Afin de mettre toutes les chances de votre côté pour vos sessions de pêche, le printemps est une session non négligeable pour amorcer régulièrement des postes afin de capturer un maximum de poissons et pourquoi pas les plus gros !
La période hivernale est maintenant finie depuis quelques semaines et les mois transitoires et parfois complexes que sont le mois de mars et le mois d’avril sont désormais derrière nous. Il est temps maintenant de tout mettre en place pour tenter de réaliser de grosses pêches, que ce soit en plan d’eau ou en rivière. Pour cela, un amorçage construit et répété sur un secteur peut être une des solutions pour optimiser votre temps de pêche et faire en sorte de mettre au sec bon nombre de poissons. Encore faut-il réaliser ces amorçages correctement et à des endroits où les poissons seront réceptifs à cette manne de nourriture tombée du ciel, c’est ce que nous allons voir au fil de cet article.
Amorcer à l’avance, pourquoi pas ! Mais où ?
Il convient de dissocier les mois de mai et juin en deux parties, à savoir l’avant fraie et l’après fraie. En effet, les postes susceptibles d’accueillir votre amorçage peuvent être différents avant et après la fraie, notamment sur des étendues d’eau importantes comme des lacs et des rivières.
L’avant fraie
Avant la fraie, les poissons se regroupent en périphérie des zones de fraie et se nourrissent généralement bien pour anticiper les dépenses énergétiques liées à leur période de reproduction. Il convient donc d’amorcer à proximité des frayères sans pour autant trop s’en rapprocher. En effet, la période de fraie s’étale généralement sur plusieurs jours voire semaines et bien souvent lorsque les petits poissons fraient, les plus gros sujets passent à table à proximité ou vice versa. Inutile donc d’aller chercher trop près de la frayère, au risque de déranger des poissons déjà occupés par leurs ébats amoureux. Une zone un peu plus profonde à quelques dizaines (ou centaines) de mètres de la frayère, que ce soit en rivière ou en lac est généralement un bon point de départ pour débuter votre amorçage. Bien entendu, si cette zone est riche en nourriture naturelle et comporte quelques obstacles, garants de la sécurité des poissons, cela ne sera que meilleur.
L’après fraie
Une fois leur reproduction terminée, les groupes de poissons quittent tour à tour la frayère pour repartir sur le reste du lac ou de la rivière. Il faut alors être en mesure de proposer un amorçage d’interception sur les passages les plus régulièrement empruntés par les poissons. Pour cela, un amorçage répété et soutenu est plus conseillé afin d’avoir une chance de tenir les poissons pendant quelques temps sur les appâts. Il est difficile d’établir un profil type de poste pour cette approche tant les conditions peuvent varier d’une eau à une autre mais, ce qui reste une constante, c’est de pêcher sur ou à proximité d’une zone proposant un maximum de nourriture naturelle, que ce soit au fond avec la présence de coquillages ou d’écrevisses, ou avec des massifs d’herbiers conséquents. N’ayez pas peur de la présence de la nourriture naturelle même en grosse quantité, les poissons répondront tout de même très bien sur vos appâts étant donné leurs carences en nourriture après la fraie.
Quels types d’appâts privilégier pour ces amorçages réguliers ?
Pour ces approches, il convient de proposer aux poissons des appâts qui leur permettent de trouver une source de protéines conséquente. En effet, que ce soit la période de sortie de l’hiver, l’avant fraie ou l’après fraie, les poissons ont tendance à beaucoup se nourrir.
Amorçage à la bouillette
Pour différentes raisons, et notamment la praticité d’utilisation et de propulsion, il paraît plus intéressant d’amorcer avec des bouillettes. Quoi de plus simple pour aller amorcer qu’emmener son seau de billes, une pelle ou un cobra sans se charger davantage ? Concernant leur composition, l’important est d’avoir confiance en ses appâts et d’être sûr qu’ils soient suffisamment intéressants sur le plan nutritionnel pour apporter des bénéfices aux poissons à moyen ou long terme. Des appâts trop simples ou trop chimiques, bien qu’intéressants sur des pêches rapides, seront trop rapidement ignorés par les poissons lors d’amorçages répétés. Fruités, épicés, crémeux ou carnés, peu importe, tant que la qualité est présente, qu’ils sont facilement digérés par les poissons et que l’appât n’est pas trop pauvre sur le plan nutritionnel. Vérifiez donc la composition des appâts que vous allez distribuer au fond de l’eau pour vous éviter toute mauvaise surprise.
