Pêche de la carpe en barrage : bien préparer vos sessions !

Pêche de la carpe en lac de barrage
Bien préparée, une pêche en barrage est source de réussite.

La pêche en lacs de barrage demandent une certaine préparation avant de se lancer à l’aventure sur un nouveau terrain de jeu. Prise d’informations, préparation du matériel et découverte du lieu sont des étapes primordiales pour gagner du temps et de l’efficacité. Voyons ensemble comment bien se préparer à affronter ces monstres d’eau douce !

 

La cadence des sorties de pêche a tendance à se réduire avec les frimas de l’hiver, c’est le moment idéal pour préparer la nouvelle année et donc d’en profiter afin de collecter un maximum d’infos sur ses destinations futures. Il est toujours possible de s’attaquer à un lac de barrage sans prendre la peine de se renseigner un minimum avant de pêcher, cela n’empêche en rien de réussir ses pêches, mais préparer ses sorties en amont permet de mieux se préparer à affronter un nouveau lac. Prendre des informations ne veut pas dire « craber » ses amis et connaissances, il s’agit avant toute chose de dégrossir le terrain en réunissant un maximum de renseignements, de façon à se sentir un peu moins « perdu » une fois sur place.

 

Avoir les bonnes cartes !

La première étape consiste à se procurer une carte du lac de type IGN, sur laquelle il sera possible de repérer les routes, chemins, accès et mises à l’eau ainsi que les différentes zones d’activité s’il y en a telles que des campings, base nautique, zone de baignade… Une carte permet également de mieux situer les différents secteurs du lac comme les arrivées d’eau, le bras du barrage, les criques, bras et anses. En plus de cette carte IGN présentant le pourtour du lac, il peut être utile de dénicher une carte bathymétrique. Les bases de la bathymétrie vous ont déjà été expliquées dans les anciens numéros d’1Max2pêche, je vous invite à y jeter un œil attentif au cas où vous seriez passé à côté. Pour résumer, la bathymétrie va permettre de nous faire une idée des fonds suivant les secteurs avant même d’être sur place et de pouvoir passer l’échosondeur, et ainsi identifier les zones profondes, les falaises, les haut-fonds et les variations de profondeur. Tout cela va nous permettre de gagner du temps au moment de devoir choisir un poste et ainsi de s’orienter plus rapidement vers le secteur qui nous semble le plus approprié en fonction de la saison et des conditions du moment. Ce type de carte est vraiment un atout majeur dans la découverte et dans la pêche d’un nouveau lac de barrage. En se référant à l’échelle de la carte, il est même envisageable de pointer les différentes zones jugées intéressantes, dans le but de connaître la distance qui sépare la zone de la berge.

Les cartes bathymétriques permettent de se faire une idée des fonds. (source adour-garonne.eaufrance.fr)

 

Google au service du pêcheur

Internet est un formidable outil au service des pêcheurs pour récolter des informations sur les lacs convoités. Les lacs de barrage sont souvent sujets à de grands marnages en automne. En surfant sur le web, il est possible de trouver de nombreuses photos des lacs avec un niveau d’eau bas, donc avec une grande partie des berges mises à nues. Cela nous permet d’avoir une idée plus précise du relief et du profil des berges, mais aussi des différents types de substrat, la présence de souches, murets et de divers obstacles comme d’anciennes ruines, routes, ponts, en bref, une multitude de détails qui peuvent s’avérer très utiles une fois en action de pêche. Les lacs de barrage étant des lacs artificiels, une maintenance est nécessaire à l’ouvrage, d’où la nécessité pour l’exploitant du barrage de procéder à des vidanges décennales, c’est à dire tout les dix ans. Ces vidanges permettent d’avoir une vision du lac à vide, ce qui est un plus dans le repérage des fonds, mais au delà de ça, connaître la date de la dernière vidange peut également s’avérer utile pour la pêche. En effet, un lac qui aurait été vidangé récemment ne présentera pas le même attrait qu’un autre lac qui lui n’a pas connu de vidange depuis de nombreuses années voire décennies. Car les vidanges décennales, suivant le type d’ouvrage et l’orientation touristique du lac ne sont pas automatiques et peuvent être reportées, comme cela est le cas au lac du Salagou par exemple, qui n’a encore connu aucune vidange depuis sa création en 1969. Le site Géoportail.fr est un outil intéressant pour repérer le lieu à distance car en plus de disposer de vues aériennes qui permettent d’effectuer un premier repérage des berges et des éventuels postes, le site propose la fonction « remonter le temps », qui permet de consulter des photos plus anciennes, avant la construction du barrage. Le but n’est pas de définir sa pêche devant son écran d’ordinateur mais de mieux comprendre le profil du lac. Une photo ancienne peut permettre de définir le relief et le substrat du fond en différenciant les zones rocheuses et accidentées des zones d’anciennes cultures. Entre autres il faut dénicher la moindre information qui permet d’en apprendre un peu plus sur le lac et ses poissons, pour cela il faut passer du temps à feuilleter les différents sites, blogs et tout ce qui peut parler du lac que l’on convoite.

