Pêche au jig en eau douce : la technique de pêche qui cartonne !

Le jigging est une technique universelle dans la pêche de loisir, il est utilisé sur tous types d’eaux et de poissons, mais il a beaucoup de facettes et de nuances, je vous propose dans cet article de parler de mon expérience en eau douce.

Partons d’un constat commun pour commencer, le jigging est une action, une animation de traction verticale d’un leurre, nous évoquerons la variante où l’on peut associer un ramener linéaire en plus de cette traction verticale. Cette technique est connue des anciens depuis fort longtemps, elle était nommée dandine et s’adressait principalement aux percidés mais les poissons d’étain ou vers de terre qu’ils utilisaient intéressaient tous types de poissons, nous verrons que c’est toujours le cas.

Le jigging de par son animation se pratique le plus facilement à partir d’une embarcation, bateau ou float tube, mais quelques milieux se prêtent aussi assez bien à la pêche du bord. Comme les canaux, les grandes rivières où les lacs avec un bon surplomb type falaise, pieds de barrages ou autres bordures creuses dans vos pieds. Je parle de bordure creuse car le jigging se pratique plus aisément quand il y a une couche d’eau à exploiter avec au moins un mètre cinquante.

L’animation jigging

Elle se pratique par tractions, plus ou moins amples, plus ou moins sèches en première phase selon le leurre utilisé, le poisson visé voire la profondeur d’eau. Nous développerons pour chaque leurre l’animation la plus adaptée, mais si vous possédez un échosondeur, et que vous pouvez visualiser votre leurre, la remontée classique se situe entre 50 centimètres et un mètre.

Il s’en suit un second temps qui est aussi important, le relâcher : à nouveau il sera différent selon le leurre, il peut aller du relâcher total en abaissant rapidement la canne, à la tenue du leurre en conservant une tension dans la bannière. Cette phase de planage est souvent essentielle pour exploiter les caractéristiques du leurre.

Il y a un troisième temps, la pause, très importante pour moi aussi, les percidés ayant la fâcheuse habitude de ramasser les leurres (même métalliques). Vous leur donnez le temps de la faire, et ensuite on pense forcément au mimétisme de la proie, que ce soit un poisson mourant où les mouvements saccadés d’une écrevisse qui se déplace. Là chaque pécheur, chaque situation verra son temps de pause importun, d’une à plusieurs secondes.

Si le plan se déroule sans accroc, la prochaine étape c’est le ferrage ! Il est dans une large majorité des cas fait au moment du redémarrage de l’animation (nouvelle traction), il faut donc être vigilant à bien garder la pression sur votre ligne pour ne pas occasionner trop de décroches. Quand le contact se fait dans ces conditions je ne rajoute pas de mouvement supplémentaire de ferrage. Par contre il arrive quand même régulièrement que la touche ait lieu pendant la phase de planage, le grand spécialiste du genre est le sandre et là ce sont des conditions normales de ferrage qu’il faudra amplifier si vous êtes dans une animation avec un relâcher qui détend bien votre bannière.

Il y a une variante possible où vous pouvez lancer votre leurre au large et ensuite faire des tractions appuyées, nettement plus appuyées qu’en verticale. Il s’ensuit les mêmes phases de relâcher derrière et des pauses nettement moins marquées car la distance entraine une décomposition plus forte de votre animation. Ces tractions s’apparentent à des ferrages qu’on pourrait pratiquer, et il faut gérer votre récupération pour ne pas brider votre leurre quand il plane. Cette animation est très agressive et rapide de ce fait, et m’a fait faire des différences assez énormes certains jours de pêche très calmes.

Le matériel pour la pêche en jigging

Le matériel pour pratiquer le jigging en eau douce n’a pas de caractéristiques très différentes de celui que l’on utilise en pêche polyvalente. Cependant il y a certains éléments qui rendront votre pêche plus confortable et plus efficace.

Les cannes : sachant que nous pêchons en verticale, pas besoin de longueur, donc les cannes de 1.85 mètre à 2 mètres 10 sont idéales. Avec un talon épousant bien votre avant-bras, en bateau j’aime particulièrement que le talon arrive au coude, en float tube on peut trouver un compromis jusqu’à mi avant-bras.

Son action est idéalement un compromis entre une action de pointe pour bien maitriser la traction, et qu’elle puisse être bien sèche.  Et une bonne progressivité pour éviter les décroches, entre la pêche en tresse, les distances courtes et les bouches fragiles des percidés beaucoup de paramètres ne jouent pas en notre faveur. J’utilise la gamme Sportex, et j’apprécie beaucoup le compromis justement de l’action des Hydra spirit et des nouvelles jig X-pert (cette référence sur le light jigging est excellente).