Amorçage à la graine
Pour ceux qui préfèrent utiliser des graines, c’est également possible bien que beaucoup moins sélectif. Néanmoins, l’utilisation de graines est aussi un réel argument économique dans le cadre d’amorçages répétés car une fois le prix des graines cuites ramené au kilo, elles sont 2 à 3 fois moins chères que des bouillettes. Bien que plus onéreuses que du maïs, les tiger nuts seront plus intéressantes dans ce cas là car elles ont l’avantage de ne pas (ou peu) être consommées par les autres poissons blancs. Aussi, vous aurez la certitude que votre amorçage est bien consommé par les carpes. Toutefois, et dans l’optique de faire baisser le coût des amorçages, il est tout à fait possible d’y adjoindre du maïs en proportion contenue, idéalement pas au dessus de 40 à 50%.
Amorçage combiné
Il est également possible d’envisager un amorçage combinant graines et bouillettes. D’une part, cela permet comme énoncé précédemment de faire baisser le coût et d’autre part, il permet d’intéresser toutes les carpes du secteur. En effet, qui n’a jamais remarqué que certains poissons ne se font piquer qu’à la graine et d’autres exclusivement à la bouillette ? Afin de proposer quelque chose de cohérent, vous pouvez varier les proportions d’un équilibre moitié billes/moitié graines à 2/3 billes 1/3 graines. Dans le cas de zones très peu pêchées voire vierges, il est aussi possible de ne commencer qu’à la graine puis d’ajouter petit à petit des billes afin d’habituer le poisson à cette manne de nourriture exogène.
Pour ma part, j’utilise le même mélange que le reste de l’année à savoir une bille carnée/épicée et une bille crémeuse couplées à environ 20 à 25% de noix tigrées. Ces appâts distribués par Project Baits ont la particularité d’être particulièrement digestes et donc de ne pas saturer l’appétit des poissons. Vous trouverez d’avantage d’informations sur ces appâts dans mon article sur les billes Low Cost du précédent numéro de votre magasine 1Max2Pêche !
En quelles quantités et à quelle fréquence ?
Quand amorcer ?
Que ce soit avant fraie ou après fraie, la fréquence de l’amorçage doit être conséquente. En effet, l’objectif ici est de tenir les poissons sur une zone stratégique et ainsi de leur proposer de façon quasi-continue un apport nutritionnel. Inutile donc d’amorcer seulement une fois par semaine, les poissons pourront tout vous nettoyer lors du premier 24h et ne trouveront donc plus de nourriture les jours suivants. L’idéal est de pouvoir amorcer tous les jours le poste ou la zone que l’on a ciblé. Néanmoins, au vu des contraintes que cela représente, que ce soit sur le plan financier ou purement temporel, un amorçage toutes les 48 heures porte également très bien ses fruits. Amorcer à heures variables, parfois le matin, parfois en journée et parfois le soir, permet également de ne pas habituer les poissons à une heure fixe d’amorçage et donc de continuer à les faire chercher sur la zone. Cela devrait également vous permettre de déclencher des touches à toutes heures lors de vos parties de pêche. Une durée d’amorçage de plusieurs semaines est à privilégier afin d’habituer le poisson à vos appâts et donc de permettre de meilleurs résultats.
Quelles quantités utiliser ?
Concernant les quantités d’amorçage, elles dépendent forcément de vos moyens. En effet, il n’est pas possible pour tout le monde de mettre 5 kilos de billes tous les jours aussi, dans ce cas, n’hésitez pas à couper avec des graines. Un amorçage de 2 à 4 kilos (tout confondu) paraît le plus approprié à ce genre de pratiques puisqu’il permet quand même de déposer une quantité conséquente d’appâts sans pour autant risquer de saturer l’appétit des poissons.
Tous les amorçages que vous mettrez en place, bien que potentiellement couteux et chronophages doivent avant tout être réalisés sur une zone susceptible d’accueillir un maximum de poissons et sur une durée la plus longue possible que ce soit avant la fraie ou après la fraie. C’est la première réflexion que vous devez mener avant de mettre quoi que ce soit en place. Si ces conditions sont réunies, vous devriez être en mesure de réaliser de très belles pêches, parfois même à ne pas en dormir la nuit ! Alors, à vos amorçages et qui sait, vous toucherez peut être ces poissons qui ne se font que très peu sortir chaque année !