Passer du temps sur internet est un bon moyen pour collecter des informations.

Se renseigner au maximum

Avant de se lancer à l’aventure, il est bon d’avoir une idée du profil du lac, de son relief, ses accès, ses mises à l’eau, avoir une idée du cheptel qu’il renferme, et cela pour toutes les espèces confondues, nuisibles compris. Cette prise d’information en amont permet d’être plus efficace rapidement une fois en action de pêche et ainsi éviter certaines déconvenues qui pourraient venir gâcher les futures sessions.

 

Le bateau, un allié indispensable en barrage !

Commençons par l’accès aux postes et le transport du matériel. Pour cela, il faut prévoir un bateau de taille suffisante pour pouvoir rentrer tout le matériel en toute sécurité, tout en gardant à l’esprit de ne pas se surcharger, sur un lac chahuté par le vent, mieux vaut prévoir une annexe supplémentaire. Le vent peut se lever très vite sur ces lacs, il est donc impératif d’avoir un moteur électrique suffisamment puissant. Dans la logique du « qui peut le plus peut le moins », un moteur d’une puissance de 55lbs est tout indiqué pour pouvoir faire face à toutes les situations. Une bâche pouvant recouvrir entièrement le bateau est indispensable dans le cas où la pluie s’inviterait dès le début de la session, il faut pouvoir garder le matériel au sec jusqu’au poste. Il faudra prévoir des sangles et des sandows pour bien « ficeler » le matériel sur le bateau le temps du transport, tout doit être attaché et rien ne doit bouger. Une fois en place sur le poste, suivant la berge, il faut pouvoir amarrer le bateau sans risque pour ce dernier, et comme il est presque impossible de connaître à l’avance le poste qui nous accueillera, il faut pouvoir faire face à toutes les situations. Pour cela, il faut prévoir un ou deux piquets ainsi que plusieurs cordages et des mousquetons. Comme pour le reste, mieux vaut en avoir trop, plutôt que d’en manquer, d’autant plus que les cordes et mousquetons peuvent s’avérer d’une grande utilité pour le poste en lui même, notamment en cas de fort vent, où il faudrait arrimer l’abri ou différents matériels. La pêche en lac de barrage nécessite parfois d’être mobile, et il serait dommage de passer à côté du poisson à cause d’un manque de batterie. Il est donc primordial de disposer d’un nombre suffisant de batteries de taille conséquente, des 110/120am/h sont un minimum pour garantir une bonne autonomie. Pour une pêche de 24h à 48h, une batterie peut suffire, à partir de 72h ou pour de grands déplacements, il faut prévoir au minimum deux batteries. Sur des sessions plus longues, du style d’une semaine, il est bon de garder une batterie pleine pour le retour, surtout si vous partez à plusieurs kilomètres de la mise à l’eau, tout ceci est valable pour les barrages où le moteur thermique est interdit. Dans le cas où ce dernier serait autorisé, un petit thermique dédié aux trajets permet de limiter le nombre de batteries.  Pour terminer avec l’embarcation, pour tous ceux qui souhaitent vivre l’aventure des lacs de barrages, petits ou grands, il y a un impératif qui va de paire avec l’usage d’un bateau, il s’agit du gilet de sauvetage. Cela ne prend pas de place, coûte moins cher qu’un amorçage et surtout, il peut vous sauver la vie, pensez-y et ne le négligez surtout pas, si vous ne le faites pas pour vous, faites-le pour vos proches ! Il existe deux types principaux de gilet de sauvetage, les gilets automatiques, avec cartouche de gaz et pastille de sel qui sont prévus pour se déclencher et se gonfler seul au cas où vous tomberiez à l’eau. Ces gilets sont très bien, néanmoins il faut garder à l’esprit que la cartouche de gaz et la pastille de sel ne sont pas valables à vie et ont une durée limitée, il faut donc s’assurer de remplacer cette pièce maîtresse en temps voulu, chose qui peut être malheureusement oubliée. L’autre type de gilet sont les gilets dit de flottaison, sur ceux-là ni cartouche de gaz, ni pastille de sel, mais un gilet de forme classique qui permet de vous maintenir la tête hors de l’eau en cas de chute. Oubliez la brassière orange fluo qui, il faut l’avouer, n’est pas des plus pratique pour combattre un poisson lorsqu’on la porte autour du cou. De nombreuses marques proposent aujourd’hui des gilets de flottaison qui s’enfilent comme une veste, avec fermeture éclair et clips de sécurité, moins épais et mieux conçu, ces gilets peuvent s’enfiler très vite et permettent de garder une bonne faculté de mouvement une fois en action de pêche.