La tresse : dans ce domaine vous aurez besoin de solidité, une bonne 8 brins (type MIG 8 Climax) fera parfaitement l’affaire avec une bonne résistance au vrillage car beaucoup de leurres occasionneront un phénomène fort de torsade. J’aime beaucoup pêcher en jigging avec des tresses de couleurs (jaune pour ma part) afin de pouvoir bien visualiser ma tension dans la bannière dans la phase de planage et bien voir le moment où le leurre touche le fond pour estimer mon temps de pause.

Pour le diamètre j’utilise rarement en dessous de 12 centièmes et le 4×4 15 centièmes répond très bien à cette pêche.

Bas de ligne et terminal tackle : je vous conseillerai un bon morceau d’une canne et demi de longueur en fluorocarbone en dessous de votre tresse. Pour des questions habituelles de discrétion, et pour l’effet amortisseur essentiel en jigging, pas besoin de rechercher la finesse, entre 30 et 35 centièmes seront parfaits. 

Ensuite justement dans l’idée de limiter le vrillage de la tresse, une agrafe avec un rolling est quasi obligatoire, à défaut vous serez très vite embêté notamment avec des leurres lourds et/ou des tractions puissantes.

Quel leurre pour le jigging

Nous allons aborder maintenant l’utilisation des leurres qui se pretent particulièrement bien au jiging.

Le jig métallique  : forcément pour commencer les jigs métalliques, leurre qui a donné son nom à cette technique. Il s’adresse à tous types de poissons mais je l’utilise principalement pour la perche. Il faut faire des tractions assez mesurées et on peut garder un bon contrôle à la descente. Pour faire des éclairs lumineux il est même possible de faire des animations très courtes.

Le plomb palette : le patron de la catégorie pour moi, le leurre le plus attractif en jigging. L’animation peut varier fortement en intensité, mais une traction franche à la remonté et un relacher total à la descente. Un leurre qui sollicite fortement le matériel, et permet de prendre tous les carnassiers sans exception. En association j’utilise souvent du boost sous forme de pâte sur mon octopus, les perches en raffolent et les décrochés sont plus rares grâce à une aspiration plus franche.

Les ice jigging : notamment le célèbre jigging rap, un leurre un peu à l’image des jigs métalliques, une tirée ample mais pas forcément sèche et un bon contrôle à la descente. La tension dans la bannière lui permettant de faire ses courses latérales à la descente.

Les lames vibrantes : un leurre qui joue fortement sur l’agacement des poissons, à nouveau c’est un leurre polyvalent. Une traction sèche à la remontée pour déclencher la vibration, et un bon relacher à la descente en terme d’animation. Elles se prêtent aussi très bien à l’animation en linéaire jigging.

Les lipless : à nouveau un leurre à grosses vibrations, une animation plus ample est préférable et un contrôle à la descente pour éviter notamment l’emmelement de votre bas de ligne dans les triples. Aussi efficace voire plus efficace en linéaire.

Les spintails : un leurre pas forcément étudié pour cette technique, mais j’ai souvent déclenché de belles perches comme ça quand l’activité est calme et qu’elles ne souhaitent pas courrir après les leurres.

Les poissons au jigging

Tous les carnassiers sont succeptibles d’être pris sur cette technique, mais les percidés en sont très certainement les premières victimes, notamment sur les pêches avec échosondeur. Effectiment ces poissons grégaires sont identifiables assez facilement au sondeur et le bon leurre, bien animé permet de déclencher des touches. Mais les brochets craquent souvent aussi pour ces leurres qui émettent de fortes vibrations, autour des boules de fourrages c’est même un pattern très efficace. Quant aux silures, le jigging de lipless n’a plus besoin de faire ses preuves d’efficacité depuis de nombreuses années.

Une technique qui est donc polyvalente, avec une animation basique mais efficace. Elle n’a pas toujours une bonne réputation pour la taille des poissons qui réagissent, mais les gros poissons craquent aussi pour cette technique. Alors ne vous trompez pas, il y a toujours des subtilités sur l’animation, et cela fait de vraies différences sur le tableau en fin de journée. Donc comme pour toute technique, cherchez le bon leurre à jigger et trouvez la bonne animation pour déclencher un maximum de touches. Bon jig à tous !

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