La pêche de la truite au leurre joue principalement sur le caractère prédateur et agressif des salmonidés. Outre la profondeur d’évolution, la forme ou encore le type de nage de votre leurre, il faudra aussi tenir compte de la couleur du leurre que vous proposez aux truites. Je vous présente quelques bases pour tenter de générer plus de touches et surtout les stratégies à adopter au bord de l’eau pour optimiser votre pêche de la truite et choisir la couleur de votre leurre.
Beaucoup de pêcheurs le savent, la pêche de la truite est régie par des tendances, des situations que l’on rencontre plusieurs fois aux cours de nos différentes sessions auxquelles on tente d’appliquer des solutions. Ce sont ces expériences qui nous permettent de calquer une pêche fructueuse sur une certaine situation sur une autre situation similaire ou ressemblante. Mais la pêche n’est pas une science juste. Si la recherche de tendances se démarquant et de solutions est une bonne chose pour progresser, je vais vous inviter en fin d’article, comme une ouverture (sans jeu de mot…) à bouleverser ses codes et à savoir au mieux trouver des solutions.
Quelques bases
La plupart des pêcheursconnaissent ces quelques bases pour traquer la truite.
En début de saison, quand lespoissons sont actifs, remis de la fraie et en quête de nourriture, les colorisagressifs, très visibles et fluo sont très prenant. On ne joue clairement passur le caractère alimentaire, à savoir offrir un leurre « à manger »à une truite, mais plutôt un leurre « à attaquer ». La truite est uneprédatrice qui réagit aux stimuli du leurre, non pas seulement pour se nourrirmais par agressivité, pour écarter un petit intrus, un concurrent ou une petiteproie. C’est le propre des carnassiers.
Quand les eaux sont très froidessur les rivières et torrents à régime nival (alimentés par les eaux de fontedes neiges en montagne), ce sont les leurres métalliques, notamment l’argentéqui restent une valeur sûre.
En avançant plus dans la saison, je me suis rendu compte que le rose est très attractif, non pas seulement sur les arcs-en-ciel surdensitaires pouvant subsister, mais aussi sur les farios natives. Les italiens utilisent d’ailleurs beaucoup le rose pour la pêche de truite sauvage. C’est même une base… comme quoi.
Enfin, les coloris naturels, imitant des proies en présence (vairons, goujons, truitelles…), plus ou moins imitatifs sont aussi des classiques sur les deux derniers tiers de la saison. Les truites sont naturellement réceptives à ces leurres qui imitent leurs proies. Qui plus est, en avançant dans la saison, les leurres plus furtifs et discrets peuvent déclencher des touches là ou des leurres farfelus ou trop voyants n’auront pas le même effet qu’en début de saison.
En suivant ce raisonnement, vousaurez surement de bonnes chances d’optimiser votre nombre de captures.
Se remettre en question
Mais si malgré toutel’application que vous portez au choix de la couleur, parfois en cherchantl’imitation parfaite de vairon en fraie sur votre rivière, il arrive (trèssouvent) que les résultats ne soient pas au rendez-vous… le vrai savoir-faire dupêcheur va résider dans sa capacité à s’adapter, et non pas insister sur cesvaleurs sûres et son expérience acquise aux cours de ses nombreuses sessions. Ilne faut pas rester bloquer et sûr de sa couleur si les résultats se fontattendre. Trouver la bonne couleur, le plus régulièrement possible au cours devos sessions, passera par votre faculté à changer de leurre et à essayer !
N’hésitez par exemple pas àutiliser des coloris flashy ou rose pétant, même quand l’eau est translucide etle soleil au zénith. Si vous ne tentez pas lors d’une session ou les touchessont peu nombreuses, vous ne pourrez pas tirer de conclusion. Il m’est déjàarrivé de pêcher en montagne deux rivières espacées de quelques kilomètres aufaciès identique : débit similaire, forêt d’aulnes, roches granitiques,altitude, clarté de l’eau… et d’avoir de très bons résultats avec une tournantenoire sur l’une et seulement des suivis sur l’autre où je n’ai finalementtrouvé que tardivement la bonne couleur : des poisson nageurs ghost(transparent). Cela était à peu près valable ces jours-là, mais la bonnecouleur sera celle que vous aurez vous même identifié le jour J. Cela veutaussi surement dire que les truites se nourrissent différemment d’une rivière àl’autre. Peut-être que sur la première, elles étaient plus à l’affût de larvesfoncées évoluant dans le courant, et sur la deuxième plus sur des alevins deleur congénères, ou une autre sorte de larve…
Parfois même, vous aurez destouches avec une couleur sur une zone, et c’est seulement en changeant decouleur de leurre que vous parviendrez à réobtenir des touches ! Pourtantles conditions restent inchangées aux minutes précédentes. Il en est de mêmelorsque vous avez de nombreux suivis, mais pas de touche ou des touches trèsfurtives. Il manque surement quelque chose aux truites pour qu’elles concluentfermement leurs attaques, et cela passe très souvent par la couleur de votreleurre !
Combien de fois, à force de tâtonnementset d’essais parfois « illogiques », je me suis surpris à trouver labonne couleur ! Ou plutôt UNE bonne couleur.
Il vous faudra pour vos leurresfavoris avoir plusieurs couleurs pour tenter de trouver la bonne. A mon sens,le choix de la couleur est aussi important que la profondeur de nage de votreleurre. Les deux doivent matcher pour maximiser le nombre de touches.
Vos boites de leurres
Dans vos boites, l’idéal seraitde posséder quelques leurres dans ces différents coloris ; des poissonsnageurs naturels, des coloris flashy (mat tiger, visible trout…), des colorisbrillants ou ghost (transparent)… un seul poisson nageur d’une de ces couleurspermettrait déjà de valider des tendances. En ce qui concerne les cuillèresondulantes ou tournantes, j’aime beaucoup le noir que je vous conseille,l’argenté est un classique, le cuivré et doré sont aussi à posséder. Avec ces 4couleurs de bases, vous pourrez répondre à nombre de situations. Malgré cela,je vous conseille vraiment d’essayer, de bouleverser vos codes et de former vosboites de leurres en fonction de vos essais sur différentes rivières. Vouspourrirez être surpris.
Conclusion
En fait, ce n’est pas moi oul’expérience des autres pêcheurs qui vont vous donner la bonne couleur. C’estvous et votre faculté à changer, essayer et tirer des conclusions. Avoir unchoix de couleur de base est nécessaire pour s’adapter aux conditions, à laluminosité, à la couleur de l’eau, à l’humeur des poissons… et souvent auxinappréciables facteurs qui régissent l’activité des truites.