Les lacs de barrages sont une invitation au voyage…

Sécurité

Pensez à prévoir une bonne paire de chaussures de randonnée montantes, qui tiennent la cheville, cela peut éviter une chute qui pourrait prendre une tournure critique. J’en ai moi même fait les frais il y a 10 ans de cela, croyez-moi ça arrive vite et l’on a vite fait de se faire très mal (chute de 10 mètres = clavicule, côtes et vertèbres déplacées) !

Pensez aussi à une trousse de secours avec tout le nécessaire en cas de petite plaie et blessure bénigne, mais aussi contre les piqûres d’insectes et serpents.

 

Installation sans limite !

Les berges souvent abruptes nécessitent une certaine adaptation du matériel afin de pouvoir s’installer presque partout. Côté bivouac un parapluie tente est indispensable et pourra être monté sur des petits postes ou dans une pente. Le sol étant souvent dur et constitué de cailloux, il faut prévoir des sardines solides et un marteau afin de bien arrimer le parapluie au sol. Il est préférable de partir avec des piques ou deux tripods pour reposer les cannes, plutôt qu’un gros rod pod qui ne pourra pas être monté partout suivant les postes. Pêcher avec des piques permet d’une part de s’alléger mais aussi d’ouvrir son axe de pêche, et de pouvoir exploiter au mieux les bordures, souvent fréquentées par les carpes des barrages.  Comme le poste aura tendance à être pentu, il faut également pouvoir recevoir les carpes sur un tapis à plat le temps de prendre quelques photos et de manipuler le poisson. Les cradles peuvent être une solution, autrement pour ceux qui sont restés (comme moi) au tapis classique, il faudra prévoir un tapis supplémentaire à placer sous le tapis de réception de façon à compenser la pente. Cela évite que le poisson ne glisse du tapis et ne se retrouve dans les cailloux, ce qui arrive malheureusement trop souvent aux pêcheurs qui débutent sur ces lacs accidentés.

Les lacs de barrage offrent une atmosphère particulière, loin des sentiers battus. Les odeurs, les sons, les sensations sont décuplées, un retour à l’essence même de notre passion, au plus près de la nature!

Les lacs de barrage offrent une pêche passionnante, à condition de bien s’y préparer, tant sur la prise d’informations que sur le matériel en lui même. Ces quelques détails sont bons à connaître de façon à pouvoir se préparer à affronter ces monstres aux pentes parfois raides !

Une fois sur place, mieux vaut s’être bien préparé à l’avance, de façon à pouvoir pêcher pleinement, et ne pas voir sa pêche gâchée par un manque de préparation.

Petites ou grosses, chaque carpe est une victoire !

 

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