La pêche du brochet est l’une des plus subtiles qui existe. Injustement citée comme facile, elle présente une technicité importante pour le pêcheur en quête de réussite, qu’il pêche de la berge, en bateau, en étang ou en lac. Tour d’horizon des principales vibrations intéressantes pour le brochet… Facile à mettre en œuvre, la pêche du brochet aux leurres souples ne nécessite pas de gros investissements pour la découvrir. La seule difficulté est de choisir des leurres souples capables de prendre du brochet rapidement. En dehors du fait que le magasin peut nous conseiller, si nous sommes novices ou pratiquants, nous nous retrouvons face à des murs de leurres inconnus en ce qui concerne leurs vibrations !
Vibration du leurre ?
C’est par définition un mouvement d’oscillation rapide et répétitif. Pour le pêcheur, elle correspond au déhanchement de l’appendice vibratoire – la caudale et une partie plus ou moins longue du corps selon sa souplesse – du leurre. Elle est donc dépendante de la forme de la caudale et de la souplesse du silicone utilisé pour créer le leurre. Nous comprenons alors rapidement que selon la forme et la souplesse des leurres convoités, nous pouvons établir un registre de vibrations pour pêcher selon l’humeur des poissons.
Un peu de physique pour comprendre les signaux vibratoires…
Comme nous venons de le dire, c’est le déhanchement du leurre qui va produire une « signature » vibratoire du leurre. Retenons que plus le leurre se déhanche de droite à gauche (ce que nous appelons l’amplitude de nage), plus la fréquence est faible (ce que nous appelons la vitesse d’aller-retour de la caudale). L’inverse est aussi vrai !
Ensuite vient le mouvement latéral du leurre qui peut être un rolling, obtenu par l’arrondissement de la base inférieure du leurre et qui reste sûrement un des signaux les plus utiles pour inciter le brochet à attaquer.
Pour finir, nous avons le dernier signal et non des moindres mais très difficile à obtenir sur les leurres souples, c’est l’action en S, c’est à dire en « swimming », ou nage naturelle puisque cette vibration est basée sur le déplacement d’eau. Elle nécessite de travailler sur la hauteur du leurre et ses flancs.
Caudales | Souplesse | Fréquence | Amplitude | Rolling | Swimming |
Faucille | +++ | +++ | + | + | – |
Ronde | ++ | ++ | ++ | +++ | + |
Marteau | + | + | +++ | ++ | ++ |
Bifide | ++ | ++ | ++ | +++ | + |
Remarques :
- Les caudales de type faucille sont généralement des « grub » dénommés aussi twist.
- Les caudales rondes sont couplées à des corps de « shad » plus ou moins fins et souples pour les pêches verticalières. Il existe des formes avec des bases arrondies pour augmenter le rolling.
- Les caudales marteau sont couplées à des corps de « shad » larges plus ou moins souples pour les pêches en lancer-ramener. Il existe des formes avec des bases arrondies pour augmenter le rolling.
- Les caudales bifides sont couplées à des « shad » fins pour les pêches verticalières et d’animations qui demandent une très grande mobilité sur de faibles animations.
Il est fréquent de voir des segments sur les corps afin d’augmenter la capacité de déplacer de l’eau, ce que nous avons définis au-dessus comme le swimming. La marque Gunki/Pezon a même franchi « un pas conséquent » en proposant deux points d’insertion de la tête plombée dans leurs leurres afin de varier le rolling du leurre si besoin est.
Quelle vibration et quand ?
Pour bien choisir, rien ne remplace la connaissance du poisson que nous traquons… Le brochet ne déroge pas à cette règle et il nous est fondamental de connaître son activité alimentaire au fil des saisons. Le brochet se nourrit avec frénésie sur différentes périodes de l’année qui correspondent au printemps et à l’automne pour effectuer sa reproduction, passer l’hiver et bien sûr reprendre des forces.
Il est certain que lors de ces périodes fastes (attention tout de même car certains jours, il ne se nourrit pas) nous utiliserons préférentiellement des leurres qui « ratissent » larges et forts au niveau vibratoire. A l’opposé, les leurres discrets et peu vibrants sont utilisés lors des phases de repos ou de digestion du brochet mais surtout pendant la période hivernale ou lors de moments difficiles en pleine saison.
Quelles animations avec les différentes vibrations ?
Si la base technique de la pêche aux leurres souples reste facile à pratiquer, elle n’en demeure pas moins subtile, par le choix du grammage de la tête plombée et de sa forme mais aussi de par la vitesse de récupération. Le « slow retrieve » ou linéaire est la base incontestée de la pêche du brochet. Pour cette façon de pêcher – pattern, toutes les caudales hormis les bifides sont susceptibles de nous rapporter des poissons, à savoir que la plus régulière de toute sur la saison de pêche du brochet est la « faucille ».
Ensuite, nous pouvons aisément sortir de cette pratique pour pêcher en « traction » et donc entamer des animations telles que des tirées – courtes, amples, longues puis des relâchés – contrôlés ou libres…. Ces animations se pratiquent sur quelques centimètres de façon verticale à plusieurs mètres si nécessaires sur des animations sèches en lancer-ramener.
Rien n’est vraiment figé dans une journée de pêche au brochet mais par contre pour la réussir le choix de la vibration est à nos yeux le premier élément à déterminer.