport, le dépassement de soi et la réalisation d’entraînements, je crois connaitre. 

Pour atteindre ces objectifs, j’ai planifié un travail sur trois domaines. Le cardio, le développement de la force musculaire, et les randonnées de préparation.                                 

C’est un résumé bien évidemment, et je pourrais le détailler en profondeur, mais j’en parlerais une prochaine fois…je pense. Alors comme un forgeron façonne une épée, je vais façonner mon corps pour le préparer à avaler les kilomètres de route et sable que je vais lui imposer. 

À raison de 6 entraînements par semaine, m’obligeant à une journée de repos complète, je forcerai mon corps à endurer une cadence assez élevée pour aussi l’habituer à la récurrence de l’effort sur toute la durée du voyage. 

Le premier axe, est le cardio, car marcher, c’est bien, mais pouvoir profiter du paysage, c’est mieux.

Alors j’avalerai des kilomètres de route tous les jours et du rameur afin de pouvoir développer assez de ressource pour ne pas être gêné lors de mes longues marches. Ensuite, direction le deuxième pôle de travail, le renforcement musculaire

En effet, je vais être amené à porter une charge conséquente sur près de 5 mois, je dois être solide. Les muscles sollicités pour porter un lourd sac à dos sont nombreux. Il est important de renforcer l’ensemble des muscles du dos, les abdominaux pour soulager la colonne vertébrale, mais aussi les épaules et trapèzes. 

Il faut garder à l’esprit que je vais porter beaucoup plus de poids que mon corps n’y est habitué, et cela affectera également mes articulations. Il est important de ne pas “subir” mon sac. Et pour cela, je mangerai des séances de Tabata, de musculation classique et de cross-fit qui pour moi sera l’approche la plus semblable à ce que mon corps subira. 

Pour finir, la troisième orientation de travail, les grandes randonnées de préparation. J’effectuerai par semaine un ou plusieurs trips, avec à chaque fois une évolution du poids de portage. En m’entraînant dans de réelles conditions, j’apprendrai à connaître mon équipement, mon corps, les astuces, les raccourcis, les habitudes, toutes ces petites choses qui me feront économiser une précieuse énergie, et du temps.

Un défi humain et les marques partenaires

Mais comme un projet ne se construit bien souvent pas seul, il passera aussi par des rencontres humaines qui m’apporteront tout le soutien nécessaire pour mener à bien cette aventure. 

J’ai déjà eu l’occasion de rencontrer des personnes formidables qui étaient sur la même longueur d’ondes que moi : William de Big Fish 1983 et son compère Fred de French Touch Fishing. Leur bureau parisien sent bon l’underground.

C’est un savant mélange de sérigraphies accrochées aux murs, de leurres, de New Balance par ci par là, d’un immense aquarium, avec à la place d’un poisson rouge, un black-bass…  Ici j’étais au paradis du Street fishing. 

C’est d’ailleurs du Street fishing que ces deux-là ont émergés. Fred a été un des pionniers français en la matière, et aujourd’hui avec William, ils œuvrent tous les deux énormément en France pour la diffusion de ce mode de pêche.

Pour ce faire, William réalise des vêtements, accessoires, et surtout des lunettes polarisées qui dépoussièrent les vieux modèles présents sur le marché de la pêche française. Quant à Fred, lui distribue des marques de leurres très pointus. De plus, ils sont à l’initiative du premier Open Street Fishing à Paris !

William a été le premier emballé par mon projet et il m’a soutenu de suite. 

Grâce à lui, je suis reparti habillé, et surtout protégé grâce à ses solaires.  

Ensuite, il y a Sakura, Franck et Tanguy m’ont accueilli à bras ouverts dans leur bureau bordelais. 

Là, c’est une toute autre ambiance, on ressent tout de suite le poids de la marque en passant dans leurs locaux. En effet, ce groupe gère entre autre Garbolino, Sert et plusieurs autres marques. C’est un peu comme si vous entriez dans Charlie et la Chocolaterie, du matériel partout, des gens qui s’activent de tous les côtés… c’est stimulant ! 

Avec eux, je vais nouer un partenariat fort, car ils vont me suivre sur la partie équipement de pêche. Autant dire que c’est colossal…

J’aurais l’occasion ultérieurement de vous présenter leurs cannes et autres produits au fur et à mesure de mon voyage. 

Pafex fermera la marche des partenaires pour la partie pêche.

Après avoir reçu le coup de fil de Alexandre SOENEN, j’ai tout de suite été emballé par l’énergie qui se dégageait de ce personnage ! Surexcité à l’idée de mon aventure et aussi fou que moi je pense, qui n’hésiterait pas à sauter dans le premier train pour me rejoindre. S’occupant de la marque Française Pafex, il m’accompagnera à son tour tout au long de ce voyage.


Pour la partie Randonnée, c’est Bivouak et la boutique Sports Aventures de Bordeaux qui m’accompagnera. Bivouak conçoit et distribue des produits d’hygiène en accord avec la nature et donc non-polluant. Plutôt utile quand je serai amené à me laver à l’extérieur. 

Sports Aventures, sont les boss des activités outdoor, grâce à leur connaissance et leur soutien, j’ai pu me constituer un joli matériel de randonnée qui sera plus que viable.

 
Voilà pourquoi ce projet est aussi une rencontre humaine. Sans eux je n’aurais pas pu m’équiper aussi bien, et être accompagné de la meilleure façon. Un grand merci à eux. 

Où marcher ?

Pour finir cette préparation, je dois me pencher sur un dernier détail, qui n’est pas des moindres, car c’est toute la logistique. En effet, pour réaliser ce projet, je ne peux pas partir avec mon sac à dos, mes chaussures et marcher fleur au fusil en suivant la plage. Je dois veiller à répertorier tous les sentiers de randonnée balisés et trouver des chemins fiables pour toutes les parties où il n’y aurait pas de sentier. Car au fur et à mesure de l’élaboration de cette route, je me suis rendu compte que toute la côte atlantique française n’était pas répertoriée dans les chemins de randonnées. C’est un peu comme un gruyère.

Cela m’arrange quelque peu, car ça laisse une place à l’imprévu une fois sur le terrain. 

Pour ce qui concerne les GR connus, je les étudie attentivement pour qu’une fois sur place, je ne sois pas pris au dépourvu. Cela passe aussi par l’étude de topoguides et parfois même l’utilisation de Google Map pour avoir une idée approximative d’un point de chute, ou pour un campement. Il est important de calculer un planning de marche et de points de chutes en fonction de ma progression.  Je me suis fixé 20 km de marche par jour.

Alors en reprenant tout le tracé effectué, je note les points d’arrivées tous les 20 Km, ce qui me donne ainsi une petite idée de la date et de l’endroit où je devrais me trouver en fonction du déroulement du voyage. 

Cela reste assez approximatif, car il ne faut pas oublier que c’est une moyenne, celle-ci peut vite dévier en fonction des heures de pêches et des haltes dans certains villages. 

Voilà, c’est tout pour l’instant. J’espère que vous aurez pris plaisir à lire cet article et qu’il vous donnera envie de suivre mon aventure. 

Vous pouvez d’ailleurs me suivre quotidiennement via mon profil Instagram : https://www.instagram.com/jullient_

Gardez la pêche !

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